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Titre Les hommes pluriels de la révolution : fabrique d'une première génération de hauts fonctionnaires islamistes et structuration de l'État en Iran (post)révolutionnaire
Auteur Guillaume Beaud, Behnaz Khosravi
Mir@bel Revue Critique internationale
Numéro no 104, juillet-septembre 2024
Rubrique / Thématique
Varia
Page 59-88
Résumé La révolution iranienne s'est traduite par une purge des élites d'État, substituées par une jeune génération de révolutionnaires islamistes partageant un capital révolutionnaire forgé dans la mobilisation et dont les profils sociologiques rompent avec l'élite administrative du Shah. Toutefois, la valeur heuristique de l'intérêt porté par la sociologie des révolutions pour le capital révolutionnaire partagé s'estompe dès lors que l'on n'étudie plus l'avènement d'une révolution, mais ses effets sur la (re)structuration de l'État. En Iran, un sous-groupe de révolutionnaires issus des classes moyennes marchandes et cléricales mobilise ses capitaux antérieurs pour investir les hauts postes de l'administration de l'État en (re)formation. L'article montre que la radicalité de la rupture politique et des purges n'empêche pas la détention par des révolutionnaires de capitaux hérités de peser sur la structuration d'un nouveau champ élitaire. Il révèle également que ces mêmes capitaux favoriseront plus tard la conversion de cette première génération en une élite réformiste, et, par conséquent, sa marginalisation. L'article adopte un regard microsociologique reposant sur l'analyse d'entretiens et d'un corpus de mémoires de membres des corps diplomatique et préfectoral.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais The Iranian revolution triggered a thorough purge of former bureaucracies, whose civil servants were substituted by a generation of young Islamist revolutionaries who shared a revolutionary capital forged in revolutionary mobilisation, and displayed radically new sociological profiles as compared to the Shah's administrative elite. While examining what revolutionaries share can explain the success of a revolution, accounting for the structuration of the (post)revolutionary state requires examining the variation in the capitals they hold. In Iran, we identify a sub-group of revolutionaries tied to merchant and clerical middle classes, who exploit the social capital developed prior to the revolution to staff senior positions in the nascent state. We argue that despite radical political ruptures and purges, inherited capitals shape the advent of a new state elite to senior bureaucratic positions amid the revolution, but also catalyse their conversion to reformist orientations over time, leading to their marginalisation. The article adopts a micro-sociological approach, relying on interviews conducted with senior civil servants, as well as biographical memoirs of postrevolutionary diplomats and provincial governors.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne https://shs.cairn.info/revue-critique-internationale-2024-3-page-59?lang=fr (accès réservé)