Contenu du sommaire : Biotechnologies et développement agricole
Revue | Revue Tiers-Monde |
---|---|
Numéro | no 188, octobre-décembre 2006 |
Titre du numéro | Biotechnologies et développement agricole |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
Biotechnologies et développement agricole
- Introduction - Marc Dufumier p. 693
- Les plantes génétiquement modifiées dans les PVD - Thierry Raffin p. 705 Depuis le milieu des années 1990, la question des plantes génétiquement modifiées (PGM) taraude la compétition économique entre les États-Unis et l'Europe. L'Afrique, continent emblématique des problématiques du développement et du problème récurrent de la faim dans le monde, apparaît comme le terrain de cette opposition. Les promoteurs des OGM tentent de s'appuyer sur ces problèmes pour le développement des biotechnologies végétales ; les opposants dénoncent cette prétention des PGM à régler les questions de la faim et du développement dans les PVD. Dans cette compétition mondiale, la mise en place dans ces pays, à l'instigation des États-Unis, de réseaux et de relais appuyés sur les instituts de recherche nationaux, plaidant et œuvrant pour une « nouvelle révolution verte génétique », ne semble pas véritablement permettre une appropriation de ces nouvelles biotechnologies par les PVD. Les conditions culturales et les savoirs sociotechniques traditionnels restent trop souvent en dehors de l'équation biotechnologique. Cela n'est pas sans produire des tensions, des inquiétudes, des résistances dans les milieux des petits producteurs agricoles.Genetically modified plants in the developing countries : Between discourse and reality. Since the middle of the Nineties, the question of Genetically Modified Plants (GMP) has tapped on the economic competition between the United States and Europe. Africa, emblematic continent for the problematics of development and the recurrent problem of hunger in the world, seems to be the ground of this opposition. GMO promoters base themselves on the aforesaid problems to justify the development of vegetable biotechnologies ; their opponents denounce the claim regarding the ability of GMPs to regulate the problems of hunger and development in the developing countries. In this global competition, the establishment of networks and relays, under United States' instigation, to support national institutes of research and to plead and work for a “new genetic green revolution”, in these countries, does really not seem to enable the mastery of these new biotechnologies by the developing countries. Farming conditions and traditional knowledge too often remain apart from the biotechnological equation. This state of affairs is not without causing tensions, concerns and resistances in the milieu of small scale farmers.
- Développement et biotechnologies au Mexique - Jean Foyer p. 721 Depuis le début des années 1980, le Mexique aspire à développer une recherche en biotechnologie dans la perspective de l'utiliser comme « levier » pour le développement du pays. Malgré le potentiel du pays (biodiversité, réseau public de recherche), la recherche biotechnologique mexicaine est trop isolée vis-à-vis des institutions politiques et du secteur privé pour pouvoir passer facilement de la recherche fondamentale à la recherche appliquée. De plus, les objectifs de développement national s'avèrent trop flous et décalés vis-à-vis du courant de globalisation. Dans ces conditions, les biotechnologies ont difficilement pu servir d'instrument de développement et la dépendance technologique et économique tend au contraire à s'accroître dans ce secteur.Development of biotechnologies and biotechnologies for development in Mexico, the impossible acquirement. Since the beginning of the 1980's, Mexico has aspired to develop its research in biotechnologies as a leverage for the country's development. In spite of Mexico's biodiversity and public research network potential, Mexican biotechnological research remains too isolated from political institutions and the private sector to evolve easily from fundamental research to applied research and to propose interesting inventions. In addition, the national objectives for development remain unclear when considering the trends of globalization. Under such conditions, biotechnologies have served as instruments of development only with considerable difficulty and the trend of techno-economic dependence tends to increase in this sector.
