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Titre Typologie régionale des déplacements de population dans un contexte de changement climatique
Auteur Étienne Piguet, Raoul Kaenzig
Mir@bel Revue Bulletin de l'Association de Géographes Français
Numéro no 101/4, décembre 2024 L'environnement en géographie
Page 439-451
Résumé L'objectif de cet article est de permettre une vision d'ensemble des liens entre les changements climatiques (désertification, sécheresses et augmentation des températures, élévation du niveau de la mer, perte de biodiversité, dégradation des terres/forêts et recul des glaciers) et déplacements de population dans différentes zones géographiques. Nous différencions les régions menacées par l'environnement en fonction de leurs vulnérabilités sociales, de leurs schémas de mobilité et des politiques connexes, et nous identifions dix types de combinaisons vulnérabilité/politique/mobilité. Le document est basé sur une synthèse de 321 études de cas publiées sur les déplacements et la dégradation lente de l'environnement, représentant une collection complète de la littérature depuis les années 1970. Nous observons que la vulnérabilité est particulièrement critique dans les contextes des petites îles et des zones côtières, ainsi que dans les zones montagneuses et les régions désertiques. Les processus de migration restent principalement internes et orientés vers les villes, avec une migration occasionnelle de la campagne vers la campagne. Les personnes peu mobiles, ainsi que celles dont les moyens de subsistance dépendent de l'exploitation des ressources naturelles, sont particulièrement vulnérables au changement climatique. Les personnes ayant un faible niveau d'éducation sont plus susceptibles de réagir aux chocs environnementaux en migrant sur de courtes distances, tandis que les personnes ayant un niveau d'éducation élevé peuvent migrer sur de plus longues distances. Les politiques qui traitent directement de la mobilité en relation avec le changement climatique - principalement par le biais de la réinstallation - sont rarement mentionnées dans la littérature. La mobilité est souvent perçue comme une solution de dernier recours mais un nombre croissant de recherches l'identifie comme une stratégie d'adaptation préventive.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais The aim of this paper is to develop a typology of displacement in the context of slow-onset environmental degradation linked to climate change (desertification, droughts and increasing temperatures, sea level rise (SLR), loss of biodiversity, land/forest degradation, and glacial retreat). We differentiate regions under environmental threat according to their social vulnerabilities, mobility patterns, and related policies, and identify ten types of vulnerability/policy/mobility combinations. The paper is based on a synthesis of 321 published case studies on displacement and slow-onset environmental degradation, representing a comprehensive collection of the literature since the 1970s. We observe that vulnerability is especially critical in small island and coastal contexts, as well as in mountainous zones and desert regions. It remains mostly internal and oriented towards cities with occasional rural-to-rural migration. Non-mobile people, as well as those who depend on natural resource industries for their livelihoods, are particularly vulnerable to climate change. Persons with lower levels of education are more likely to respond to environmental shock through short-distance migration, whereas highly educated individuals may migrate over longer distances. Policies that directly address mobility in relation to climate change—mostly through relocation—are seldom mentioned in the literature. Mobility is often perceived as a last-resort solution, but a growing body of research identifies mobility as a preventive adaptation strategy.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne https://journals.openedition.org/bagf/13247