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Revue | Revue française d'histoire des idées politiques |
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Numéro | no 29, 1er semestre 2009 |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
Etudes
- Les figures organiques de la légitimité dans la doctrine constitutionnelle de Montesquieu - Sébastien Roland p. 3 La doctrine constitutionnelle de Montesquieu est habituellement présentée sous un angle juridico-formel qui est critiquable en ce qu'il conduit d'une part à disjoindre les facteurs juridiques et politiques, d'autre part à privilégier les éléments fonctionnels au détriment des éléments organiques. Montesquieu n'envisage au contraire la distribution des fonctions que comme un moyen de réaliser un équilibre politique entre les puissances sociales présentes dans la Cité, puissances sociales représentées par les organes. C'est dire que les organes tirent de leur capacité à réfracter les intérêts sociaux une légitimité qui d'une part détermine leur position dans la structure institutionnelle et d'autre part conditionne les modalités de la répartition entre eux des fonctions juridiques.Montesquieu's constitutional doctrine is usually presented from a formal legal point of view, which may be criticized for tending to split legal from political factors and give priority to functional over organic elements. On the contrary, Montesquieu considered the allocation of functions only as a means to achieve a political balance of the social powers within the commonwealth these being represented by the organs. Which means that the legitimacy of the organs originates from their ability to reflect the variety of social interests and determines their position within the institutional structure, as well as sets the conditions as to how the legal functions are to be assigned between them.
- Réflexions sur la politique et la religion, de Rousseau à Robespierre - Eric Desmons p. 77 Loin d'être antagonique, le rapport du politique au religieux, chez Rousseau comme chez Robespierre, est intime. De la religion civile au culte de l'Être suprême, on trouve l'idée, puisée dans une culture latine commune aux deux auteurs, que toute cité est impensable sans un système de croyance. L'athéisme celui que professent les philosophes des Lumières est alors aussi funeste qu'aristocratique, plein de mépris pour un peuple marqué par sa condition malheureuse et à qui la religion apporte réconfort. Si le montage juridique du contrat social peut être compris comme figurant la raison du citoyen, la religion civile qui ne peut cependant pas être le christianisme en est le c ur.In Rousseau or Robespierre, the relation between religion and politics, far from being antagonistic, is intimate. From civil religion to the cult of the Supreme Being, both authors drew from their common Latin culture the idea that a city without any belief system is unthinkable. Atheism of the kind professed by the philosophers of the French Enlightment, is fatal as well as replete with an aristocratic contempt for the people who find in religion some relief from their miserable condition. Whereas the legal construction of the social contract may be understood as representing the reason of the citizens, civil religion (which cannot be christianism, though) is their very heart.
- La Bretagne : un autre laboratoire juridique et politique de la Révolution française (1788-1789) - Stéphane Baudens et Ahmed Slimani p. 95 La province bretonne, contrée très attachée à son autonomie et à ses « droits constitutionnels », a insufflé au mouvement prérévolutionnaire français une direction plus conflictuelle que celle du Dauphiné. Les nombreux libelles bretons ont mis en exergue un discours antinobiliaire très virulent et ont permis au tiers état d'affirmer ses droits via une véritable instrumentalisation du droit à des fins politiques. Ils ont en ce sens proposé un modèle national opératoire pour tout le royaume et ont finalement pesé sur l'autorité royale. Quelques affaires emblématiques comme l'arrestation des douze députés de la noblesse en juillet 1788 ou encore la journée dite « des bricoles » en janvier 1789 confirment cette analyse.The Breton province, strongly attached to its autonomy and "constitutional rights", set the French pre-revolutionary movement on a more confrontational path than did the Dauphiné. Numerous Breton pamphlets enacted a fierce anti-nobility discourse, allowing the Third Estate to claim their rights by literally using law to achieve political ends. In this respect, they put forward an operative model for the whole realm and eventually weighed on the King's authority. A few emblematic events such as the arrest of 12 deputies of the Nobility in July 1788 or the riots of the so-called "Journée des Bricoles" in January 1789 confirm this view.
- Les figures organiques de la légitimité dans la doctrine constitutionnelle de Montesquieu - Sébastien Roland p. 3
Documents
- Mémoire sur Etats généraux - Julien-François Palasne-Champeaux p. 155
- Mémoire - M. de Grenieux p. 165
- Projet sur la tenue des Etats généraux - Louis-Marie Dusaulchoy p. 169
- Lettre - Barthélemy-Pélage Georgelin du Cosquer p. 181