- Les plantes génétiquement modifiées peuvent-elles nourir le Tiers Monde - Valentin Beauval, Marc Dufumier p. 739 Sur les 6,5 milliards d'humains qui peuplent notre planète, 852 millions souffrent encore de la faim et plus de deux milliards sont victimes de carences nutritionnelles, en protéines, acides gras essentiels, vitamines ou minéraux. Il s'agit pour l'essentiel de familles d'agriculteurs du Tiers Monde qui n'ont plus guère aujourd'hui les moyens de produire de quoi s'alimenter correctement par elles-mêmes ou de dégager les revenus monétaires nécessaires pour acquérir suffisamment de nourriture sur les marchés. Ces familles pauvres ne disposent généralement que de petites surfaces et d'un outillage manuel. Elles n'ont déjà pas pu mettre à profit les variétés à haut potentiel de rendement qui leur étaient autrefois proposées dans le cadre de la classique « révolution verte », du fait notamment de leur exigence en engrais chimiques et produits phytosanitaires onéreux. En permettant de réduire les coûts en intrants manufacturés, les plantes génétiquement modifiées (PGM) ne pourraient-elles donc pas les aider à accroître leurs revenus ? Rien n'est moins sûr. Outre la difficulté de maîtriser les risques environnementaux induits par l'utilisation de ces PGM, les agriculteurs doivent aussi faire face au surcoût résultant de l'emploi de ces variétés pour lesquelles les grandes compagnies semencières ont déposé des brevets. La mise au point des PGM a souvent exigé des investissements considérables et les sociétés multinationales qui en sont à l'origine s'efforcent logiquement d'en tirer quelques bénéfices, quitte à vendre les semences à un prix très élevé. Les PGM n'ont pas vraiment été conçues pour les paysans non solvables du Tiers Monde et ne semblent donc pas être en mesure d'y résoudre le problème de la faim.Can genetically modified plants feed the Third World ? Out of the 6,5 billion inhabitants of our planet, some 852 million still suffer from hunger and more than two billions are victims of malnourishment in proteins, vital fatty acids, vitamins or minerals. This principally concerns the agricultural families of the Third World, who have hardly any means of producing their food requirements to feed correctly, by themselves, or to earn the monetary income sufficient for purchasing enough food from markets. These poor families, who have generally no more than tiny plots and hand tools, are the same that have already proven incapable of drawing gains from high yield varieties which had been proposed to them in the past, within the framework of the classic “green revolution”, due to the notable requirements of chemical fertilizers and expensive phytosanitary products. By enabling the reduction of costs in these manufactured inputs, could genetically modified plants therefore not help them to increase their yields ? Nothing is that simple. Besides the difficulty of dealing with environmental risks induced by the use of these GMPs, farmers must also face the overhead costs resulting from the use of the plants for which the large firms hold patents. The development of GMPs has often demanded considerable investments and the multinational companies which are at it's basis logically try to draw some profits even if these involve selling seeds at high prices and disabling farmers from replanting seeds of their own harvests. The GMPs were not really conceived for insolvent Third World peasants and do not therefore appear to solve the problem of hunger and malnutrition in the Third World.
- Préserver la production de soja non génétiquement modifié au Brésil - Christian Castellanet, Agathe Armengaud, Jean-Yves Griot, Arnaud Apoteker p. 755 Après une longue période au cours de laquelle le gouvernement brésilien s'est opposé à l'emploi de soja transgénique, la culture de celui-ci a finalement été autorisée au Brésil. Les conséquences de cette autorisation peuvent ne pas être mineures, quand on sait qu'au sein de l'Union Européenne, principal débouché à l'exportation, de nombreuses associations de consommateurs et mouvements environnementalistes militent contre les importations de tout produit issu de soja génétiquement modifié. L'article relate les conditions dans lesquelles certaines organisations paysannes du Sud-Brésil et des organisations non gouvernementales européennes tentent de mettre en place des filières d'exportation de soja non transgénique vers la France. Le surcoût pour le consommateur, largement lié au coût de la traçabilité, resterait modeste. Mais les compagnies transnationales de l'agrobusiness ne restent pas sans réagir, comme en témoigne leur proposition de s'engager sur la création d'un label « soja responsable » qui prendrait en compte les risques de déforestation liés à l'extension inconsidérée du soja dans le bassin amazonien, mais accepterait les OGM. Cela paraît une manière habile de diviser la société civile en cooptant une partie des ONG environnementalistes autour de ce label « responsable », et de faire accepter finalement les OGM par l'opinion publique européenne.International alliances for preserving the production of non genetically modified soya in Brazil : Stakes and perspectives. Following a long period of Brazilian government opposition to the use of transgenic soya, the cultivation of this latter has finally been authorized in Brazil. The consequences of this authorization may not be minor whereas it is well known that within the European Union, the principal export opportunity, numerous consumer associations and environmental movements are fighting the imports of all genetically modified soya. The article recounts the conditions in which some peasant organisations in Southern Brazil and european non governmental organisations are trying to establish export links for non transgenic soya to France. The overhead costs for the consumer, mainly incurred from ensuring tracers, remain low. However the global agro business companies are not doing nothing about this ; they are committed to the creation of a « responsible soya » label that would take into account the risks of deforestation linked to the inconsiderate extension of soya in the Amazon basin, but which would still involve GMOs. This appears to be a smart way of dividing civil society through mobilising a part of the environmentalists around the « responsible » label and of finally making GMO acceptable to the European public opinion.
