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Revue Revue d'études comparatives Est-Ouest Mir@bel
Numéro Vol. 16, 2, 1985
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Articles

    • La transition démographique en Chine populaire et à Taiwan - Lucien Bianco p. 5-43 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Deux populations très inégales (moins de vingt millions et plus d'un milliard d'habitants en 1985) appartenant à une même ethnie traditionnellement nataliste et soumises à des expériences politiques, économiques et sociales fort différentes viennent de connaître l'une et l'autre une baisse de la fécondité spectaculaire. Plus connue en Chine populaire, cette baisse a été plus importante encore à Taiwan, où le taux d'accroissement naturel était il y a une trentaine d'années très supérieur (près de 3,7 % en 1955-1956 contre 2 % en Chine populaire), en raison d'un recul plus précoce de la mortalité. Le recul de la fécondité a été lui aussi plus précoce à Taiwan et il s'y est poursuivi de façon plus régulière que sur le continent chinois. Il s'y est, en outre, diffusé plus largement parmi les différentes classes sociales et zones géographiques, sans provoquer de tragédies comparables à celles que la presse officielle déplore elle-même en Chine populaire. Le contraste tient moins à la différence des régimes politiques qu'à l'ampleur très inégale des transformations socio-économiques : ce sont elles qui ont déterminé l'essentiel de la baisse de la fécondité observée à Taiwan, tandis que le recul, très rapide depuis 1970, de la fécondité en Chine populaire doit beaucoup moins à une « modernisation » encore à promouvoir qu'à l'application d'une politique antinataliste extrêmement stricte.
      Demographic changes in the People's Republic of China. Two populations of widely different size (less than 20 millions inhabitants iiTthe one case, and in the other over 1,000 million in 1985), sharing the same ethnic traditions of fertility, exposed to very different political, social and economic conditions, have both recently witnessed a spectacular drop in their birthrate. This decline, although more publicized in China, has been even more marked in Taiwan, where the natural rate of growth thirty years ago was much higher (almost 3,7 % in 1955-56 compared with 2 % in China) because of an earlier decline in mortality. The drop in fertility also occurred earlier in Taiwan, and developed along more consistent lines than in Mainland China. In addition, the trend has been spread more widely among different social classes and geographical regions, without giving rise to the kind of tragedies which the official press in China itself deplores. The contrast has less to do with difference in political regimes than with the very uneven scale of socio-political changes ; it is the latter which are basically responsible for the drop in fertility noted in Taiwan, whereas in People's Republic of China the same phenomenon, particularly marked after 1970 owes much less to a « modernization » which is yet to come, than to the very strict policy on birthcontrol which is being implemented.
    • Planification impérative, régulation financière, « grandes orientations » et campagnes - Károly Attila Soos p. 45-61 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Dans les économies socialistes existantes ? qu'elles soient traditionnelles et centralement planifiées ou qu'il s'agisse des systèmes postérieurs aux réformes hongroise et yougoslave ? des relations hiérarchico-impératives se manifestent ainsi que des relations monétaires-marchandes, plus ou moins distordues. Compte tenu de ses traits inhérents, la régulation centralisée est incertaine dès le début, en ce sens qu'une partie des instructions données ne sont jamais observées (parce qu'elles sont contradictoires par exemple, etc.). Faute d'une stricte contrainte de profitabilité, les tentatives des entreprises de satisfaire la demande solvable sont également incertaines, même dans les systèmes yougoslave et hongrois réformés. Les instruments dont disposent les dirigeants de l'économie en ce qui concerne les relations monétaires-marchandes ? régulation des prix et des flux financiers ? ont eux aussi un effet incertain : l'économie réagit avec lenteur et d'une manière incertaine aux régulateurs financiers. C'est pourquoi, ces instruments formels de régulation sont complétés par de « grandes orientations », des règles de comportement que les organes de régulation, la presse, etc., répètent à longueur d'année, insistant sur l'importance de la réalisation et du dépassement du plan, de l'observation des règles financières et de toute autre mission qui a été confiée à l'entreprise. La conformité de son comportement aux « grandes orientations » est assurée par des sanctions. Le principal objectif de cet article est de décrire les mécanismes des « grandes orientations » en insistant particulièrement sur l'évolution de l'ordre de priorité des tâches : par exemple, accroissement forcé des exportations ou, à d'autres occasions, hausse rapide des investissements, qui font successivement l'objet de « campagnes ».
