Titre | Médecine et dépendances : comment la « pathologie professionnelle » a trouvé sa place à l'hôpital (1930-2020) | |
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Auteur | Sylvain Brunier, Jean-Noël Jouzel, Giovanni Prete | |
Revue | Sociologie du travail | |
Numéro | vol. 66, no 3, juillet-septembre 2024 | |
Rubrique / Thématique | Articles |
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Résumé |
La médecine du travail se situe en bas de la hiérarchie symbolique des professions médicales. En son sein, le sous-segment hospitalo-universitaire n'est cependant pas dénué d'un certain prestige. Dans une perspective attentive à l'évolution des liens entre les groupes professionnels et leur environnement institutionnel, nous éclairons le processus socio-historique de constitution de ce sous-segment depuis près d'un siècle. À partir d'une enquête réalisée auprès de praticiens de Centres de consultation de pathologie professionnelle, nous montrons que, par contraste avec leurs collègues travaillant pour les entreprises, ils sont parvenus à se détacher de leurs liens fonctionnels avec les intérêts patronaux. Nous mettons cependant en évidence d'autres dépendances, plus discrètes, qui lient ces praticiens à une série d'acteurs institutionnels : les directions d'hôpitaux, les agences sanitaires ou les ministères de tutelle. Nous soulignons comment ces dépendances ont contribué à l'évolution des activités de ces médecins, de plus en plus marquées par un investissement dans la recherche et l'attention aux facteurs environnementaux. Nous pointons également que ces dépendances pèsent sur leur capacité à développer une offre de consultation pour la reconnaissance des maladies professionnelles. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Résumé anglais |
Occupational medicine is at the bottom of the symbolic hierarchy of medical professions. Within this field, however, the university hospital sub-segment is not without a certain prestige. From the perspective of the changing relationships between professional groups and their institutional environment, we highlight the socio-historical process by which this sub-segment has been constituted over almost a century. Based on a survey of practitioners in occupational pathology clinics, we show that, unlike their corporate counterparts, they have managed to disengage from their functional ties to employers' interests. However, we also highlight other, more subtle dependencies that link them to a range of institutional actors: hospital management, health agencies and the relevant ministries. We show how these dependencies have contributed to the development of their activities, which are increasingly characterised by investment in research and attention to environmental factors. We also point out that they have an impact on their ability to develop a consultation service for the recognition of occupational diseases. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Article en ligne | https://journals.openedition.org/sdt/46679 |