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Titre Corps privés, intérêts publics : Élites politico-administratives et formation d'une morale managériale d'État
Auteur Jana Vargovčíková, Antoine Vauchez
Mir@bel Revue Actes de la recherche en sciences sociales
Numéro no 251, avril 2024 Affaires publiques, intérêts privés
Page 92-109
Résumé Sous l'effet des politiques de la déontologie et de la probité publique qui ont émergé depuis les années 2010, le patrimoine, les intérêts et les ambitions privées des élites politico-administratives se sont trouvés pour partie mis en transparence. En suivant les pratiques, usages et savoirs qui se construisent autour des agences chargées de la surveillance de ce « corps privé » des dirigeants publics, avec en tête la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique, on s'intéresse ici aux conditions dans lesquelles cette mise en transparence des sommets de l'État est devenue « acceptable », et même pour certains « souhaitable », à l'intérieur de groupes historiquement réticents aux formes de régulation externe et de publicité. L'accommodement des résistances à ce contrôle passe par des formes d'évitement du politique construites en contrepoint du registre du scandale ou de la dénonciation, et par la formation de ce qui s'apparente à une morale managériale de l'État accompagnant les nouvelles circulations public-privé et les inscrivant dans les affaires courantes du travail rapproché de l'État, des grandes entreprises et des cabinets de conseil.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais Under the influence of the ethics and public probity policies that have emerged since the 2010s, the assets, interests and private ambitions of political and administrative elites have been made partly transparent. By following the practices, customs and knowledge being built up around the agencies responsible for monitoring this “private body” of public leaders, led by the Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (High Authority for the Transparency of Public Life), we look at the conditions under which this move towards transparency at the very top of the State has become “acceptable”, and for some even “desirable”, within groups historically reticent to forms of external regulation and publicity. Resistance to this control is accommodated through forms of political avoidance constructed as a counterpoint to the register of scandal or denunciation, and through the formation of what resembles a managerial morality of the State accompanying the new public-private circulations and inscribing them in the routine business of close work between the State, major compagnies and consultancies.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne https://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=ARSS_251_0092 (accès réservé)