Titre | Autour d'une double origine : histoire du capitalisme racial. Entretien avec Sylvie Laurent | |
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Auteur | Igor Krtolica, Aurélia Michel, Sylvie Laurent | |
Revue | Tracés | |
Numéro | no 45, 2024 « L'origine des inégalités » : résurgences et réappropriations d'un grand récit | |
Rubrique / Thématique | Entretiens |
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Page | 125-142 | |
Résumé |
Au cœur de l'histoire de l'Occident, la relation inaugurale entre race et capitalisme a été très tôt identifiée par les penseurs caribéens et africains-américains, depuis des sociétés où cette articulation est particulièrement sensible. Or, dès la fin du xviiie siècle, le capitalisme racial s'est noué en Amérique du Nord à une promesse démocratique. Dès lors, l'histoire des Amériques témoigne de cette intrication paradoxale du capitalisme et de la violence raciale d'un côté avec le fait démocratique de l'autre. C'est cette double – voire triple – origine qui est au cœur du travail de l'américaniste Sylvie Laurent dans son dernier livre, Capital et race (2024). À partir des principaux mythes intellectuels qui fondent les États-Unis, et plus largement l'Occident moderne, elle revient ainsi sur l'envers du récit de l'émancipation libérale : l'effacement d'une profonde opération de violence capitaliste et raciale. Ce dispositif fait de l'« origine des inégalités » modernes un récit impossible. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Résumé anglais |
At the heart of Western history, Caribbean and African-American thinkers identified the inaugural relationship between race and capitalism early in societies where this articulation is particularly sensitive. By the end of the 18th century, racial capitalism in North America had become intertwined with the promise of democracy. From then on, the history of the Americas bears witness to the paradoxical interweaving of capitalism and racial violence on the one hand and democracy on the other. This double – or even triple – origin lies at the heart of Americanist Sylvie Laurent's latest book, Capital et race (2024). Drawing on the central intellectual myths on which the United States, and more broadly the modern West, is founded, she focuses on the other side of the liberal emancipation narrative: the erasure of a far-reaching operation of capitalist and racial violence. This mechanism makes the modern “origin of inequality” an impossible narrative. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Article en ligne | https://journals.openedition.org/traces/15815 |