| Titre | Les Coréens Chōsen-seki au Japon : une inclusion sous conditions | |
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| Auteur | Rika Lee | |
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Revue | Migrations société |
| Numéro | vol. 37, no 200, avril-juin 2025 Politiques migratoires et défis ethnoraciaux en Corée du Sud et au Japon | |
| Rubrique / Thématique | Politiques migratoires et défis ethnoraciaux en Corée du Sud et au Japon |
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| Page | 79-96 | |
| Résumé |
Cet article étudie comment les Chōsen-seki Zainichi — descendants de Coréens qui ont été déplacés ou ont migré au Japon pendant la période coloniale (1910-1945) et qui continuent à y résider — composent avec l'ambiguïté juridique, la stigmatisation, leur identité personnelle et collective. Bien qu'ils soient des résidents de longue date, les Chōsen-seki sont de facto apatrides et font l'objet d'une surveillance étatique, d'une suspicion sociale et d'une mobilité restreinte. Dans le même temps, ils sont partiellement intégrés à la sphère culturelle japonaise par le biais de la « vague coréenne » (Hallyu), qui véhicule des représentations esthétisées et dépolitisées de la coréanité, détachées de l'histoire coloniale ou des tensions géopolitiques. Cette dynamique reflète un mode d'inclusion sous conditions dans lequel des formes limitées de reconnaissance coexistent avec une marginalisation structurelle plus profonde. Pour analyser ces contradictions, l'article utilise deux cadres conceptuels : celui de « semi-réfugié », qui rend compte de la liminalité juridique et politique des Chōsen-seki, et celui de « minorité ethno-racialisée », qui met en évidence leur exclusion symbolique au sein de l'ordre ethno-national du Japon. Basée sur 17 entretiens avec des personnes appartenant à la troisième et à la quatrième génération, l'étude explore la manière dont les enquêtés négocient leur identité, leur appartenance et leur non-reconnaissance par la population japonaise dans la vie quotidienne. Leurs récits révèlent que pour contrer cette stigmatisation ils mettent en œuvre différentes stratégies — allant du silence à la ré-identification sélective, en passant par la prise de distance — façonnées par la mémoire familiale, les contraintes liées au genre et les contradictions entre reconnaissance culturelle visible et exclusion persistante de certains droits civiques. En conclusion, cet article invite à repenser l'incorporation des immigrés au Japon à travers un cadre prenant en compte l'injustice historique, l'indétermination juridique et l'héritage de l'empire colonial. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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| Article en ligne | https://shs.cairn.info/revue-migrations-societe-2025-2-page-79?lang=fr (accès réservé) |


