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Titre "Le contrôle sanction automatisé de la vitesse : une machine à remonter le temps ? Une analyse comparée France/Grande-Bretagne"
Auteur Laurent Carnis et Fabrice Hamelin
Mir@bel Revue Politiques et management public
Numéro vol. 25, no 2, juin 2007
Page 103
Résumé La France et la Grande-Bretagne ont développé des systèmes de contrôle automatisé de la vitesse en s'appuyant sur des techniques différentes et des schémas organisationnels distincts. L'introduction récente et rapide du Contrôle Sanction Automatisé (CSA) en France opère une révolution administrative en recourant aux nouvelles technologies et en obtenant des résultats remarquables. Cette politique va à rebours des efforts de décentralisation de la politique de sécurité routière entrepris depuis près de vingt ans. L'expérience britannique, quanta elle, s'inscrit dans un processus à la fois plus ancien et plus progressif d'automatisation des contrôles. Initialement adossé aux autorités locales, ce système a fonctionné pendant une petite décennie avant de connaître une restructuration en 2001, où émerge la notion de client. Mais le nouveau système de gouvernance voit aussi un retour limité mais réel vers des interventions gouvernementales plus classiques, basées sur des relations d'injonction. Face à ces réapparitions des modalités les plus classiques d'administration, les usagers des systèmes français et britannique ne restent pas inactifs. Le manque de points d'accès au système français est dénoncé à la fois par les agents concernés et par les conducteurs. Les membres des forces de l'ordre peuvent détourner de leur usage les appareils mobiles de détection pendant que les usagers de la route développent des stratégies de contournement. Les actions protestataires s'avèrent en revanche limitées et circonstanciées. Bien que plus radicales, les contestations restent également circonscrites en Grande-Bretagne, du fait des réponses apportées par les autorités. Ainsi le recours aux nouvelles technologies de l'information a, par des voies différentes, permis de renforcer les techniques de gouvernement les plus traditionnelles pour ne laisser que peu de place au développement de relations moins contraignantes et moins asymétriques entre l'administration et les usagers.
Source : Éditeur (via Persée)
Article en ligne https://www.persee.fr/doc/pomap_0758-1726_2007_num_25_2_2370