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Titre Les guerres de Religion au miroir des conflits antiques : François de Lorraine, duc de Guise, dans Les Essais de Montaigne
Auteur Alicia Viaud
Mir@bel Revue Astérion
Numéro no 30, 2024 Les guerres d'antan
Rubrique / Thématique
Dossier
Résumé François de Lorraine, important chef militaire catholique de la première guerre de Religion, est évoqué dans deux chapitres des Essais qui relatent son comportement en marge du siège de Rouen (I, 23) et lors de la bataille de Dreux (I, 45). Montaigne compare la conduite du duc de Guise à celle d'Auguste puis à celle de Philopœmen et d'Agésilas, dans deux parallèles reposant sur des emprunts à Sénèque et à Plutarque. L'analyse des chapitres I, 23 et I, 45 permet de saisir le jugement que Montaigne porte sur cette figure controversée et la manière dont son évaluation s'élabore au miroir des conflits antiques. L'évocation de la bataille de Dreux, si elle justifie la temporisation de François de Lorraine, qui ne s'est pas engagé alors que le connétable de Montmorency était en difficulté, laisse entrevoir la possible imperfection morale d'un choix efficace. L'anecdote du siège de Rouen célèbre au contraire la vertu d'une clémence sans effet, qui n'a pas permis au duc de Guise d'échapper à un assassinat mais a manifesté sa valeur morale et la force de sa foi. Si Montaigne salue donc les qualités du chef catholique, les parallèles n'occultent pour autant pas les lacunes d'un portrait n'offrant pas les détails attendus dans le cadre d'une « vie », forme narrative vantée dans Les Essais, et rendent au contraire palpables les silences et les incertitudes.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais Francis de Lorraine, an important Catholic military leader of the first war of Religion, is mentioned in two chapters of the Essays which relate his behaviour outside the siege of Rouen (I, 23) and during the battle of Dreux (I, 45). Montaigne compares the conduct of the Duke of Guise with that of Augustus, then with that of Philopœmen and Agesilaus, in two parallels based on borrowings from Seneca and Plutarch. The analysis of chapters I, 23 and I, 45 allows us to grasp Montaigne's judgement of this controversial figure and the way in which his assessment is elaborated in the mirror of ancient conflicts. The evocation of the battle of Dreux, if it justifies the temporisation of Francis de Lorraine, who did not engage while the Constable of Montmorency was in trouble, suggests the possible moral imperfection of an effective choice. The anecdote of the siege of Rouen, on the other hand, celebrates the virtue of an ineffective clemency, which did not allow the Duke of Guise to escape assassination but demonstrated his moral value and the strength of his faith. Although Montaigne therefore praises the qualities of the Catholic leader, the parallels do not obscure the gaps of a portrait that does not offer the details expected in a ‘life', a narrative form praised in the Essays, and instead make the silences and uncertainties evident.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne https://journals.openedition.org/asterion/10734