Titre | L'agroécologie en projets. Comment s'institutionnalise la marginalisation de la « transition agricole » en France, au Brésil et à Cuba | |
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Auteur | Marie Aureille, Jeanne Pahun, Sébastien Carcelle | |
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Revue | Politix |
Numéro | vol. 36, no 144, 2023 Inertie des politiques écologiques | |
Rubrique / Thématique | Dossier. Inertie des politiques écologiques |
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Page | 177-199 | |
Résumé |
En France, au Brésil ou à Cuba, la mise à l'agenda de la promesse de la « transition agroécologique » a suivi des trajectoires différentes. Son opérationnalisation épouse toutefois une forme commune, celles des projets (appels à projets, projets de développement, projets de recherche). Alors que les politiques agricoles productivistes continuent de drainer la grande majorité des ressources financières et institutionnelles, ce recours aux projets permet la mise en scène du volontarisme des États en matière de verdissement de leur secteur agricole et entretient le récit d'une « transition agroécologique » en train d'advenir. Le choix privilégié de cet instrument d'action publique ne conduit pas à sortir l'agroécologie de sa marginalité par son inscription au sein de politiques de transition agricole, mais il tend plutôt à institutionnaliser sa marginalisation. Bénéficiant avant tout à des acteurs intermédiaires chargés de faire le lien entre financeurs et mondes agricoles, sélectionnant un nombre réduit d'agriculteurs ou d'agricultrices exemplaires ; les projets agroécologiques financent davantage des mises en réseaux que des changements de pratiques dans les exploitations. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
In France, Brazil, or Cuba, the promise of an ecological transition has been set on the agenda following different paths. Its implementation, however, has taken place through a common policy instrument, that of projects (calls for proposals, development projects, research projects). While agricultural productivism continues to drain most financial and institutional resources, financing projects allows the governments to showcase their willingness to green the agricultural sector. It also maintains the narrative of an ongoing “agroecological transition”. The preferential choice of this policy instrument does not lead to mainstreaming agroecology by integrating it into agricultural transition policies, but rather tends to institutionalize its marginalization. It benefits primarily intermediate actors responsible for bridging the gap between funders and farmers and selects a limited number of exemplary farmers. Agroecological projects thus finance networking rather than changes in farming practices. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | https://shs.cairn.info/revue-politix-2023-4-page-177?lang=fr (accès réservé) |