      Directive planning, financial regulation, « general expectation », campaigns. In the socialist planned economies of our days ? both in the traditional ones with directive planning and in the systems after the Hungarian and Yugoslav reforms ? there equally exist (though, naturally, in varying proportions) hierarchical command relations and more or less restricted, distorted commodity (market) and monetary relations. Owing to its immanent properties, directive control is uncertain from the outset, in the sense that a part of the instructions issued is never carried out (e.g. because there are contradictions between them, etc.). In lack of a strict profitability coercion also the efforts of enterprises at satisfying solvent demand through profitable production are uncertain, even in the systems after the Hungarian and Yugoslav reforms. The latter also involves that the instruments available to the central control of the economy and related to the commodity and money relations ? price and financial control ? are also of uncertain impact : economic activities react slowly and in an uncertain manner on changes in the financial regulators. Owing to this uncertainty these formal instruments of control are complemented by « general expectations », rules of behaviour continually reiterated by the control bodies, the press, etc., which point out how important it is to fulfil and overfulfil individual plan indicators, to observe the financial rules of management, further, what other commitments the enterprises have in addition to implementing the formal plan tasks and observing the rules. Behaviour conforming to the « general expectations » is secured by sanctions. The basic objective of the article is to outline the mechanism of the « general expectations », with particular emphasis on the analysis of the changing priority tasks ? e.g. those related to the forced boosting of exports or, on other occasions, fast increase of investments and the related « campaigns ».
    • Du beurre ou des canons, et autres choix difficiles pour Moscou - Henry S. Rowen p. 63-74 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      La faible croissance de l'économie soviétique au cours des dix dernières années et ses perspectives médiocres font naître des pressions en faveur d'un changement des politiques économiques et, éventuellement, du mode de fonctionnement du système soviétique. Cependant, compte tenu du peu d'importance accordée aux résultats économiques par rapport à l'objectif prioritaire de la conservation du pouvoir politique par le parti, on ne doit pas s'attendre à des changements spectaculaires. On a tout lieu de penser que la croissance du produit national brut soviétique s'élèvera à 2 % par an à la fin de la décennie. Mais on ne saurait exclure un taux un peu supérieur ou, plus probablement, un peu inférieur. A court terme, le lien entre les performances économiques et le comportement politique soviétiques est lâche. A plus long terme, si les performances économiques restaient médiocres, le régime pourrait changer d'attitude. Sa crainte de voir ses ennemis extérieurs exploiter ses faiblesses pourrait s'accroître de même que ses préoccupations en ce qui concerne la stabilité interne. Il deviendrait alors plus agressif et chercherait à déséquilibrer ses adversaires. Par ailleurs, les fruits économiques de la détente, ou l'espoir de les cueillir, pourraient paraître plus attrayants. L'Union soviétique pourrait adopter une politique de détente et d'avancée différenciée selon les diverses régions du globe. Ces considérations nous obligent à prendre en compte la probabilité que le fardeau de la défense est en réalité nettement supérieur à ce qu'on estime généralement en Occident et représente au moins 20 % du PNB. Les implications politiques pour l'Occident, qui découlent de notre analyse, ne sont pas parfaitement claires. L'ours est plus malade qu'on ne le pense habituellement. Cet ours malade devient relativement plus faible mais il n'en est pas moins dangereux pour autant. L'article propose des scénarios politiques et des voies sur lesquelles l'Occident pourrait s'engager après les avoir pris en considération.
