Contenu du sommaire : La politique comparée selon Juan J. Linz

Cette contribution reprend le texte de la Laudatio consacrée à l'œuvre et à la personnalité de Juan J. Linz. Elle souligne les principales étapes de la carrière scientifique et professorale de Linz et l'importance de ses contributions au développement de la science politique contemporaine.

Cette contribution propose une compilation, la plus complète possible, des articles publiés par Juan L. Linz dans des revues ou dans des ouvrages collectifs.

Cette contribution présente le projet de constitution d'un Fond d'archives virtuelles sur la transition espagnole à partir des documents de presse réunis par Juan J. Linz. Il détaille en particulier le traitement documentaire nécessaire à la constitution d'une banque de données numérisées et souligne leur intérêt comme sources premières pour l'analyse de cette période cruciale de l'histoire espagnole.

Cet article détaille deux des apports essentiels de l'œuvre de Linz : sa caractérisation de l'autoritarisme et, par différence du totalitarisme, et son analyse de la chute de démocraties européennes entre les deux guerres, principalement exposée dans Breakdown of Democratic Regimes.

Il y a peu de travaux de Juan J. Linz qui ont provoqué autant de débats ou de polémiques que ceux portant sur les mérites comparés du présidentialisme et du parlementarisme. À un moment où les pays de l'Europe centrale et orientale, ainsi que ceux de l'ancienne Union Soviétique, s'émancipaient du régime de parti unique et s'interrogeaient sur l'évolution de leurs institutions politiques, Linz s'inquiétait des périls du régime présidentiel et louait les bienfaits du parlementarisme. Linz ne dit pas que les pays démocratiques avec régime présidentiel ne peuvent pas être stables. Il affirme seulement que les caractéristiques structurelles des régimes présidentiels les entraînent à connaître des crises. Mais selon lui, les crises des régimes parlementaires sont des crises de gouvernement, alors que les crises des régimes présidentiels ont des chances de devenir des crises de régime. Le choix opéré par Linz en faveur du régime présidentiel a fait l'objet de débats et de critiques. De nombreux auteurs ont tiré des enseignements complémentaires de la pratique des régimes présidentiels, surtout latino-américains. Ils ont passé au crible de l'analyse les différents facteurs d'explication avancés par Linz pour rejeter le régime présidentiel. Ils ont surtout souligné que les arguments institutionnels utilisés par Linz n'étaient pas suffisants pour expliquer l'instabilité des régimes présidentiels. Ils ont cherché d'autres causes institutionnelles (comme le système de partis), mais aussi pris en compte des facteurs politiques, économiques ou sociaux.

Pour Juan Linz, la forme nationale de l'État peut représenter un frein important au processus de démocratisation, d'une part, à des relations interétatiques harmonieuses, d'autre part. Partant d'un appareillage théorique puisé dans l'œuvre de Max Weber et de données empiriques montrant la capacité d'une majorité de citoyens à cumuler une multiplicité d'« identités nationales », il souligne le caractère exceptionnel de l'État-nation et propose la recherche de nouvelles formes d'organisation étatique plus « à l'écoute » de la demande sociétale.