Titre | Les Assemblées du personnel et des travailleurs de 1949 à nos jours. Trois configurations du corporatisme chinois | |
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Auteur | Joel Andreas, Yao Li, Peiyao Li, Tiam Goudarzi | |
Revue | Le Mouvement social | |
Numéro | no 285, octobre-décembre 2023 Régimes de travail en Chine | |
Page | 67-90 | |
Résumé |
Toutes les grandes entreprises chinoises sont tenues de convoquer des organes de représentation connus sous l'appellation d'« assemblée du personnel et des travailleurs » (APT). À travers l'étude de cas d'une grande usine de fabrication de verre appartenant à l'État, cet article examine l'évolution du système des APT de 1949 à nos jours. Au cours des dernières années, ce système s'est massivement développé, se traduisant par la mise en œuvre d'APT, au moins en principe, dans plus de 5 millions d'organisations employant quelque 250 millions de travailleurs. Pour évaluer les performances réelles du système quant à la capacité des travailleurs à influencer la gouvernance des entreprises, par le passé ou encore de nos jours, et dans la mesure où le système a toujours fonctionné sous la tutelle de l'État, nous utilisons le concept de corporatisme d'État emprunté à Philippe Schmitter. Nous soutenons que, depuis 1949, la Chine a connu trois configurations du corporatisme d'État. Dans la première, le nouveau régime a brièvement mis en place des institutions tripartites composées de représentants de l'État, du travail et du capital, avant de mobiliser les travailleurs pour qu'ils participent à l'expropriation du capital. La configuration suivante, de la fin des années 1950 au début des années 1990, a incarné une relation directe entre l'État et les travailleurs. La configuration la plus récente, fondée à nouveau sur une structure tripartite, a vu la transformation des usines en entreprises en quête de profits. Selon nous, dans les deux premières, l'État a intégré les travailleurs, de manière solide mais limitée, dans la gouvernance des usines. La configuration actuelle, au contraire, les marginalise. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
All large Chinese firms are required to convene representative bodies known as staff and workers' congresses. Through a case study of a large state-owned glass factory, this article examines the evolution of the SWC system from 1949 to the present day. In recent years, there has been a massive expansion of this system, meaning that SWCs have now been at least nominally established in over five million organisations, employing some 250 million workers. Because the system has always operated under state tutelage, we use Philippe Schmitter's analytical lens of state corporatism to evaluate the extent to which the system has actually served as a vehicle – in the past or the present – for workers to influence factory governance. Changes in the system, we argue, have reflected three iterations of state corporatism. During the first, the new regime briefly established tripartite institutions made up of representatives of the state, labour and capital, but it then mobilised workers to help expropriate capital. The succeeding iteration, in place from the late-1950s to the early-1990s, entailed a direct relationship between the state and labour. The most recent iteration, once again based on a tripartite structure, has taken shape as factories have been converted into profit-oriented corporations. During the first two iterations, the state incorporated workers – in a robust but limited fashion – into factory governance, while in last one, workers have been marginalised. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | https://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=LMS1_285_0067 (accès réservé) |