- Utilisation du coton génétiquement modifié dans les PED - Michel Fok p. 773 La commercialisation à grande échelle des variétés génétiquement modifiées, a exacerbé le débat sur leur pertinence pour les pays en développement (PED). Dès 1997-1998, l'utilisation effective de coton génétiquement modifié (CGM) dans des pays présentés comme des PED (Afrique du Sud, Chine, Inde principalement) apporte des éléments pour dépasser la dimension théorique du débat. Cette utilisation concerne uniquement le coton Bt. La littérature scientifique est assez abondante pour indiquer les effets positifs de l'utilisation du CGM : efficacité technique, rentabilité économique et impacts positifs sur le plan environnemental et de la santé publique, avec la réduction des traitements chimiques sont à l'origine d'une certaine pression pour étendre l'utilisation du CGM dans les PED. L'objet de cet article est de procéder à une analyse plus détaillée des expériences existantes pour : nuancer les succès rapportés et rappeler la dépendance des résultats avec les conditions de diffusion et de production ; tempérer les craintes sur l'imposition inéluctable d'une situation de monopole des semenciers qui capteraient seul le bénéfice de l'utilisation du CGM ; souligner le changement, induit par l'utilisation du CGM, de la structure des coûts de production dans les systèmes à faible intensification et qui accentue le risque financier de la production ; indiquer l'impossibilité d'une rentabilité assurée pour tous les utilisateurs et donc la nécessité d'une cohabitation avec du coton conventionnel ; alerter sur la difficulté d'adapter la distribution des semences pour une telle cohabitation ; mettre en évidence le caractère excessif de l'optimisme et du pessimisme dans les anticipations des effets du CGM ; et souligner le caractère incomplet de ces anticipations qui ont négligé par exemple la modification du complexe parasitaire.Conditions, results and perspectives of utilisation of genetically modified cotton (Bt-cotton) in the developing countries. The marketing of Genetically Modified varieties took place from 1996/97 onward ; it led to harsh debate about their relevance for Developing countries (DCs). The actual use of Genetically Modified Cotton (GMC) in countries regarded as DCs (mainly South Africa, China, India), since 1997/98, provides materials to go beyond theoretical discussion. This use pertains to Bt-Cotton which results from the integration of an external gene controlling the production of a toxin against some cotton bollworms. There is yet some abundant literature to point out the positive impacts of GMC in terms of technical effectiveness, profitability, and environment and health externalities, as a result of the reduction in chemical sprays. These outcomes are at the basis of some pressure to have GMC use more extended in DCs. This paper targets at implementing a more detailed analysis of the existing experiences so as to discuss the reported success and remind the variation of the observed results with the diffusion and growing conditions ; to mitigate the fear about the inevitable occurrence of a monopoly of the seed distributors who would capture the benefit of GMC use ; to highlight the change on the cost structure, induced by the use of GMC seeds, mand which increases the financial risk in producing cotton ; to point out the impossibility that all farmers would gain from using GMC, hence justifying that conventional cotton will have to co-exist ; to warn about the need and the difficulty to consequently adapt the organization of seed distribution ; to underline both the excessive optimism and pessimism which characterize the anticipations of the impacts of GMC use ; and finally to emphasize the incompleteness of the anticipations which overlooked for instance the phenomenon of pest complex shift and which is leading some pest, formerly secondary ones, to become threatening ones.
