Contenu du sommaire
Revue | Revue d'études comparatives Est-Ouest |
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Numéro | Vol. 8, 3, 1977 |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
Articles
- L'autogestion ouvrière en Pologne - Maria Jarosz p. 7-23 L'autogestion a été instituée en Pologne à partir des transformations économiques et politiques amorcées en 1956. Ses formes et son rôle ont progressivement évolué et c'est cette évolution que retrace l'auteur. L'article traite des problèmes de l'autogestion ouvrière en Pologne, de son fonctionnement, des formes et du degré de participation des travailleurs à la gestion de l'entreprise en se référant aux expériences effectuées dans d'autres pays.Worker's Self-management in Poland. Self-management came into being in Poland as a result of political and economic transformations which began in 1956. Its form and functions have progressively evolved, and this evolution is retraced by the author. She treats the problems of workers's self-management, its workings and how and in what areas workers participate in management in Poland as compared with experiments carried on in other countries.
- Les événements imprévus de l'histoire tchécoslovaque moderne ? des sujets d'étude pour la sociologie politique - Jaroslav Krejci p. 25-36 Les événements auxquels l'article se réfère sont : le succès électoral des communistes en 1946 et le mouvement de réforme en 1968. L'auteur tente d'expliquer ces deux phénomènes du point de vue du changement des attitudes politiques provoqué par des causes externes et internes. La principale série de causes extérieures, qui se sont enchaînées, est liée à l'affrontement de deux puissances politiques : l'Allemagne nazie et la Russie soviétique. L'évolution de leur influence réciproque a créé le cadre où les attitudes des individus, des groupes politiques et socio-culturels se sont progressivement modifiées en Tchécoslovaquie. Ce cadre, cependant, laissait le champ ouvert à la différenciation, les Tchèques et les Slovaques ne réagissant pas exactement de la même manière. Ce qui s'explique par la diversité des cultures politiques et des traditions des deux nations. Leurs différences se reflètent dans les résultats électoraux d'avant-guerre, dans l'appartenance à des organisations culturelles et de gymnastique et dans la popularité de certains individus ou idéologues ou dirigeants. Les changements survenus dans la culture politique au cours des 33 années en question sont liés non seulement à des pressions extérieures mais aussi à la politique intérieure des autorités en place qui a contribué à modifier la stratification sociale et la relation constitutionnelle entre les Tchèques et les Slovaques. En outre, le rôle de facteurs économiques comme la crise des années trente, les avantages de l'économie contrôlée de la période de guerre, la transformation du système de propriété, la reconstruction soviétique de l'économie tchécoslovaque au détriment du consommateur et l'échec des communistes à réaliser une croissance économique équilibrée, doit être pris en considération. Enfin, et ce n'est pas le moins important, il faut tenir compte de l'effet négatif d'une propagande outrancière. Bien que la plupart de ces facteurs aient joué dans le même sens, la réaction des Tchèques et des Slovaques n'a pas toujours été identique. De plus, la différenciation des consciences nationales, renforcée par des modèles différents de culture politique, a empêché les divers groupes d'adopter une attitude commune pendant les périodes de crise.Unexpected Events in Modern Czechoslovak History : A Case for Political Sociology. The events referred to are: the Communist electoral success in 1946 and the reform movement in 1968. This article attempts to explain both events in terms of changing political attitudes due to external and internal circumstances or causes. The main external chain of circumstances was due to the interplay of Nazi German and Soviet Russian power policies. The changing pattern of these influences produced the basic framework for shifts in attitudes of individual political and socio-cultural groups in Czechoslovakia. Within this framework however, there was some scope for differentiation as between the Czech and Slovak reaction. This is explained by the different political cultures and traditions of the two nations. The respective differences are exemplified on the prewar electoral results, on the membership of the cultural-gymnastic organisations and on the popularity of individual or ideological heroes or leaders. Changes in political culture which occurred during the 33 year period in question are related not only to the external pressures but also to the internal government policies which effected the changes in social stratification and the Czech-Slovak constitutional relationship. Further, the role of economic factors such as the crisis of the thirties, advantages of regulated economy during the war, changes in ownership!, Soviet reconstruction of the Czechoslovak economy to the detriment of the consumer, and eventually the Communist failure to embark on a balanced economic growth are taken into account. Last but not least, the counter-productive role of propaganda is envisaged. Although most of these factors operated in the same direction, the response of the Czechs and Slovaks was not always equal. Moreover, separate national consciousness strengthened by different patterns of political culture impeded a common stand of the respective groups in the period of crisis.