      Biting the bullet and other hard choices for. Moscow. The low growth of the Soviet economy in the past decade and its poor prospects for the future are generating pressures for changes in economic policies and, perhaps, for changes in the Soviet systems operating methods. However, given the low standing of economic performance relative to the maintenance of political control by the party apparatus, we should not expect major changes. A plausible projection is that Soviet gross national product growth to the end of the decade will be 2 percent annually. A growth rate somewhat higher or, more likely, somewhat lower, should not be excluded. In the short term, the connection between Soviet economic performance and political behavior is weak. Over the longer term, continual weak economic performance would affect the regime's behavior. Its anxieties ^bout foreign adversaries exploiting its weaknesses could grow and so might worries about internal stability. These might induce it to be more aggressive, to keep foes off balance. One the other hand, the economic fruits of detente, or hopes for them, would look more appealing. Perhaps it will adopt a differentiated policy of detente and forward movement applied to different regions. These considerations need to take into account the likelihood that the true burden of security in the Soviet economy is substantially higher than is usually appreciated in the West, at least 20 percent of the GNP. Policy implications for the West that flow from such an analysis are not obvious. The bear is sicker than we usually assume. This sick bear is becoming relatively weaker, but this does not make it less dangerous. The article outlines some alternative policy lines that might be adopted by the West.
    • Y a-t-il une solution à la crise alimentaire soviétique ? - Mikhail S. Bernstam p. 75-80 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      L'auteur examine les coûts et l'effet du nouveau programme de bonification des terres annoncé en octobre 1984. Selon ce programme, d'ici l'an 2000, 20 millions d'hectares supplémentaires de terres irriguées seront ajoutés aux 33 millions d'hectares existants. L'ensemble des terres bonifiées devrait alors produire 50 % de la valeur totale des récoltes soviétiques. Ces terres produisant surtout du coton, des légumes, des fruits et du raisin, la valeur courante de leur production s'élève à 34 % de l'ensemble des récoltes. Un nouvel accroissement de la valeur de la production ne résoudrait pas grand-chose au problème alimentaire et aux difficultés de l'élevage en Union soviétique. En effet, 8,7 % seulement de la production totale de céréales ont été fournis par les terres irriguées et les bonifications prévues n'ajouteraient que 17 millions de tonnes métriques de céréales par an alors que la pénurie de céréales sur le marché interne a été évaluée à près de 65 millions de tonnes métriques par an. Compte tenu des coûts de la bonification, sa rentabilité sera négative et ne deviendra légèrement positive que vers le milieu du XXIe siècle. Au coût actuel de 7 000 roubles par hectare bonifié, les Soviétiques pourraient améliorer leur situation agricole en choisissant des solutions plus simples telles que de récolter à temps ce que produisent les terres cultivées existantes. Ces prochaines années, leur dépendance à l'égard des importations de céréales va augmenter et leur situation se détériorer en ce qui concerne leurs disponibilités en devises fortes.
      Is there a solution for the Soviet food crisis ? The article examines the costs and effects of the new Soviet land reclamation program announced in October 1984. According to this program, by the year 2000, another 20 million hectares of irrigated land should be added to the current 33 million hectares. As a result, the total reclaimed lands should produce 50 % of the value of all Soviet crops. Since most of the crops produced on these lands are cotton, vegetables, fruits and grapes, all highly priced products, their current output value amounts to 34 % of all Soviet crops. A further increase in output value would not add significantly to the Soviet food and livestock feed problem. The reason is that only 8.7 % of the total Soviet grain production are received from irrigated land and new land addition would not add more than 17 million metric tons of grain per year, while the average domestic shortage has been running to 65 million metric tons per year. Given the costs of reclamation, the returns are assessed to be negative to date and slightly positive by the middle of the next century. At the current reclamation cost of 7,000 rubles per hectare the Soviets could improve their agricultural situation by opting for a simpler program, such as timely harvesting on existing arable lands. As for now, their dependence on imported grain will be increasing and their hard currency situation deteriorating.
