Contenu de l'article

Titre « Nous n'avons rien à Katmandou » Production militante et usages populaires du tourisme
Auteur Sylvain Pattieu
Mir@bel Revue Actes de la recherche en sciences sociales
Numéro no 170, décembre 2007 Nouvelles (?) frontières du tourisme
Rubrique / Thématique
Nouvelles (?) frontières du tourisme
Page 88
Résumé Les voyages à l'étranger organisés par Tourisme & Travail pendant les années 1970 sont révélateurs du décalage entre la production par une élite militante d'un projet touristique et sa réception par le public visé. Cette association de tourisme social, liée aux comités d'entreprise de la CGT, a de hautes ambitions d'éducation populaire et de prise de conscience politique à travers les loisirs, et entend se démarquer des vacances du secteur marchand. Le tourisme social s'inscrit ainsi dans un projet politique et syndical d'ensemble, lié aux représentations du mouvement ouvrier. Les dirigeants de Tourisme & Travail basent leur projet sur une « bonne volonté culturelle » liée à leur expérience de promotion sociale par le biais du militantisme, et sur une vision d'un peuple idéal, disposé à se cultiver. Les pratiques des personnels et vacanciers des centres à l'étranger restent cependant tournées vers la distraction bien plus que vers la réflexion. Dans les années 1980, la lucidité des dirigeants sur ce relatif échec culturel et la prise en compte pragmatique des règles du secteur commercial ont facilité la transformation de l'association de tourisme social en entreprise sociale de tourisme.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais The trips abroad organized during the 1970s by the association “Tourisme et Travail” reveal the discrepancy between a touristic project developed by an activist elite, and its reception by the targeted public. This association for social tourism, linked with the corporate committees of the CGT union, had strong ambitions in terms of popular education and political awareness through leisure, which led it to distantiate itself from the type of holidays offered in the commercial sector. Social tourism was thus embedded in a political project linked to the trade unions and to the political imagination of the workers movement. The leaders of “Tourisme et Travail” premised their project on a “cultural goodwill” developed through their own experience of upward social mobility achieved through union activism, and on a idealized vision of the popular thirst for culture. Yet, the practices of both the staff and the tourists in the holiday centers abroad remained oriented toward entertainment rather than political reflection. In the 1980s, the diagnosis of relative cultural failure established by the leaders of the association and the pragmatic acceptance of the rules of the commercial sector have facilitated the transformation of “Tourisme et Travail” into a touristic social enterprise.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=ARSS_170_0088