- Diffusion du coton génétiquement modifié en Afrique du Sud - Jean-Luc Hofs, Michel Fok, Marnus Gouse, Johann Kirsten p. 799 Si l'utilisation du coton génétiquement modifié (CGM) en Afrique du Sud, depuis 1996-1997, est le plus souvent présentée comme un succès d'adoption d'OGM par les petits paysans de pays en développement, c'est une présentation qui occulte le fait que la production cotonnière est d'abord celle des fermiers blancs. Le succès du CGM dans ce pays est aussi tout relatif car la production continue à décliner et la part des petits paysans noirs reste toujours aussi faible. Le cas de l'Afrique du Sud montre que la seule introduction d'une technologie nouvelle ne suffit pas pour assurer la progression de la production à l'échelle du pays. Des facteurs d'ordre institutionnel interviennent, mais la focalisation exclusive sur le CGM les occulte. Nos travaux fondés sur une enquête récente mettent en évidence une mauvaise rentabilité dans une année défavorable sur le plan climatique et institutionnel. Dans des conditions plus favorables, la rentabilité est meilleure, mais avec un risque financier accru. Rares sont les pays de l'Afrique Zone Franc présentant aujourd'hui une stabilité institutionnelle favorable à l'introduction du CGM. Celle-ci nécessite préparation notamment pour négocier des conditions économiques favorables de transfert de la biotechnologie et pour une réorganisation de la distribution de semences préservant les intérêts des paysans. Les difficultés associées à cette préparation mettent en garde contre une adoption précipitée.Dissemination of genetically modified cotton in South Africa : Lessons for Africa's Zone Franc. The use of Genetically Modified Cotton (GMC) in South Africa, since 1996-1997, derives mainly from commercial farming by white farmers. It is therefore incorrect to present the so-called South African success as an example of successful use of GMC by smallholding farmers. Considering the fluctuating if not declining cotton production in the Makhatini Flats, the so-called success is debatable since it is clear that a mere technological introduction cannot ensure production increase. The South African cotton sector suffered from severe instability, with a negative impact affecting mainly smallholders, thus revealing the limits and constraints of a new technology with regard to the extension of peasant production at national scale. The last stage of institutional evolution within this sector, oriented towards further intensification secured by irrigation, entails a risk of debarring most smallholders from producing cotton in the event that the new approach cannot be scaled up. This questionable evolution of the agriculture in the Makhatini Flats appears to have been concealed, like other important institutional factors, by the exclusive debate about GMC. The results of our research complete the existing ones by indicating poor profits in an unfavourable climatic and institutional context. This reminds us that rain-fed agriculture remains sensitive to climatic hazards and that adoption of new technology might increase its financial risk. As a whole, the outcomes of the GMC use in South Africa are unstable at a very low yield level. Changes in the production cost structure should be emphasized since expenses on seeds become the main cash production cost. Today, only a few countries in Francophone African countries benefit from institutional stability, which is favourable to GMC introduction. Such an introduction calls for preparation notably to negotiate favourable economic conditions of biotechnology transfer and to reorganize seed distribution in compliance with farmers' interests. This preparation would not be easy and adoption of GMC should not be rushed.
- Biodiversité, biotechnologies et savoirs traditionnels - Frédéric Thomas p. 825 Cet article montre que les pays en développement, en dénonçant le statut de patrimoine commun de la biodiversité comme un héritage colonial des pays riches gardant un accès libre et gratuit à leurs ressources, et en revendiquant leur souveraineté nationale sur ces ressources, ont bien plus fait le jeu des firmes de biotechnologies et fait avancer la cause de la brevetabilité du vivant qu'ils n'ont défendu leurs intérêts et ceux de leurs populations.Biodiversity, biotechnologies and traditional knowledges. From common human heritage to ABS. By dismissing “the common status of biodiversity” as a colonial heritage of the rich countries (aimed at keeping a free access to developing country resources) and in claiming their national sovereignty on the said resources, developing countries have only played into the hands of biotechnological firms and fostered the cause of “live patenting”. This article shows that they haven't really defended their own interests and the ones of their populations.
- La biosécurité dans les pays en développement - Anne Chetaille p. 843 Plus de 90 pays en développement ont ratifié le Protocole de Carthagène sur la prévention des risques biotechnologiques. Ils peuvent ainsi mettre en place des législations leur permettant notamment de refuser l'importation d'organismes vivants modifiés, en l'absence de certitude scientifique sur les risques liés à ces OVM. Le principe de précaution devrait pouvoir guider la décision et l'action des États signataires. Mais tel n'est pas le cas. Les mécanismes de régulation du Protocole se renforcent progressivement dans les enceintes internationales. Cependant la mise en œuvre dans les pays en développement se heurte à un manque de moyens humains, techniques et financiers. Parallèlement à cela, ces mêmes pays sont soumis à de fortes pressions extérieures.Biosecurity in developing countries : From the Cartagena Protocol to national regulations. More than 90 developing countries have signed the Cartagena Protocol on prevention of biotechnological hazards and should therefore logically be able to implement nationally operational legislations, enabling them mainly to refuse the import of living modified organisms without scientific certainty of the risks linked to these LMOs. The principle of precaution should be able to guide the decisions and the actions of signatory States. But such is not really the case. While the mechanisms of the protocol's regulation are being progressively reinforced in international instances, their implementation in the developing countries is facing human, technical and financial requirements, which they often lack, whereas the same countries are subjected to strong external pressures.
