Titre | Des grupos de trabajo aux colectivos : l'évolution des groupes armés progouvernementaux durant l'ère Chávez | |
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Auteur | Alejandro Velasco | |
Revue | Cahiers des Amériques Latines | |
Numéro | no 103, 2023 Rapports ordinaires à la violence d'État au Venezuela | |
Rubrique / Thématique | Dossier - Rapports ordinaires à la violence d'État au Venezuela : productions, résistances, (dé)légitimations |
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Résumé |
Le terme colectivo est devenu l'une des expressions les plus répandues et controversées de l'ère Chávez au Venezuela. Si ce terme désigne en principe un sous-ensemble spécifique de partisans du gouvernement chaviste – à savoir, des groupes paraétatiques qui recourent à la violence armée pour le maintenir au pouvoir –, les colectivos demeurent un phénomène encore peu étudié, tant sur les plans conceptuel qu'empirique : les uns les décrivent comme des « paramilitaires », les autres comme des « groupes d'autodéfense » (ou de vigilantisme), tandis que d'aucuns avancent qu'ils contrôleraient jusqu'à 10 % du territoire vénézuélien. Cet article cherche à dépasser la confusion conceptuelle et empirique qui entoure ce terme. Il propose une analyse approfondie de l'évolution de ces groupes armés progouvernementaux, qui s'avèrent éminemment diversifiés au vu de leurs origines comme de leurs structures organisationnelles, de leurs positionnements idéologiques, de leurs rapports à l'État et de leurs répertoires d'action – mais qui ont cependant tous été regroupés sous ce même terme générique de colectivos. Cette appellation commune escamote des nuances de taille qui permettraient de construire un tableau plus complet des transformations du chavisme, d'un projet originel de démocratie participative à un projet de socialisme vertical qui a fini par accoucher d'un État autoritaire et d'une nation au bord de l'effondrement. Il s'agit ici de comprendre comment ces groupes perçus dans les premières années du chavisme comme marginaux voire indésirables – y compris par Chávez lui-même – ont pu devenir aussi prééminents que redoutés, et ce que la dépendance croissante du gouvernement Maduro à leur égard nous dit de l'état actuel du chavisme – aussi bien en tant que mouvement que système de gouvernement. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Résumé anglais |
The term “colectivo” has arguably become one of the most widely deployed, and fraught, words in the Chávez era. Nominally used to refer to a particular subset of pro-government supporters –namely, para-state groups who employ armed violence to enforce the government's hold on power – conceptually and empirically “colectivos” remain significantly understudied a phenomenon, by some described as “paramilitaries,” by others as “vigilantes,” even at times speculated to control as much as ten percent of Venezuela. This paper seeks to cut through the conceptual and empirical confusion surrounding the term. Instead it offers a comprehensive assessment of the evolution of armed pro-government groups with very diverse origins, organizational structures, ideological postures, relationships with the state, and repertories of contention, but that nevertheless came to be encapsulated under the umbrella term “colectivo” and in doing so, eliding important nuances that may provide a fuller picture of how chavismo transitioned from a participatory democratic project, to a top-down socialist project, to an authoritarian state, to a nation on the verge of collapse. It asks: how did the rise into prominence and notoriety of groups once seen as fringe in chavismo's early years, even undesirable by Chavez himself, take place, and what does the Maduro government's growing reliance on such groups suggest about the state (both as condition and as governance system) of chavismo today? Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Article en ligne | https://journals.openedition.org/cal/18121 |