Titre | Les tirailleurs du Cameroun face à la politisation de l'espace colonial et à l'émergence du mouvement nationaliste (UPC), (1944-1960) | |
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Auteur | Léonel Noubou Noumowe | |
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Revue | Cahiers d'études africaines |
Numéro | no 255-256, 2024/3-4 | |
Rubrique / Thématique | Études et essais |
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Page | 607-633 | |
Résumé |
Au moment où se mettent en place les vagues de démobilisation de tirailleurs partout dans l'Empire colonial, certains territoires connaissent de profondes mutations sociales et politiques. Au Cameroun, territoire soumis à l'effort de guerre depuis l'avènement de la France libre en 1940, des émeutes urbaines éclatent dès 1945, singulièrement dans la cité portuaire de Douala où, en plus des revendications syndicales, des tirailleurs français et britanniques sont démobilisés et stationnés. Confrontées à la crise des moyens de transport et d'acheminement de tirailleurs dans leurs colonies d'origine, les autorités coloniales sont sous la pression de revendications de ces soldats, issus de deux armées coloniales et aux conditions matérielles de démobilisation différente. Outre cette double contrainte, la pression des mouvements syndicaux, qui voient le jour avec la conférence de Brazzaville, aboutit à la structuration de l'Union des populations du Cameroun (UPC) en 1948 : en ambitionnant de renverser l'ordre colonial, ce mouvement nationaliste entend fédérer la colère des tirailleurs démobilisés contre le pouvoir colonial qui, en retour, use de tous les moyens pour fidéliser et tenir ces soldats à l'écart des revendications nationalistes. Entre projet nationaliste et promesses du pouvoir colonial, les tirailleurs du Cameroun adoptent un positionnement pluriel, à mi-chemin entre leurs intérêts propres et leurs opinions politiques, sous les regards d'une opinion publique coloniale de plus en plus politisée. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
At the same time as waves of demobilisation of riflemen (“tirailleurs”) were taking place throughout the colonial empire, certain territories were experiencing profound social and political changes. In Cameroon, a territory subjected to the war effort since the advent of Free France in 1940, urban riots broke out in 1945, particularly in the port city of Douala where, in addition to trade union demands, French and British riflemen were demobilised and stationed. Faced with a crisis in the means of transport and the transportation of riflemen to their colonies of origin, the colonial authorities were under pressure from the demands of these soldiers, who came from two colonial armies and whose material conditions for demobilisation were different. In addition to this double constraint, the pressure of trade union movements, which emerged with the Brazzaville conference, led to the structuring of the Union des Populations du Cameroun (UPC) in 1948: by aiming to overthrow the colonial order, this nationalist movement intended to federate the anger of demobilised infantrymen against the colonial authorities, who in return used all means to keep these soldiers loyal to the nationalist demands. Between the nationalist project and the promises of the colonial power, the “tirailleurs” of Cameroon adopted a plural positioning, halfway between their own interests and their political opinions, under the gaze of an increasingly politicised colonial public opinion. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | https://shs.cairn.info/revue-cahiers-d-etudes-africaines-2024-3-page-607?lang=fr (accès réservé) |