Titre | Cancer et activité professionnelle | |
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Auteur | Sophie Eichenbaum-Voline Laëtitia Malavolti, Alain Paraponaris Bruno Ventelou | |
Revue | Revue de l'OFCE (Observations et diagnostics économiques) | |
Numéro | no 104, janvier 2008 Dossier : La variable géographique en économie : interactions spatiales et action publique Dossier : La variable géographique en économie : interactions spatiales et action publique | |
Page | 105 | |
Résumé |
Nous proposons d'évaluer l'impact du cancer sur l'activité professionnelle en estimant des matrices de transition « comparées » entre les différents états d'occupation professionnelle. L'argument de départ est que tout individu tiré au hasard dans la population générale fait l'expérience dans sa vie professionnelle de mouvements entre différentes situations, que ce soit vers l'emploi, vers le chômage, la retraite ou l'inactivité, et cette dynamique est gouvernée par des probabilités a priori de transition entre ces différents états. Il faut alors mesurer l'impact du cancer en partant de cette dynamique « préalable » et en estimant une déviation des probabilités de transition. Pour ce faire, nous fusionnons deux échantillons : l'enquête Emploi de l'INSEE et notre échantillon de survivants au cancer. Cette stratégie nous permet d'établir une séparation claire entre, d'un côté, l'impact professionnel du cancer et, d'un autre côté, celui lié aux particularités sur le marché de l'emploi de certaines sous-populations étudiées ici (les ouvriers partent à la retraite plus précocement, par exemple). La méthode est proposée sur l'échantillon dans son ensemble, puis en stratifiant suivant des critères sociodémographiques (catégories socioprofessionnelles, sexe, âge) ou épidémiologiques (gravité de la maladie). Nous pouvons alors distinguer les causes à l'origine des différences systématiques observées entre les PCS dans leur propension à retourner à l'emploi, qu'elles soient d'ordre épidémiologique (type de cancer ou qualité du pronostic de vie), ou qu'elles soient liées à la nature de leur emploi (pénibilité). De fait, l'écart de taux de retour à l'emploi entre PCS, avec un retour plus faible pour les professions manuelles, peut être expliqué en partie par le pronostic de guérison — significativement plus mauvais pour ces PCS manuelles. Mais il existe une deuxième source d'écart qui ne dépend d'aucune différence épidémiologique : sur une perte d'employabilité de 11 points entre PCS non manuelles et PCS manuelles, 9,6 points (90 %) sont à imputer au type même de l'emploi occupé. Ce dernier chiffre est une mesure nette du handicap relatif des travailleurs manuels à retourner à l'emploi après avoir été atteint d'un cancer. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
Cancer survivors frequently shift to part-time job, unemployment and early retirement, probably more than the general population. We re-evaluated the impact of cancer in the labour market, using “comparative” transition matrices between occupational states. The proper consequences of cancer were measured by a significant deviation of the transition matrix for cancer survivors, compared to a prior matrix standardised on the general population. The methodology was declined with stratifications by social class or gender. We disentangle whether systematic differences in socioeconomic status regarding ability to return to work, are illness related (cancer sites or diagnosis prognosis), or job related (physical demands). Results of the paper are in favour of a specific concern of the policy-maker towards manual workers affected by cancer.JEL classification: I10 ; J210 ; J24. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=REOF_104_0105 |