Titre | Le rôle historique de la santé maternelle et infantile dans la culture de la protection sociale : de la loi Roussel à la Protection maternelle et infantile (PMI) | |
---|---|---|
Auteur | Paul V. Dutton | |
![]() |
Revue | Revue française des Affaires sociales |
Numéro | no 4, octobre-décembre 2024 Regards croisés sur l'évolution de la protection sociale en France depuis la fin du XIXe siècle | |
Rubrique / Thématique | Regards croisés sur l'évolution de la protection sociale en France depuis la fin du XIXe siècle |
|
Page | 104-118 | |
Résumé |
Cette contribution ajoute une dimension particulière au panorama français des cultures de la protection sociale, sans doute plus discrète – car intériorisée en France – mais frappante aux yeux d'un observateur américain : la santé maternelle et infantile. Sans celle-ci, la notion même d'État-providence ne saurait en effet prévaloir : comment protéger l'individu et la société sans d'abord se préoccuper, dès sa naissance et durant sa prime enfance, de sa santé ? Or, même si cette protection, aujourd'hui passée dans les mœurs, a donné sa pleine mesure à travers le programme de PMI lancé en 1945, ses prémices sont plus anciennes, qui remontent aux tout débuts de la Troisième République, lorsque diverses forces sociales, politiques et culturelles suscitèrent les initiatives conjointes de l'État et du secteur privé, et au moment même où se développait la protection des enfants, des filles mineures et des femmes dans l'industrie. La puériculture fut, à cet égard, un vecteur majeur de l'acculturation des Françaises et des Français à une protection sociale qui cherchait confusément, c'est-à-dire sans plan d'ensemble initial, à préserver le « capital humain » de la nation « du berceau jusqu'à la tombe ». Elle souligne en creux les limites intrinsèques de l'assurance et de l'assistance : ces dernières ne peuvent réduire des risques partagés que si des politiques publiques, comme la politique d'éducation à la santé, et des personnalités œuvrant à l'articulation des actions privées et publiques (« mixed economy of welfare ») les accompagnent et leur donnent sens. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
|
Résumé anglais |
This contribution adds a particular dimension to the French panorama of social protection cultures, one that is undoubtedly more discreet – because it is internalised in France – but striking to an American observer: maternal and child health. Without it, the very concept of the welfare state could not succeed: how can we protect individuals and society without first looking after their health, from birth and during early childhood? Although the PMI programme, launched in 1945, was the first step towards this kind of protection, which has now become the norm, its origins date back to the very beginnings of the Third Republic, when various social, political and cultural forces led to joint initiatives by the State and the private sector, at the very time when the protection of children, underage girls and women in industry was being developed. In this respect, childcare was a major driver of the cultural integration of a social protection system that sought to preserve the nation's 'human capital' 'from the cradle to the grave' by the French population. It underlines the intrinsic limits of insurance and assistance: they can only reduce shared risks if they are supported and given meaning by public policies, such as health education, and by people working to link efforts by the private and public sectors ('mixed economy of welfare'). Source : Éditeur (via Cairn.info) |
|
Article en ligne | https://shs.cairn.info/revue-francaise-des-affaires-sociales-2024-4-page-104?lang=fr (accès réservé) |