- Perspectives de développement de la Sibérie . - Guy Bernheim, Reinhard Furthmayr p. 37-74 La Sibérie est appelée à jouer un rôle grandissant en Union Soviétique. Plusieurs facteurs expliquent pourquoi le développement de la Sibérie revêt une importance cruciale aux yeux des Soviétiques, et à un degré moindre aux yeux des pays occidentaux. Les ressources naturelles sibériennes sont probablement uniques au monde, aujourd'hui. Elles permettraient à l'Union Soviétique de poursuivre sa croissance, à un moment où ses réserves naturelles s'épuisent dans les régions de l'Oural et de la Volga, et où la demande d'énergie et de matières premières s'accélère au sein du Comecon. Pour financer ses importations, TU.R.S.S. a de plus en plus besoin de devises fortes. Pour cela, il lui faudra exporter du pétrole, du gaz naturel et des matières premières vers l'Occident. Les considérations politiques ne sont évidemment pas absentes : il suffira de rappeler le conflit sino-soviétique ou le désir d'intégrer les Républiques orientales avec celles de la partie européenne de TU.R.S.S. Jusqu'à présent, les Soviétiques n'ont pas réussi à exploiter la Sibérie sur une grande échelle. Les deux raisons principales en sont le manque de capitaux et de technologies avancées. Certains problèmes spécifiques n'ont pas encore été réglés, tels ceux de l'implantation des populations en Sibérie, de l'amélioration des équipements miniers et de forages, de la construction de pipe-lines et de facilités GNL, etc. Ceci explique pourquoi l'Union Soviétique recherche activement la coopération des pays occidentaux. Les Etats-Unis, le Japon et la République fédérale allemande, ont négocié et négocient actuellement leur participation à quelques très importants projets sibériens. Ils fourniraient les capitaux et la technologie, et recevraient dans la plupart des cas une part de la production résultant de la réalisation des projets. Cette étude passe en revue les projets qui ont abouti et ceux négociés en ce moment. Elle analyse les principaux problèmes concernant le financement, le transfert de^ technologie, la fixation des prix, l'octroi du statut de la nation la plus favorisée, etc., en les replaçant dans leur cadre légal, politique et économique. Elle conclut, qu'avec ou sans la participation des pays occidentaux, à l'exploitation des ressources naturelles sibériennes, la Sibérie deviendra une pierre angulaire de l'économie soviétique. La participation occidentale est importante car elle signifie un développement plus efficace et moins coûteux de la Sibérie, mais elle n'est pas critique pour les Soviétiques. En supposant que certains problèmes spécifiques puissent être résolus, un problème de taille subsisterait : celui du financement. Une solution pourrait être apportée par des consortiums de banques internationales. Il est probable que le Japon est le pays qui investira le plus en Sibérie, mais son attitude dépendra du futur des relations sino-soviétiques, sino-japonaises et soviéto-américaines. Si le problème de Berlin pouvait être réglé, et que des joint-ventures communautaires devenaient possibles, alors la participation allemande et européenne serait probablement substantielle, à cause de leurs besoins urgents en énergie. Cependant, les Etats-Unis représentent le seul pays, qui pourrait apporter assez de crédits au financement des gigantesques projets sibériens. L'évolution des négociations en cours, dépendra donc en grande partie de l'attitude de l'Administration Carter, vis-à-vis de la détente. A court terme, on assistera à la réalisation de projets à petites échelles, mais certainement pas aux dimensions que l'Union Soviétique souhaiterait.Prospects for the Development of Siberia. Siberia is becoming increasingly important to the Soviet Union. Several factors should be taken into account to explain why the development of Siberia has become critical to the Soviets, and to a lesser extent, to the Western countries. The natural resources of Siberia are probably unique in the world today. They would help the Soviet Union to pursue its growth at a moment when the Ural- Volga deposits are levelling off, and the demand for energy and raw materials is growing within the CMEA. The development of Siberia is also dictated by hard currency motivations, which are reinforced as world market prices for oil, natural gaz and raw materials continue to increase. Political considerations are important too, in light of the Sino-Soviet dispute, and the integration of the Eastern Republics with the "European Russia". So far, the Soviet involvement in Siberia has been limited, because of the lack of advanced technologies and capitals. Some specific problems have not been solved yet, such as settling the population in