Titre | La répression des violences sexuelles cléricales au défi des scandales (1917-1962) | |
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Auteur | Agnès Desmazières | |
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Revue | 20 & 21. Revue d'histoire |
Numéro | no 163, juillet-septembre 2024 | |
Rubrique / Thématique | Articles |
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Page | 3-17 | |
Résumé |
Dans les décennies qui ont précédé le concile Vatican II, un débat intense, quoique confidentiel, autour de la législation relative aux violences sexuelles cléricales sur les enfants est né dans l'Église catholique. Subissant une pression croissante, le Saint-Siège s'est trouvé contraint d'abandonner, pour une part, sa politique du secret et de divulguer de manière informelle des informations concernant ses pratiques judiciaires dans le but d'encourager à faire preuve de davantage de sévérité. Son incapacité à définir une procédure cohérente et efficace, ainsi qu'à communiquer ouvertement, cause toutefois une insatisfaction croissante, justifiant que la question soit examinée par des évêques durant la préparation du concile Vatican II. Même si, sous l'influence de la législation séculière et des sciences de l'éducation, une préoccupation croissante pour les enfants et les jeunes se fait jour, les officiels demeurent largement tributaires d'une peur du scandale, ferment d'inaction. Ainsi, l'Église n'a pu catégoriser de manière précise les violences sexuelles sur les mineurs et faire sienne les voix des victimes demandant reconnaissance et réparation. Ce débat peut être vu comme une occasion manquée, plus de quarante ans avant que la crise actuelle n'éclate, de faire évoluer la législation. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
In the decades preceding the Second Vatican Council, the Catholic Church was engaged in an intense, though confidential, debate on the criminalization and prosecution of child sex abuse. Under increasing pressure, the Vatican was forced to partially abandon its policy of secrecy and to unofficially leak information as proof of its growing intolerance towards child abuse. However, the Church's inability to define coherent and efficient procedures or to communicate openly gave rise to growing dissatisfaction, leading to the decision that the issue would be examined by bishops during preparations for Vatican II. Even if, under the concomitant influence of secular legislation and educational sciences, there was greater concern for children more broadly, Vatican officials remained paralyzed by the fear of scandal. This impeded the Church from clearly defining what constituted child sex abuse, and to hear the voice of victims asking for recognition and reparation. This debate can be viewed as a missed opportunity for legislative reform, which occurred more than forty years before our current crisis. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | https://shs.cairn.info/revue-vingt-et-vingt-et-un-revue-d-histoire-2024-3-page-3?lang=fr |