    • Planification centrale et exportation des produits manufacturés. (Considérations théoriques sur l'impact du système centralement planifié sur la spécialisation) - Jan Winiecki p. 81-106 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Les échecs répétés des ECP, incapables d'augmenter la part des produits manufacturés dans leurs exportations vers l'Occident (sans parler d'un accroissement du pourcentage des produits à forte valeur ajoutée dans cette part), ne sont guère surprenants d'un point de vue théorique. Qu'on aborde le problème en s'intéressant à la spécialisation fondée sur les coûts (sections 1 et 2) ou en s'inspirant de certaines théories actuelles du commerce international, qui analysent les échanges de produits manufacturés en termes de qualité ou de niveau technologique (sections 3 et 4), on parvient à peu près aux mêmes conclusions. Les traits fondamentaux de la planification centrale empêchent les ECP de s'orienter vers l'exportation. Ce qui est impossible en théorie ne peut être réalisé en pratique, aussi bien intentionnées que soient les politiques économiques. Et si ce sont des traits constitutifs du modèle qui interdisent une véritable spécialisation, aucune modification partielle de ce modèle n'apporterait d'amélioration durable. Seules des réformes économiques globales, supprimant les entraves du système, pourraient le permettre. Nous n'allons pas tracer ici une esquisse des réformes nécessaires, ce sujet ayant été abondamment traité dans la littérature économique. Il convient, cependant, de remarquer que 1) les divers auteurs s'accordent dans leur ensemble sur les mesures qui s'imposent et 2) ? ce point étant d'ailleurs plus déterminant vu le sujet traité ici ? il existe une corrélation fortement positive entre les mesures destinées à renforcer l'orientation vers le marché et les mesures destinées à orienter l'économie vers l'exportation. Les divers changements institutionnels et les instruments économiques recommandés dans l'un et l'autre cas sont ou les mêmes, ou compatibles entre eux. Le lien entre ces deux orientations n'a rien de surprenant. Réussir à créer l'une est inextricablement lié à la réussite de l'autre et les réformes susceptibles de promouvoir l'une ouvrent automatiquement la voie à l'autre. Que l'objectif soit d'améliorer l'activité économique interne des ECP (l'éternel problème de la « croissance économique intensive ») ou leurs résultats au niveau international (la question de F« orientation à l'exportation », elle aussi beaucoup débattue), c'est la même route qui y conduit.
      Central planning and export orientation in manufactures. (Theoretical considerations on the impact of system-specific features on specialization). Repeated failures of CPEs to increase the share of manufactured exports to the West (to say nothing about increasing the share of high value products within that share) are not very surprising if analysed in theoretical terms. Regardless of whether one does it in terms of cost based specialisation (sections one and two) or in terms of some modern trade theories explaining trade in manufactures in terms of quality and technology (sections three and four), conclusions are by and large the same. The fundamental features of central planning prevent CPEs to attain export orientation. What is impossible in theory cannot be achieved in practice no matter how well intentioned economic policies might be. And, if it is fundamental features that prevent proper specialisation, no partial corrections of the central planning model would bring about lasting improvements. Only far reaching economic reforms removing these fundamental features may succeed there. This author will not elaborate here an outline of such reforms. There is already a large body of literature on the subject. What is, however, worth pointing at, it is, first, a high concordance with respect to basic prescriptions of such reforms among various authors and, second (and more important in the context of this article), a high positive correlation of measures aimed at achieving greater market orientation with these aimed at achieving export orientation. Various institutional changes and policy instruments prescribed to implement one or another are either the same or consistent with each other. The correlation of market orientation and export orientation is not surprising either. Successes in both areas are inextricably linked together and economic reforms aimed at the former also create the foundations to achieve the latter. Whether the aim is to improve CPEs internal economic performance (the perennial « intensive economic growth » issue) or external economic performance (not much shorter debated « export orientation » issue), there is the same road leading to both.
    • Décentralisation de l'administration et décentralisation financière en Pologne populaire - Eugeniusz Ruszkowski p. 107-114 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Après avoir traité des problèmes généraux de la décentralisation de l'administration (longue survivance du modèle d'avant-guerre, introduction d'un modèle des pouvoirs locaux fondé sur la conception soviétique des conseils du peuple, modifications de l'époque Gierek), l'auteur aborde la récente réforme des pouvoirs locaux en Pologne. Il faut la replacer dans le contexte plus large de la réforme de la direction de l'économie nationale dont les buts fondamentaux sont l'accroissement de l'efficacité et la démocratisation du système. Il expose les solutions adoptées dans les divers domaines et analyse notamment la décentralisation financière (réforme des finances locales introduite par la loi du 20 janvier 1983). L'auteur estime en conclusion que la réforme du pouvoir local, instaurée en Pologne en 1983-1984, constitue un pas visible, bien que relativement prudent, vers la décentralisation et la démocratisation du pouvoir. Il faut donc la considérer comme un premier pas dans une bonne direction mais non comme une solution définitive.
