Titre | Le véganisme à l'épreuve de l'animalisme francophone | |
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Auteur | Sarah Deligne | |
Revue | Recherches Sociologiques et Anthropologiques | |
Numéro | vol. 54, no2, 2023 | |
Page | 29-53 | |
Résumé |
Alors que le mouvement animaliste se politise en Occident, il reste principalement compris comme un mouvement de promotion du véganisme. Cette vision s'écarte de la volonté d'émancipation animale dont se revendiquent les militants de la cause animale. C'est pourquoi, grâce à une enquête qualitative de trois années réalisée au sein du mouvement animaliste de France et de Belgique francophone, cet article s'est donné pour objectif d'investiguer le “paradoxe animaliste”, c'est-à-dire, le contraste existant entre centralité du véganisme pour le grand public et volonté d'émancipation animale portée par les militants animalistes. À cet égard, l'article présente le mouvement animaliste comme un mouvement social composé de deux cultures militantes au sens de Pleyers (2016), à savoir, la culture véganiste et la culture antispéciste. Il démontre que si la plupart des animalistes sont animés par un désir d'émancipation animale (antispécisme), nombre d'entre eux choisissent de s'inscrire dans une stratégie véganiste. Celle-ci repose sur l'idée que le véganisme est une porte d'entrée pertinente pour mener à une société antispéciste du fait qu'il fait écho à de nombreuses problématiques contemporaines. C'est donc parce que le véganisme représente une alternative solide à différentes crises des sociétés capitalistes modernes qu'il devient l'axe d'action privilégié par les militants de la cause animale. Dès lors, la centralité du véganisme se traduit par une surreprésentativité des véganistes au sein du mouvement animaliste, pourtant porté par des acteurs se revendiquant de l'antispécisme. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Résumé anglais |
While the animal rights movement is becoming more politicized in the West, it is primarily understood as a movement promoting veganism. This perception diverges from the aim of animal emancipation espoused by animal rights activists. Consequently, this article, grounded in a three-year qualitative investigation within the animal rights movement of France and French-speaking Belgium, probes the "animalist paradox." This term encapsulates the discrepancy between the public's focus on veganism and the activists' commitment to animal emancipation. The study characterizes the animal rights movement as embodying two distinct activist cultures, as conceptualized by Pleyers (2016): those of veganism and anti-speciesism. It elucidates that while a majority of activists are propelled by the goal of animal emancipation (anti-speciesism), a substantial number adopt a veganist approach. This approach posits that veganism serves as an effective conduit to an anti-speciesist society, reflecting its relevance to a multitude of current societal challenges. Veganism, posited as a formidable alternative to the crises plaguing contemporary capitalist societies, emerges as the strategic focal point for animal rights activists. This emphasis on veganism has led to its overrepresentation within the animal rights movement, despite the underlying anti-speciesist convictions of its proponents. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Article en ligne | https://journals.openedition.org/rsa/6172 |