Titre | De la spécificité de l'antisémitisme à l'unicité de la Shoah : des structures universelles de la haine ? | |
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Auteur | Alain Policar | |
Revue | Socio | |
Numéro | no 19, 2024 Mémoire, histoire et politique | |
Page | 183-196 | |
Résumé |
Y aurait-il une incommensurabilité de l'antisémitisme de nature à expliquer que soient réactivés, dans des temps et des espaces divers, les mécanismes du rejet des Juifs ? Et cette éventuelle incommensurabilité permet-elle de penser la Shoah et de justifier la revendication de l'unicité de ce génocide ? Sans gommer les spécificités de chaque occurrence de la haine raciale, l'auteur considère que racisme colonial et racisme génocidaire obéissent à une même logique. Il fait des statuts de pureté du sang le processus matriciel de racialisation. De la même manière, bien que la Shoah ne soit pas une simple poursuite en Europe des entreprises coloniales, on peut l'analyser comme la matrice de compréhension de la souffrance des autres. Ce qui suppose le refus de l'incommensurabilité comme de l'uniformité. C'est pourquoi l'hypothèse d'une structure élémentaire du racisme, fondée sur la hantise du métissage, sans nier les caractères singuliers de chaque racisme, est à forte valeur heuristique. Elle donne en outre du crédit à l'idée d'un combat antiraciste fait de causes communes plutôt que de révoltes singulières. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Résumé anglais |
Is there an incommensurability of antisemitism that could explain the reactivation, in different times and places, of the mechanisms of rejection of the Jews? And does this possible incommensurability make it possible to think about the Shoah and justify the claim that this genocide is unique? Without erasing the specific features of each instance of racial hatred, the author considers that colonial racism and genocidal racism obey the same logic. He makes blood purity statutes the matrix process of racialisation. In the same way, although the Shoah was not simply a continuation in Europe of colonial undertakings, it can be analysed as the matrix for understanding the suffering of others. This presupposes a rejection of both incommensurability and uniformity. This is why the hypothesis of an elementary structure of racism, based on the fear of miscegenation, without denying the singular characteristics of each racism, is of great heuristic value. It also lends credence to the idea of an anti-racist struggle based on common causes rather than singular revolts. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Article en ligne | https://journals.openedition.org/socio/16373 |