Contenu de l'article

Titre Serions-nous tous et toutes devenu·e·s des influenceur·euse·s ?
Auteur Christina Scharff
Mir@bel Revue Communication
Numéro volume 41, no1, 2024
Rubrique / Thématique
Articles
Résumé Fondé sur trente entretiens qualitatifs approfondis conduits avec un échantillon diversifié de militantes féministes actives en ligne, le présent article étudie leur perception de l'activisme et de l'influence. Une dimension qui ressort ici repose sur la distinction établie entre les deux. Alors que l'influence est perçue comme une pratique uniquement animée par des intérêts marchands et fondée sur des activités en ligne monétisées, l'activisme est entendu comme une pratique fondée sur le changement social et dénuée de motivations lucratives. Premièrement, cet article avance que le discours des enquêtées sur la dichotomie influenceur·euse/activiste, ainsi que le fait qu'elles attribuent les pratiques de monétisation uniquement aux influenceur·euse·s, font peu cas de l'emprise des logiques marchandes sur les formes contemporaines du militantisme à l'ère de l'économie numérique. Deuxièmement, il étudie l'idéal d'un activisme pur, détaché de toute logique de profit. Il replace cet idéal dans le contexte plus large d'une culture qui, exclusive, valorise une perfection souvent associée au féminin. Enfin, il remet en question la perception de l'influence souvent perçue comme une activité féminine et superficielle et, ce faisant, met en garde contre les discours qui, dénués d'esprit critique, la considèrent comme une activité non légitime.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais Drawing on thirty qualitative in-depth interviews with a diverse group of feminist activists who are mainly active online, this article analyses how research participants construct and portray “activists” and “influencers”. One theme that emerged from the data is the commercial orientation of influencers, the monetisation of their activities online and how this differs from activist pursuits. Activism, by contrast, was constructed as focused on making social change, and not driven by commercial interests. This article argues that the research participants' discussion of the differences between “influencer” and “activist”, and the attribution of monetisation to influencers, underplays the ways in which market logics help to structure contemporary forms of activism that take place in the digital economy. Second, the article places the investment in forms of activism that are uncompromised by commercial pursuits in the wider context of feminised and exclusionary cultures of perfection. Lastly, the article reflects on common constructions of influencing as a feminised as well as trivial pursuit and cautions against accounts that uncritically present influencing as trivial in contrast to activism, which is considered more serious.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne https://journals.openedition.org/communication/18427