Siberia, improving mining and drilling equipment, building pipe-lines, designing LNG facilities, etc. This explains why the Soviet Union is actively seeking Western cooperation. The United States, Japan and the Federal Republic of Germany are considering getting involved in some important Siberian projects. They would provide capitals and technology, and in most cases, they would receive a major portion of the project's associated output. This paper reviews the existing and currently negociated projects. It analyzes the major issues concerning the availability of credits, the transfer of technology, the MFN status, etc. within the legal, political and economical environment. It concludes that with or without Western involvement, in the exploitation of Siberian natural resources, Siberia will become a cornerstone of the Soviet economy. Western involvement is important because it will mean a more sufficient, less time- consuming and less costly developement of Siberia, but it is not critical to the Soviets. Assuming that some specific problems could be solved, a primary issue ? financing ? would still remain. The formation of international consortia of banks might be an answer. Japan is most likely to further invest in Siberia, but its attitude will be linked to the development of Sino-Soviet, Sino- Japanese and Soviet-American relationships. If the Berlin dispute could be settled and EEC-joint ventures would become possible, it is likely mat German and European involvement would be substantial because of their urgent need for energy. However, the United States is the only country which could provide enough credits to finance the huge Siberian projects. Any future development will therefore depend on the new Carter administration's attitude toward detente. In the near future, relatively small scale projects might occur but certainly not in the dimensions the Soviet Union is expecting.
- La population de la Hongrie au xxe siècle : population et politique dans le bassin carpatique - Eugène Csocsán de Várallja p. 75-170 Cet article est le troisième volet d'une étude consacrée à la population de la Hongrie au XX* siècle. Il concerne les interrelations étroites entre population et politique dans le bassin carpatique. Dans la première partie, l'auteur étudie les populations hongroises dans la vallée du Danube en fonction notamment de leurs dénominations religieuses respectives. Il se réfère aux divers recensements organisés en Hongrie aussi bien que dans les Etats successeurs et procède, dans une seconde partie, à l'analyse critique des sources statistiques, sujettes à tant de manipulations. Il s'agit au total d'une étude extrêmement détaillée de la continuité du rite byzantin parmi les populations hongroises depuis des temps aussi reculés que le moyen âge, continuité que démontrent les vestiges archéologiques, les patronymes des familles, etc. L'objectif de l'auteur est de démontrer que la présence hongroise ne s'est jamais interrompue tant sur les territoires de la Hongrie dans ses frontières actuelles que dans les régions administrées aujourd'hui par d'autres Etats, tels la Roumanie, la Tchécoslovaquie ou l'Union Soviétique.The population of Hungary in the XXth Century: Population and Politics in the Carpathian Basin. This essay is the third part of a study devoted to the population of Hungary in the XXth Century. It deals with the tight relationship existing between population and politics in the Carpathian Basin. In the first part, the author studies the Hungarian populations in the valley of the Danube, particularly from the point of view of their various religious denominations. He refers himself to the different census organised in Hungary (present-day borders) as well as in the successor states and, in his second part, proceeds to a critical analysis of statistical sources which are so often manipulated. On the whole, it is an extremely detailed study of the continuity of the byzantine rite among Hungarians, a continuity which is largely proven by archeological discoveries, family names..., in the Carpathian Basin. The author intends to show that the Hungarians have been present in this region for ages and that there is no way to deny it.
- L'autogestion ouvrière en Pologne - Maria Jarosz p. 7-23
Note
- «Les systèmes politiques des Etats socialistes» (Quelques remarques à propos du livre de Patrice GELARD) - Georges Mond p. 173-190
Revue des livres
- E.H. Carr et R.W. Davies, A History of Soviet Russia. Foundations of a Planned Economy 1926-1929 - Aleksander Smolar p. 191-200
- Albert Masnata, Planification collectiviste et économie de marché confrontées. Une économie concurrentielle socialement ordonnée ? - Krystyna Szymkiewicz p. 201-206
- Résumés des articles - p. 207-212