Contenu du sommaire : Français et Algériens
Revue | Hommes et migrations |
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Numéro | no 1244, Juillet-août 2003 |
Titre du numéro | Français et Algériens |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
Français et Algériens
- Une identité double de moins en moins problématique - Philippe Dewitte p. 1
- L'immigration algérienne au temps de la colonisation - Saïd Bouamama p. 6 C'est entre la Première Guerre mondiale et la déclaration d'indépendance de 1962 que l'immigration algérienne ancre ses premières racines, les plus solides, sur le territoire français. C'est aussi durant cette période que les pouvoirs publics élaborent les principaux "modes de traitement" d'un flux migratoire bien spécifique.
- De l'homme seul à la famille : changements et résistances dans la population d'origine algérienne - Ahsène Zehraoui p. 12 Les travailleurs algériens entrent en nombre dans l'Hexagone à partir de 1946. Les femmes prennent leur place aux côtés de ces hommes seuls à compter de 1975. D'année en année, la migration algérienne en France s'est faite irréversible. Au point qu'aujourd'hui, les enfants sont majoritaires au sein de cette population. Par le travail et la culture, ils ne cessent d'intégrer différentes strates de la société française. Portrait d'une migration de peuplement.
- Les Kabyles de France privés d'espace public - Mustapha Harzoune p. 27 Malgré une présence qui remonte aux premières années du siècle dernier, malgré la succession et l'enracinement de plusieurs générations, les Kabyles de France sont encore et souvent objets d'ignorance, victimes de préjugés, noyés dans un tout indistinct, réduits à une langue, l'arabe, et enfermés dans une religion. Pourtant, s'il est difficile de relever dans l'espace public des structures communautaires représentatives de cette population, l'existence d'une conscience de soi demeure patente, bien vivante et dynamique dans le cadre des sphères privées.
- Les "nouveaux migrants” algériens des années quatre-vingt-dix - Yamina Bettahar p. 39 À côté des figures classiques, de nouveaux types de migrants quittent l'Algérie pour la France dans les années quatre-vingt-dix. Parmi eux, des étudiants, des diplômés, des chercheurs... Leurs départs résultent de conditions de vie économiques et sociales difficiles, mais aussi des menaces qui pèsent sur leur vie du fait du terrorisme. Qui plus est, l'internationalisation de la science et des compétences scientifiques incite un nombre croissant de personnes hautement qualifiées à émigrer.
- La "beurgeoisie” d'origine algérienne, ou les débuts d'une intégration à marche forcée - Rabah Aït-Hamadouche p. 47 Vingt ans après la fameuse "marche des beurs", toute une génération d'enfants d'immigrés maghrébins effectue son ascension sociale, malgré les discriminations et l'islamophobie ambiante. Une avant-garde méconnue, loin des clichés médiatiques. Les enfants d'Algériens occupent en son sein une place prépondérante, histoire et démographie obligent. Ce mouvement augure-t-il dune "révolution culturelle" de la part des Français d'origine algérienne et d'un début de prise en compte d'une population jusqu'alors oubliée ?
- Psychodrame autour d'un ballon rond - Mustapha Harzoune p. 54 France-Algérie, 6 octobre 2001. Amplifié, déformé, l'enjeu symbolique d'un simple match de football a dépassé toutes les bornes, et essentiellement celles de l'ineptie. Pour preuves, certains des commentaires écrits et recueillis dans la presse de l'époque. A croire qu'il se jouait autour du Stade de France un autre match parallèle, entre les amalgames internationaux de l'après 1 1 Septembre et ceux, bien made in France , véhiculés sur la jeunesse d'origine algérienne. Dans les deux cas il n'y aura pas de vainqueur, seulement des matchs nuls. Point-de-vue.
- "Colonialisme et exclusion familiale : les exemples de Jean Amrouche et Daniel Prévost - Tassadit Yacine p. 65 "Ethnisme" et racisme appartiennent à une même communauté de comportements. De ces concepts, le premier est attaché à l'idéologie coloniale, le second à des attitudes pathétiquement "ordinaires". Quand l'un ne cesse d'entraver le parcours de l'intellectuel Jean Amrouche, l'autre entache la vie familiale du comédien Daniel Prévost. Leurs histoires parallèles montrent ici comment le politique peut s'imbriquer dans l'intime. De l'ordre public aux désordres personnels qu'il infère.