      People's Republic of Poland : administrative and financiel decentralization. The author begins by examining some general problems relating to administrative decentralization (e.g. the long survival of the pre-war model, introduction of a model for local administrations based on the Soviet concept of people's councils, the changes effected in the Gierek era) and goes on to consider recent local authority reform in Poland. This should be viewed within the broader context of the reform in the administration of the national economy, whose basic aims are increased efficiency and the democratization of the system. He analyses the solutions applied in the various branches of the administration, with particular attention to an analysis of the decentralization of finance (reform of local finances introduced under the law of 20 January, 1983). The author concludes that the reform in local administration in Poland, introduced in 1983-84, represents a real, if fairly cautious, move towards decentralization of authority ; it should be viewed as a step in the right direction, rather than a definitive solution.
    • Le débat entre l'autogestion et l'État socialiste. L'exemple de la campagne polonaise - Andrzej Piekara, Placide Rambaud p. 115-130 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      La notion d'autogestion est ancienne en Pologne. Elle décrit à la fois la gestion d'un territoire et celle des groupes professionnels. Elle contribue à provoquer un intense débat, d'autant qu'elle est en relation directe avec la conception de l'État. Aujourd'hui en tout cas, la majorité des Polonais considèrent qu'un pouvoir local autogéré, loin d'affaiblir l'État, le décharge d'une multitude d'affaires et en cela renforce son efficacité quant à ce qui relève de son domaine propre. Cependant, l'État socialiste a tendance, sous le couvert du mot, à vouloir simplement décentraliser son administration. Or, la collectivité locale n'est pas moins importante que l'État ; l'une et l'autre peuvent avoir une éthique sociale différente sans risque pour la nation. Dans ce débat, les organisations professionnelles des agriculteurs individuels occupent une position centrale. En effet, l'État tente sans cesse de réduire l'individualité de l'exploitation familiale jugée a-socialiste. Une loi de 1982 reconnaît les organisations professionnelles (Cercles agricoles, Cercles des ménagères rurales, Coopératives rurales « Entraide paysanne », Associations agricoles par branche). Mais quelle est leur autorité réelle ou leur crédibilité sociale ? Les agriculteurs dénoncent leur manque- d'autonomie et leur bureaucratisation croissante qui détruisent les acquis syndicaux reconnus par la loi de 1981. Ces deux textes de loi résument à eux seuls les aléas des institutions professionnelles qui tentent de consolider le statut des agriculteurs individuels face à l'emprise de l'État qui se veut seul responsable de satisfaire tous les besoins de la population, bref un Etat-providence.
      The debate on self-management and the socialist State : how this affects Polish agriculture. The idea of self-management is of long standing in Poland. It embraces both the management of territories and the management of professional groups. It generates much intense discussion, the more so since it is directly related to the concept of the State. These days, certainly, most Poles consider that a self-managed local authority, far from weakening the State can relieve it of a multiplicity of responsabilities, and thus strengthen it in the efficient execution of what is properly its function. Hovewer, the socialist State tends to conceal, behind the term decentralization, its desire simply to decentralize its own administration. But the local collectivity is no less important than the State ; each may have a different social ethos without jeopardizing the nation. The professional organizations of individual farmers play a central role in this debate. Indeed the State persistently tries to diminish the individual element in family farming, which it considers non-socialist. A law of 1982 recognizes the various professional organizations (e.g. Farmers' Circles, rural Housewiwes' circles, rural « Peasants' Mutual Aid » ço-operatiyes, branch agricultural associations). But how much real authority or social credibility do they have ? The farmers complain about the lack of autonomy and increasing bureaucratization which are eroding the union rights gained under the 1981 law. The texts of these two laws themselves sum up the uncertainties of the professional organizations in their attempt to consolidate the charter of the individual farmer, in the place of a dominant State which arrogates to itself the sole responsibility for fulfilling all the needs of its subjects, in other words which sees the State as universal provider.
  • Revue des livres

  • Résumés des articles - p. 149-157 accès libre