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Titre Entre démobilisation et surmobilisation : l'impossible repos du soldat rouge en URSS (1921-1929)
Auteur Alexandre Sumpf
Mir@bel Revue 20 & 21. Revue d'histoire
Titre à cette date : Vingtième siècle, revue d'histoire
Numéro no 98, avril-juin 2008 L'ombre portée de Mai 68
Rubrique / Thématique
L'ombre portée de Mai 68
Page 177
Résumé Les huit années de conflits superposés de 1914 à 1921 sont marquées par les mobilisations contraintes et les démobilisations spontanées de millions d'hommes russes, qui ont souvent changé d'uniforme. Le « soldat rouge », vainqueur des Blancs et des Verts, est pour les bolcheviks l'incarnation même de l'« homme nouveau soviétique », mi-paysan, mi-révolutionnaire, et surtout un intermédiaire idéal entre le nouveau régime et la population. La mémoire collective reconstruite par les bolcheviks qui font silence sur la Grande Guerre et ont mythifié la guerre civile est toutefois contredite par les réalités villageoises des années 1920. À leur retour au village, les combattants aspirent à la paix et espèrent (vainement) être récompensés de leurs sacrifices. Ils refusent la mobilisation sur le « front culturel » proposée par les responsables de l'éducation politique qui cherchent des agents fiables au village : le transfert culturel et politique des villes vers les campagnes échoue. Cette démobilisation des esprits contraste avec la surmobilisation que tentent d'imposer les bolcheviks par tous les moyens.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais From 1914 to 1921, during the Great War and the Civil War, millions of Russian men were forcefully mobilized and spontaneously demobilized, often changing the color of their uniform. During the 1920s, the “red soldier” who had defeated the Whites and the Greens was supposed to be the “New Soviet Man”, half peasant and half revolutionary, and more importantly, the perfect intermediary between the population and the new Soviet leadership. The Bolshevik silence about the First World War and the myth built around the Civil War intended to rewrite the collective memory. But all along the 1920s, the rural realities contradicted these goals and dreams. Back to their villages, the former soldiers wanted peace and waited (in vain) to be rewarded for their sacrifices. Political education leaders, deprived from reliable agents in the countryside, did not manage to remobilize the veterans on the “cultural front” and failed to transfer the new culture and politics from the cities to the peasantry. The general demobilization of the minds contrasted with the “overmobilization” the Bolsheviks wanted to impose on the Russians.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=VING_098_0177