Titre | Fabrique de la ville et archipélisation du territoire : cent cinquante-cinq ans de présence et de mobilités religieuses transnationales baha'ies en Israël | |
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Auteur | Caroline Rozenholc | |
Revue | Annales de géographie | |
Numéro | no 756-757, mars-juin 2024 Le rôle du sacré dans la fabrique des territoires | |
Page | 55-79 | |
Résumé |
Qui s'est déjà rendu à Haïfa, en Galilée, a forcément vu ou visité les jardins baha'is ! « Pièce urbaine » construite sur plus d'un siècle par excavations et terrassement successifs du mont Carmel, espace vert privé mais dédié au public, ces jardins participent d'un ensemble de lieux baha'is inscrit au patrimoine mondial de l'Humanité. Emblématiques de la ville, ils sont aussi et surtout un lieu saint : le cœur spirituel et administratif d'une communauté internationale de cinq à huit millions de fidèles qui accueille, en Galilée, pèlerins et bénévoles venus du monde entier. Ainsi, les jardins baha'is constituent l'élément central d'une topographie sacrée qui se déploie de Haïfa (le lieu d'inhumation du Bab, le prophète émissaire du baha'isme) jusqu'au nord de Saint-Jean d'Acre (le lieu d'inhumation de Baha'Ullah, le prophète baha'i) ; une topographie dont le présent article souhaite pointer le développement archipélagique, en îles déterritorialisées. L'article interroge, ainsi, cette façon de s'inscrire dans le territoire et de faire la ville – est-elle paradigmatique ? – et démontre la puissance de spatialisation et d'aménagement du religieux et du sacré, à partir des mobilités internationales qu'il engage. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
Who has ever been to Haifa, in Israel, has necessarily noticed, or even visited, the Baha'i gardens ! A very official emblem of this Judeo-Arab city – the third city of Israel by its population and the home of its greatest international port –, the gardens are both a very outstanding and polysemic place. It is as much an “urban piece” progressively built over more than a century by successive excavations and earthworks of the Northern slope of the Carmel, a holy and sacred place for to the Baha'is of the world and a private green space dedicated to the city and its visitors and to “Humanity” at large. The gardens host several buildings, among which a golden-roofed superstructure where rest the remains of the Bab, the emissary prophet of the Baha'i faith. They also host the administrative buildings and the spiritual organs (The Universal House of Justice) of the Baha'is, a transnational community of five to eight million people. As such, the gardens welcome continuous flows of international pilgrims and hundreds of volunteers coming, every year, for few months and, sometimes, decades. But these gardens don't stand alone. They are one element of a group of Baha'i places outspread in the Northern Galilee, listed as World Heritage Sites since 2008 in a sacred topography which extends from Haifa to Akko, North of which Baha'Ullah, the Baha'i Prophet is buried. This sacred topography, the article argues, seems to be developing as an archipelago of de-territorialised Baha'i islands in Israeli “waters”. The article thus questions this specific, but maybe paradigmatic, way of “making” today's cities and territories, in the long run of centuries. It wishes to contribute to demonstrate the spatial and planning power of religion, looking at it from the perspective of the transnational mobilities it often, and here specifically, involves. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | https://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=AG_756_0055 (accès réservé) |