Titre | Le placard éditorial de l'abstraction chorégraphique | |
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Auteur | Jean Capeille | |
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Revue | Genre en séries : cinéma, télévision, médias |
Numéro | no 17, 2024 Âges de la vie, âges à l'écran : passages, seuils, transitions et évolutions genrées | |
Rubrique / Thématique | Varia |
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Résumé |
À la fin des années 1950, des critiques états-unien.es débattent des spectacles d'une nouvelle avant-garde chorégraphique. Leurs comptes-rendus regroupent parfois ces œuvres sous les vocables de danse « abstraite » ou « avant-gardiste ». En parallèle à ces catégories, il n'est pas rare de croiser, dans leurs colonnes, des lexiques liés au queer dans ses diverses acceptions et notamment stigmatisantes. Certains de leurs termes font ainsi écho aux mots que le maccarthysme avait récemment popularisés pour discriminer les minorités sexuelles et leur imposer les nécessités du placard. Du côté de la défense de cette avant-garde, un jeune interprète nommé David Vaughan propose, dans le courrier des lecteurs de Dance Magazine en 1958, de penser celle-ci sous l'angle d'une « approche non-éloquente ». En refusant que le corps parle, sa valorisation d'une danse transparente – limitée à ses seuls mouvements, à voir plutôt qu'à interpréter – n'est pas sans continuer à alimenter « l'épistémologie du placard » structurée autour de la séparation entre le privé et le public, le visible et le dissimulé, les non-dits et le non-dire. Par-delà ces lignes de front, cet article se propose d'explorer, à travers la notion de « placard éditorial », les dynamiques critiques pre-Stonewall de l'abstraction chorégraphique. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Résumé anglais |
In the late 1950s, American critics debated the performances of a new choreographic avant-garde. Their reviews sometimes grouped these works under the terms 'abstract' or 'avant-garde' dance. Alongside these categories, it is not uncommon to find in their column some lexicons related to queer (in its various and often stigmatizing meanings). Some of their terms echo the words that McCarthyism had recently popularized to discriminate against sexual minorities and impose the necessities of the closet upon them. On the side of defending this avant-garde, a young performer named David Vaughan suggested, in the readers' mail section of Dance Magazine in 1958, to think of it from the perspective of a 'non-eloquent approach.' By refusing to let the body speak, his valorization of a transparent dance – limited to its movements, to be seen rather than interpreted – continues to feed into 'the closet epistemology' structured around the separation between the private and the public, the visible and the concealed, the unspoken and the speech reject. Beyond these front lines, this article aims to explore, through the notion of 'editorial closet,' the critical dynamics of choreographic abstraction before Stonewall. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Article en ligne | https://journals.openedition.org/ges/5014 |