- Guerre d'Algérie : 1999-2003, les accélérations de la mémoire - Benjamin Stora p. 83 Si l'écriture de l'histoire de la guerre d'Algérie ne fait que (re ) commencer, ses témoins et survivants s'expriment des deux côtés de la Méditerranée. Depuis que la France a reconnu, en juin 1999, que le terme de "guerre" qualifie les "événements" survenus en Algérie entre 1954 et 1962, une "flambée de mémoire" a bousculé en profondeur celle des vétérans. Un rattrapage accéléré, émaillé de durcissements internes aux deux pays, puis d'un rapprochement politique récent. Une page douloureuse semble enfin se tourner.
Débat
- Année de l'Algérie : "Le boycott c'est la sieste” - Un entretien avec Amazigh Kateb p. 97 Chanteur de Gnawa Diffusion et fils de 1 écrivain Kateb Yacine, Amazigh Kateb nous livre sa vision de l'année de l'Algérie. En homme combatif, ennemi du boycott en particulier et de la neutralité en général, il entre avec passion dans la mêlée.
- Débattre de l'intégration en France et en Belgique - Jérôme Jamin p. 103 Le débat sur l'intégration, en France comme en Belgique, s'inscrit trop souvent en creux. Au lieu d'évoquer "ce à quoi nous voulons collectivement intégrer les étrangers", il s'agit le plus souvent d'agiter stérilement arguments pour et contre, dans un face à face agressif entre ceux qui croient que l'intégration est en marche et ceux qui pensent le contraire. Qui, dans ces débats, parle d'une véritable proposition sociale ?
- Année de l'Algérie : "Le boycott c'est la sieste” - Un entretien avec Amazigh Kateb p. 97
Chroniques
Initiatives
- Le Trianon, cinéma citoyen - Mogniss H. Abdallah p. 111 Le cinéma Le Trianon de Romainville (Seine-Saint-Denis) a présenté au public son projet pour un " cinéma citoyen". L'idée : créer davantage de dialogue entre les habitants et cette salle, connue pour avoir accueilli en son temps l'émission La dernière séance, animée par Eddy Mitchell. A cette occasion , la directrice du cinéma , Nathalie Joyeux , a diffusé en avant-première un documentaire , Le foyer des hommes discrets, qu'elle a réalisé avec les résidents du foyer Sonacotra mitoyen.
- Le Trianon, cinéma citoyen - Mogniss H. Abdallah p. 111
Musiques
- La Guyane aux Escales de Saint-Nazaire - François Bensignor p. 114 La douzième édition du festival Les Escales de Saint-Nazaire, les 8 et 9 août 2003 , propose un copieux et séduisant programme de musiques tropico-équatoriales. Invitation au voyage du Brésil au Congo, du Soudan à l'Inde du Sud... et surtout en Guyane, avec un exceptionnel plateau d'artistes à découvrir.
- La Guyane aux Escales de Saint-Nazaire - François Bensignor p. 114
Agapes
- Les pâtes, exception culinaire algérienne ? - Marin Wagda p. 122 Les frontières de la cuisine algérienne se dessinent dans les contours du Maghreb. S'il faut se risquer malgré tout à la singulariser, nous distinguerons deux mets entre mille : ses goûteuses "sfiriya", et surtout ses délicates pâtes, les "tlitli" et autres "tiftitines"...
- Les pâtes, exception culinaire algérienne ? - Marin Wagda p. 122
Médias
- Les jardiniers de la mémoire - Mogniss H. Abdallah p. 127 Les enfants de l'immigration algérienne, pour leur propre équilibre, renouent le fil du dialogue avec les "anciens" afin de mieux comprendre leur expérience migratoire et leur trajectoire sociale. A Lille, ils redonnent la parole aux mères et aux pères, à travers les films du collectif Vidéorème.
- Les jardiniers de la mémoire - Mogniss H. Abdallah p. 127
Cinéma
- Les chemins de l'oued ; El bonaerense ; Fureur ; Vivre me tue ; Les enfants du pétrole - André Videau p. 133
Livres
- L'Algérie des Algériens. De la Préhistoire à 1954 ; La femme sans sépulture ; Je ne parle pas la langue de mon père ; Une vie debout, mémoires politiques ; Gare du Nord ; Le livre noir du colonialisme... - MMogniss H. Abdallah, Chérifa Benabdessadok, Philippe Dewitte, Abdelhafid Hammouche, Mustapha Harzoune p. 139