Titre | Courtiers d'autochtonie. En Guinée, les « entrepreneurs-frontières » du Manden-Djallon | |
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Auteur | Gabriel André | |
Revue | Critique internationale | |
Numéro | no 103, avril-juin 2024 | |
Rubrique / Thématique | Varia |
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Page | 39-63 | |
Résumé |
Cet article propose une sociologie des acteurs intermédiaires des mobilisations autochtonistes. Il invite à dépasser la contradiction apparente entre une approche « par le haut » et une approche « par le bas », en s'intéressant aux trajectoires de ceux qui se situent à la lisière de ces espaces sociaux hétérogènes. Ces courtiers d'autochtonie sont ici présentés comme des figures essentielles des mobilisations identitaires. Ils seront décrits comme des « entrepreneurs-frontières », tirant profit non seulement de leur inscription interstitielle dans l'ordre social, mais aussi des projections et des manipulations dont ils font l'objet de part et d'autre de leur entreprise. Le rôle de ces élites secondaires dans les mouvements autochtonistes sera abordé depuis le Fouta-Djallon, en Guinée. Entre 2010 et 2015, une vaste campagne identitaire, dite du Manden-Djallon, a en effet cherché à promouvoir une nouvelle communauté autochtone de la région. Dans un contexte fortement ethnicisé et marqué par la perpétuation des hiérarchies esclavagistes du passé, les partisans du Manden-Djallon prétendaient unir tous les descendants des anciens subalternes de la zone en rappelant leur légitimité de premiers occupants. Nous faisons le choix de présenter cette controverse depuis « le milieu », c'est-à-dire à travers les trajectoires de quatre courtiers d'autochtonie, à l'interface du local et du (trans)national, du moral et de l'instrumental. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
This article proposes a sociology of intermediaries in autochtony-related mobilisations. It invites us to look beyond the apparent contradiction between a “top-down” and a “bottom-up” approach, by focusing on the trajectories of those who stand on the margins of these heterogeneous social spaces. These brokers of autochtony are presented here as essential figures in the mobilisation of identity. They are referred to as “boundary-entrepreneurs”, who take advantage not only of their interstitial position in the social order, but also of the projections and manipulations to which they are subjected on both sides of their enterprise. The role of these secondary elites in autochtony-related movements is examined from the Fouta-Jallon in Guinea. Between 2010 and 2015, a major identity campaign, known as the Manden-Jallon campaign, sought to promote a new autochtonous community in the region. In a highly ethnicised context, marked by the perpetuation of slave hierarchies, Manden-Jallon supporters claimed to unite all descendants of the region's former subalterns by reclaiming their legitimacy as original inhabitants. The controversy is presented “from the middle” (rather than “from above” or “from below”), through the trajectories of four of these brokers of autochtony, situated at the intersection of the local and the (trans)national, the moral and the instrumental. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | https://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=CRII_103_0039 (accès réservé) |