Varia
- Libéralisation du compte capital et régime de change en Tunisie - Mohamed Sami Ben Ali p. 863 L'adoption par la Tunisie des réformes structurelles de son économie dans un contexte d'ouverture graduelle depuis 1986, lui a permis d'instaurer en janvier 1993 la convertibilité de son compte courant. Le desserrement de la contrainte de change et l'achèvement de la convertibilité totale du Dinar restent des objectifs prioritaires comme finalités pour une plus grande intégration de l'économie tunisienne dans l'économie mondiale. La perspective de la convertibilité intégrale du Dinar pose la problématique du choix prospectif de régime de change. On analyse dans cette étude, dans le cadre de la théorie des jeux, le choix de régime de change optimal par référence à la notion de bien-être. Dans un modèle de biens échangeables/biens non échangeables, le choix d'un régime de change est défini en termes d'interactions stratégiques entre les autorités monétaires et les entreprises domestiques. Les autorités sont supposées choisir un régime optimal suivant un critère de bien-être en minimisant une fonction de perte définie en termes de compétitivité externe et d'inflation. Les résultats des simulations du modèle montrent que la libéralisation du compte capital serait compatible avec un régime de change flexible.Capital account liberalization and exchange rate regime choice, what scope for flexibility in Tunisia ? In a context of gradual opening since 1986, the adoption by Tunisia of structural reforms of its economy had allowed the instauration in January 1993 of the convertibility of its current account. The total convertibility of the Tunisian Dinar remains a top priority in the immediate future like finality of a more close integration of the Tunisian economy to the world economy. The capital account liberalization in Tunisia poses the problematic of the prospective choice of its appropriate exchange rate regime. This study evaluates within a game-theoretic framework the exchange rate regime from a welfare perspective. In a tradable-nontradable goods model framework, Tunisia's exchange rate regime choice is cast in terms of strategic interactions between the monetary authority and domestic enterprises. The monetary authority is assumed to choose an optimal exchange rate regime according to a welfare-related criterion by minimising a loss function defined in terms of external competitiveness and domestic inflation. Simulations outcomes reveal that capital account liberalization in the Tunisian economic context is compatible with a flexible exchange rate regime.
- Intégration économique, développement et compensation équitable - Salif Koné p. 883 L'objectif de cet article est d'étudier la nature de la relation existant entre le niveau de développement des pays partenaires d'une intégration économique et les mécanismes de compensation équitable des processus de celle-ci. Les analyses, fondées sur le modèle de dotation factorielle de VENABLES (1999 et 2000), mettent en avant le concept d'externalité de production. Elles ont permis d'établir deux principaux résultats. D'une part, dans tout processus d'intégration économique, les mécanismes de compensation équitable ne peuvent être de forme simple quelle que soit la nature des pays partenaires. D'autre part, la faisabilité de tels mécanismes est liée au niveau des partenaires. Toutefois, ce dernier résultat a nécessité l'introduction de l'hypothèse de causalité circulaire et cumulative, dans l'optique de la nouvelle géographie économique.Economic integration, level of development, and fairly compensation schemes. The objective of this paper is to study the nature of the relation that exists between the level of development of countries partners of an economic integration and mechanisms of equitable compensation of processes of this one. Analyses based on the model of factorial endowment of VENABLES (1999 and 2000) put the concept of production externalities forward. They permitted to establish two main results. On the one hand, in all economic integration process, mechanisms of equitable compensation can be simple shape whatever is the nature of countries partners. On the other hand, the mechanism feasibility is bound to levels of partners. However, this last result required the introduction of the circular and cumulative causality hypothesis in the optics of the new economic geography.
- Libéralisation du compte capital et régime de change en Tunisie - Mohamed Sami Ben Ali p. 863
Analyses bibliographiques