Titre | (Re)faire du terrain sur les îles et avec les îlien·ne·s : une réflexion en miroir île-continent | |
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Auteur | Pauline Flipo-Boucontet, Pauline Jézéquel | |
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Revue | Carnets de géographes |
Numéro | no 18, 2024 Temporalités des expériences de recherche en géographie | |
Rubrique / Thématique | Carnets de terrain Varia |
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Résumé |
Abordant les îles et les îlien·ne·s dans le cadre de nos sujets de thèses, nous interrogeons les implications de nos statuts de sujets cherchant, a priori conditionnés par nos origines continentales pour l'une et îlienne pour l'autre, dans nos démarches d'enquête de terrain. Cette réflexion en miroir fait émerger un questionnement plus vaste sur le rapport du·de la géographe à son terrain. Dans ce cas précis, nous portons un regard réflexif sur les liens affectifs qui se nouent avant et pendant la recherche sur les territoires d'études. Au fil de nos recherches, ce regard réflexif nous a amenées à mobiliser nos subjectivités respectives dans le cadre de nos méthodes d'enquête sur le terrain. Ce dévoilement a favorisé en retour le recueil d'un discours décomplexé de la part des îlien·ne·s qui se sont senti·e·s plus à l'aise pour dévoiler leur propre subjectivité, que celle-ci concerne, dans le cas du travail de Pauline F., leur vision des problématiques territoriales ou, dans le cas du travail de Pauline J., leurs trajectoires migratoires. Cette approche s'inscrit plus largement dans une volonté de déconstruction des rapports de domination qui structurent la relation d'enquête. En revenant sur la construction d'une démarche de recherche que nous qualifions d'intersubjective, nous nous positionnons plus largement en faveur de la réhabilitation de l'affect dans le discours académique, non pas comme un biais mais comme un moteur de la recherche. L'aboutissement de ce dialogue réflexif nous conduit alors à envisager les îles non pas comme des terrains mais comme des territoires de recherche. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Résumé anglais |
Approaching islands and islanders through our thesis subjects, we question the implications of our subjectivities as researchers, a priori conditioned by our origins – continental for one, islander for the other - in our fieldwork approaches. This mirroring reflection raises a wider question about the relationship between the geographer and his/her field. In this particular case, we take a reflexive look at the emotional ties forged in the study areas, before and during research. In the course of our researches, this reflexive approach ultimately led us to mobilise our respective subjectivities as part of our field survey methods. By revealing our own subjectivities, we were able to gather a genuine discourse from islanders, who felt more at ease revealing their own subjectivity, whether it concerned, in the case of Pauline F.'s work, their vision of territorial issues, or, in the case of Pauline J.'s work, their migratory trajectories. Furthermore, this approach aims to deconstruct the power relationship between the researcher and his/her interlocutors. By describing the construction of a research approach qualified as intersubjective, we stand for the rehabilitation of affect in the academic discourse, not as a bias but as a driving force in research. The outcome of this reflexive dialogue leads us to consider islands not as fields but as research territories. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Article en ligne | https://journals.openedition.org/cdg/10751 |