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Après la crise financière en Asie du Sud-Est, en Russie et au Brésil, l'interdépendance des économies, conséquence de la mondialisation, aggrave les risques de débâcle en cascade. Echappera-t-on au cercle vicieux de la déflation généralisée et à la récession mondiale?

Parmi les 40 candidats à l'élection présidentielle d'avril 1999, plusieurs bénéficent du soutien de l'armée, qui se divise sur la politique à mettre en place. Et si la violence qu'elle a déployée pour écraser les forces islamistes lui a aliéné une partie de l'opinion, la plupart des candidats prônent le dialogue avec toutes les parties de la guerre civile.

Chaque jour, animateurs, journalistes et experts orchestrent l'agenda idéologique de la nation, très éloigné des vraies discussions et des combats qui se livrent. La censure à laquelle ils s'adonnent, ce n'est plus le silence, mais la noyade de l'intelligence sous les flots de l'insignifiance.

La désignation du prince Abdallah au détriment du prince Hassan, comme successeur au trône fait-elle partie d'un "complot américain"? C'est ce qu'affirment plusieurs journaux outre-atlantique. Mais le soutien américain à la Jordanie -y compris d'ordre financier- suffira-t-il à garantir une transition douce?

Quels seront les choix du roi Abdallah, qui devra tenir compte d'une opinion publique éduquée, de partis politiques actifs et d'une presse parfois impertinente, et dont la marge de manoeuvre sera d'autant plus étroite que la plupart des contraintes dépendent de l'évolution.

A trois mois des élections générales, la manifestation organisée par le parti séfarade ultra orthodoxe, le Shass, a renforcé l'antagonisme entre religieux et laïcs. Et le Shass a prouvé qu'il était devenu un parti charnière, clé de voûte de toute coalition gouvernementale.

C'est le rôle croissant des groupes d'autodéfense qui a créé les conditions d'une guerre civile, d'une violence inouïe, dans un pays où la stratégie d'accords avec l'AIS menée par les militaires donne de premiers résultats dans le sens d'une atténuation de la violence, dont le niveau apparaît désormais comme "tolérable" aux yeux du pouvoir.

En 1991, une loi abolit toute la législation foncière fondée sur la race. Mais l'extrême pauvreté de la population rurale empêche les Noirs d'acheter des fermes, si bien que le gouvernement lance en 1996 une politique de redistribution des terres aux plus démunis, dont les populations victimes des déplacements forcés.

Le successeur probable de Nelson Mandela, Thabo Mbeki, héritera du bilan en demi-teinte du régime issu des élections de 1994, qui a certes mené le pays à la fin de l'apartheid, mais dont l'action a été entravée par la crise économique, les résistances de la société et les tâtonnements en politique étrangère.

Le "miracle" démocratique de 1994 et la statue de N. Mandela ont poussé l'Afrique du Sud à jouer les médiateurs dans de nombreux conflits dans le monde. Du coup, elle se débat dans de terribles contradictions entre "la moralité qu'elle revendique et les exigences de la realpolitik".

L'écrivain portugais J. Saramago s'est rendu au Chiapas et a rencontré le sous-commandant Marcos afin de témoigner, aux yeux du monde, des souffrances des Indiens du Sud du Mexique, le pouvoir misant de son côté sur l'érosion progressive des forces zapatistes.

Le débat est relancé sur la nécessité de juger les responsables de la mort de près de deux millions de personnes. Alors que la communauté internationale fait pression pour faire comparaître les complices de Pol Pot devant une juridiction spéciale, le roi, le premier ministre et l'opposition multiplient les déclarations contradictoires, par opportunisme ou par confusion des valeurs dans un pays marqué par la perte de sens.

La désillusion de l'électorat social démocrate et surtout écologiste s'explique par l'abandon de la plupart des promesses électorales de G. Schröder par celui-ci une fois porté au pouvoir, qu'il s'agisse du programme économique et social, de l'impôt écologique ou de la sortie du nucléaire.

La réunification allemande n'a pas pour autant rapproché les populations. Nulle part le fossé entre l'Est et l'Ouest n'est plus sensible que parmi les intellectuels de la capitale, Berlin, même si, chez ceux de l'ex-RDA, le temps des complexes est passé.

Pendant quatre-vingts ans, sociaux-démocrates et communistes se sont combattus sans relâche. Pour la première fois, depuis octobre dernier, SPD et PDS gouvernent ensemble le Land de Mecklembourg-Poméranie.

Si la crise économique et politique a pris un tour catastrophique en Russie, c'est en raison du pillage du pays par les nouvelles oligarchies financières et par les mafias, avec le concours actif de la finance mondiale et la complicité du pouvoir eltsinien.

Dans une économie sinistrée, avec des secteurs d'activité et des actifs publics à liquider à des prix bradés, le capital étranger peut maintenant venir "faire son marché". Cette recolonisation rencontre cependant une puissante résistance dans tous les secteurs de la société.

La priorité aux modifications techniques des réseaux de télécommunications laisse dans un flou inquiétant le mode de contrôle de ces écoutes et les protections juridiques qui permettraient de sauvegarder ce droit fondamental qu'est le respect de la vie privée.

Internet et les nouvelles technologies peuvent-ils réellement servir la démocratie? Il ne faut pas oublier que ceux-ci jouent un rôle éminement politique par le truchement de l'idéologie, et que cette dernière vise, avant tout, à conforter la domination des Etats-Unis.

Rares sont les pays où un seul établissement joue un si grand rôle dans la formation des dirigeants administratifs et politiques, comme c'est le cas en France pour Sciences-Po, institution qui cultive la légitimation de la pensée dominante et des hiérarchies en place.

L'impasse parlementaire quant à l'introduction dans la Constitution de l'idée d'"égal accès des hommes et des femmes" aux responsabilités politiques a relancé le débat public sur la parité, qui devrait notamment animer la journée internationale de la femme, ce rituel dont l'histoire a été largement réinventée.

Désormais, subventionnée et de moins en moins marginalisée, l'agriculture biologique n'est, pour beaucoup d'opportunistes, qu'un marché prometteur. Face aux industriels qui tentent de s'en emparer, une incertitude sourd: quelles seront les orientations choisies par la bio?

Dans les pays développés, l'obsession de la santé parfaite est devenue un facteur pathologique prédominant. Le système médical crée sans cesse de nouveaux besoins de soins. Mais le dégoût excessif de l'art de souffrir n'est-il pas la négation même de la condition humaine?

Au-delà de la problématique de l'instrumentalisation scientifique des recherches sur les cellules embryonnaires humaines, de nombreuses questions méritent d'être soulevées à propos des enjeux économiques sous-jacents dans ce domaine.

Les chancelleries occidentales sont les seules en mesure de forcer la main à la Turquie afin que celle-ci reconnaisse aux Kurdes de ce pays un statut acceptable, ceux-ci étant le seul peuple du monde de cette importance numérique sans existence légale reconnue.