Contenu du sommaire : Jeunesse et citoyenneté
Revue | Hommes et migrations |
---|---|
Numéro | no 1196, mars 1996 |
Titre du numéro | Jeunesse et citoyenneté |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
Jeunesse et citoyenneté
- Ni paternalisme ni "jeunisme" - Philippe Dewitte p. 3
- Émergence d'une catégorie à insérer : la jeunesse - Olivier Noël p. 6 Historiquement, la notion de jeunesse n'apparaît qu'au XVIIe siècle et se confond alors avec l'état de célibataire. L'évolution de ce concept va de pair avec l'émergence de politiques spécifiques à l'égard de cette catégorie de la population. Différentes mesures, privées à l'origine mais qui vont devenir publiques, visent à la prendre en charge et à l'encadrer. Aujourd'hui, en raison d'une part de la crise économique et d'autre part de l'explosion de la scolarisation, la durée de cet «âge» s'est allongée et son contenu s'est modifié : ce n'est pas une jeunesse mais des jeunesses qu'il faut évoquer. Pour l'une d'entre elles, en voie d'exclusion, qui est devenue la «catégorie à insérer», quels peuvent être les enjeux de la citoyenneté ?
- La citoyenneté hier et aujourd'hui - Christian Bruschi p. 11 Si le terme «citoyen» est fort ancien, il n'a pas toujours eu la même signification selon les époques et les civilisations. Pour partir à la recherche non pas du mais des sens de la citoyenneté, il faut examiner celle-ci à ses débuts, dans l'Antiquité, pour en arriver à ce qu'elle est ou à ce qu'elle pourrait être aujourd'hui.
- La nouvelle citoyenneté - Catherine Wihtol de Wenden p. 14 La notion de «nouvelle citoyenneté», telle qu'elle s'est affirmée dans les années 80, s'affranchit d'une citoyenneté purement représentative, attachée à l'exercice du droit de vote et donc à la nationalité : elle peut être décrite comme participative et collective, liée à une implication effective dans la vie locale, dans l'espace de la cité. Cette citoyenneté de proximité apparaît cependant décalée par rapport aux lieux effectifs de décision et aujourd'hui contestée par la citoyenneté de réciprocité instituée par le traité de Maastricht.
- Pratiques associatives, pratiques citoyennes - Albano Cordeiro p. 17 La citoyenneté ne se réduit pas uniquement à l'exercice du droit de vote, c'est-à-dire à la désignation démocratique de la représentation parlementaire. Être citoyen, c'est aussi agir collectivement dans des regroupements volontaires. Dans la société française, où priorité a été donnée depuis longtemps à la démocratie représentative, la vie associative, souvent considérée comme une forme moins «noble» de citoyenneté, vient enrichir la démocratie participative. Et tente de démontrer qu'une autre conception de la citoyenneté, qui reconnaîtrait l'action collective des citoyens, pourrait donner une réelle légitimité aux pratiques associatives.
- L'action culturelle : un filon pour sortir les jeunes de l'exclusion ? - André Videau p. 22 Face aux difficultés, aux insuffisances et aux échecs des politiques mises en chantier pour réduire les fractures sociales, on s'avise parfois de la capacité d'intégration de l'action culturelle. Capacité maintes fois explorée, expérimentée, jamais généralisée et théorisée parce qu'insuffisamment évaluable. Elle peut pourtant être mieux cernée si l'on prend soin d'examiner l'apport de l'action culturelle sous l'angle de la consommation d'une part et sous celui de la création d'autre part. Les conséquences bénéfiques de l'une et de l'autre peuvent être mesurées à l'aune de la réussite de certains des mouvements artistiques multiformes issus des cités, du «cinéma des banlieues» à la break-dance.
- La place des jeunes, un enjeu de citoyenneté - Bernard Bier p. 27 Si les jeunes ne parlent guère de la citoyenneté, ils veulent cependant fortement avoir voix au chapitre et être écoutés, en tant qu'individus, mais aussi en tant que citoyens en devenir. Si la question de la citoyenneté des jeunes ne peut être dissociée de celle des autres classes d'âge, on ne peut cependant pas faire l'économie d'une réflexion sur la place qui leur est réservée et sur la part de devoirs, mais aussi de droits qui constituent l'état de citoyen, tout en prenant en compte les mutations de la société et leurs incidences sur la vie des nouvelles générations.
- Un statut de citoyen, parade contre l'exclusion des jeunes ? - Michel Miaille p. 30 La désaffection des jeunes à l'égard de l'exercice des droits de citoyenneté est un phénomène inquiétant qui conduit à s'interroger sur la nature même du statut de citoyen : pour essayer de comprendre en quoi il peut consister pour les jeunes, il faut commencer par expliquer comment le modèle traditionnel de citoyenneté se trouve en défaut et est donc réfuté par la nouvelle génération. Pourtant, une autre citoyenneté peut être envisagée, en revenant aux sources mêmes du statut de citoyen, mais sans verser dans la tentation actuelle d'un retour aux formes «communautaristes» de la vie sociale.
Chroniques
Initiatives
- Les conseils municipaux de jeunes - Claire Jodry p. 38 Depuis le premier conseil municipal d'enfants, qui date en France de 1979, ce type d'expérience s'est multiplié non seulement dans l'Hexagone mais aussi dans de nombreux pays européens. Un premier bilan, issu notamment du récit de l'exercice municipal d'une jeune conseillère de 16 ans, membre d'un conseil de la périphérie parisienne, permet de dégager l'intérêt du développement de cette pratique car, comme le déclare cette jeune fille, «on commence par améliorer sa commune, après on améliore le monde, du moins on essaye»...
- Les conseils municipaux de jeunes - Claire Jodry p. 38
Livres
- François Bensignor, Albano Cordeiro, Christine Mordret, Abdourahman A. Waberi p. 41Musique
- Bougnoule Connection ; Les CD du mois - François Bensignor p. 46 Sous l'entrée du mot «bougnoule», le Petit Robert donne la définition suivante : «(1890 ; du ouolof bougnoul «noir »). 1° Nom donné par des Blancs du Sénégal aux Noirs autochtones. 2° Appellation injurieuse donnée par les Européens d'Afrique du Nord aux Nord-Africains.» C'est ce nom provocateur qui a été choisi par la Bougnoule Connection pour tourner en dérision les vieux clichés racistes et agir en faveur de nouvelles dynamiques culturelles solidaires, adaptées aux jeunes générations.
- Bougnoule Connection ; Les CD du mois - François Bensignor p. 46
Théâtre
- Hip-hop Phèdre - André Videau p. 52
Cinéma
- L'Amérique des autres ; Visiblement je vous aime ; Souviens-toi de moi - André Videau p. 53
- Mani Ratnam, un cinéaste à Bombay - Geetha Ganapathy-Doré p. 56 Le 7 juillet 1896, Maurice Sestier, le cameraman des frères Lumière, projette des photographies animées à l'hôtel Watson, à Bombay. Très vite, l'Inde s'approprie cette invention occidentale et fait du cinéma une expression étonnante et vivante de ses multiples préoccupations, qu'elles soient culturelles, sociales ou politiques. Le réalisateur Mani Ratnam, s'inspirant notamment de la tradition du film noir américain, représente aujourd'hui un nouveau courant du septième art indien.
Agapes
- Le carême, ou le sel de l'abstinence - Marin Wagda p. 62
Janvier 1996 en France