Titre | Les contradictions d'une reconstruction démocratique « par le bas ». Le Guatemala dans l'après-conflit civil armé | |
---|---|---|
Auteur | Karine Vanthuyne | |
Revue | Politix | |
Numéro | vol. 20, no 80, décembre 2007 La pacification des violences | |
Rubrique / Thématique | La pacification des violences |
|
Page | 81 | |
Résumé |
Depuis la fin du conflit civil armé au Guatemala (1960-1996), plusieurs organisations non
gouvernementales (ONG) se sont inscrites dans la continuité du travail des deux « commissions de
vérité » qu'a connues ce pays, en se donnant pour objectif de contribuer à la reconstruction de la
démocratie « par le bas ». Internationales ou d'origine guatémaltèque, situées dans la capitale ou
dans les villages où des massacres eurent lieu, elles travaillent à convaincre les populations locales
de témoigner des violences qu'elles ont subies et d'endosser le statut de victimes qui, à ce titre, ont
des droits à faire valoir auprès de leur gouvernement. À leurs yeux, amener ces populations à faire
entendre leurs droits de victimes vise tout autant à leur donner une dignité (qu'elles n'ont selon ces
ONG presque jamais connue) que, en rétablissant ainsi des relations de confiance entre elles et les
autorités publiques, à les poser en citoyens à part entière du Guatemala. Rien n'est moins évident
cependant tant cette double identité de victime et de citoyen, pensée comme cohérente et naturelle
par les représentants de ces ONG, pose des dilemmes pratiques difficilement surmontables aux populations locales. C'est ce que je voudrais montrer dans cet article en focalisant l'attention sur la rencontre concrète qui s'opère entre une ONG particulière (le CALDH) et les survivants d'un massacre (Tut)
réfugiés dans un village voisin, Wa'il. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
|
Résumé anglais |
The Contradictions of “Bottom-Up” Democratic Reconstruction in Post-Armed Civil Conflict
in Guatemala
Several non-governmental organizations (NGOs) operating in Guatemala in the post-civil
conflict (1960-1996) era are dedicated to following up on the work of the country's two “Truth
Commissions”; their objective is to contribute to a bottom up reconstruction of the democracy
in Guatemala. Both of international and Guatemalan origin, they operate in the capital or in the
villages where massacres took place. They work to convince local populations to testify to the
atrocities that they endured and to endorse the status of victims bearing rights that must be
upheld by their government. From these NGOs' point of view, this process will help these people to achieve two goals. Firstly, asserting their rights as victims will allow them to recover a
certain dignity (which according to these NGOs, has never been recognized), and secondly, the
reestablishment of a relationship of trust between them and the public authorities will allow
them to become fully-fledged Guatemalan citizens. However, these objectives will remain elusive as long as this double identity of victim and citizen, conceived as coherent and natural by
NGO workers, poses difficult-to-overcome dilemmas for local people. In this article, I address
this problematic by focusing on the concrete interactions between one NGO in particular (the
CALDH) and the survivors of the massacre of Tut, who found refuge in the neighbouring village
of Wa'il. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
|
Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=POX_080_0081 |