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À la lumière d'une étude croisée des débats disciplinaires français et italiens depuis le début des années 1920 jusqu'au tournant critique de la fin des années 1960, le présent travail entend dégager les principaux enjeux méthodologiques autour desquels s'est bâtie en France une solide mais aussi très singulière méfiance à l'égard de l'histoire des idées politiques, discipline à laquelle leurs collègues transalpins ont pourtant depuis longtemps accordé plein droit de cité.

Jean Chrystostome, l'un des plus talentueux prédicateurs chrétiens, consacra son énergie à la christianisation de la vie urbaine. Certains auteurs voient en Jean un moraliste. En ce qui nous concerne, il est bien plus que cela : un réformateur de la cité antique. À cet égard, nous entendons examiner certaines des conceptions que Jean Chrysostome s'est forgées de la transformation de l'espace urbain et de la vie quotidienne d'Antioche, cité où Jean exerça la prêtrise de 386 à 397.

Le processus de fragmentation de l'école hégélienne et d'intensification du conflit de la gauche avec l'État prussien au cours des années 1830 et 1840, impliqua une fusion de la religion et de la politique. Ce processus dynamique est exploré à travers le débat crucial à propos de la « personnalité » (Persönlichkeit), qui cristallisa plusieurs conflits-clés au sein de la pensée et de la politique du début du XIXe siècle : entre les conceptions personnalistes et panthéistes de Dieu, entre le monarchisme restaurationniste et le républicanisme, et entre les défenseurs de la propriété et les tenants d'une redistribution socialiste des richesses.

Conséquence des restrictions apportées à l'exercice du droit de suffrage par la loi du 31 mai 1850, la critique du principe représentatif nourrit de nombreux débats sous la Deuxième République. L'impuissance des réactions provoque une intense réflexion doctrinale dans les cercles socialistes, où se diffuse en particulier le thème de la législation directe du peuple souverain.

L'activité d'Annie Besant au sein de la Société fabienne est souvent présentée comme marginale. Elle intervient pourtant au moment de la formulation de la doctrine dite « fabienne ». Sa définition d'un socialisme évolutionniste ainsi que ses arguments en faveur du collectivisme et de la création d'un parti indépendant ont une influence durable sur les Fabiens. Cependant, son militantisme, son activité syndicale et enfin son projet de religion de l'humanité la poussent vers la périphérie de cette société qu'elle quitte pour se consacrer à la théosophie.

« L'Action française » fit l'objet d'une première condamnation non publiée en 1914, puis d'une seconde en 1926 dans des conditions qui ont soulevé passions et incompréhensions jusqu'à nous. Les raisons de cette sanction sont débattues : politiques ou religieuses ? Deux évidences ressortent : l'opposition de deux mentalités, un nationalisme intégral se réclamant du positivisme, un catholicisme intégral fondé sur une théologie du Christ, roi des nations ; un déplacement de la question quand l'Action française oppose au pape un non possumus. La sanction sera levée en 1939 sans que soient dissipées l'opposition et donc l'incompréhension.

Le philosophe polonais Leszek Kolakowski était connu comme l'un des grands penseurs du phénomène totalitaire. Si l'on contemple l'ensemble du parcours de Kolakowski, la notion même de totalitarisme apparaît pourtant tardivement dans l' uvre d'un auteur venu du « révisionnisme », et plus avant du communisme orthodoxe. Même après avoir adopté une position critique par rapport au socialisme historique, Kolakowski s'est longtemps passé du concept totalitaire.