Contenu du sommaire : L'Europe de l'Est, la Communauté européenne et les migrations
Revue | Revue Européenne des Migrations Internationales |
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Numéro | Vol. 8, no hors-série, 1992 |
Titre du numéro | L'Europe de l'Est, la Communauté européenne et les migrations |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- L'Arc Atlantique, terre d'accueil et de recherche - Jean-Pierre Raffarin p. 1
- Editorial - p. 5-6
Articles
- La nouvelle donne migratoire en Europe de l'Est - Marek Okolski p. 7-40 Les restrictions imposées à la libre circulation des populations par une politique d'isolement pratiqué vis-à-vis des pays occidentaux s'appuyaient sur 2 « outils » très efficaces : le critère d'obtention d'un passeport, les règles relatives aux devises étrangères. Par ailleurs, les migrations n'étaient guère encouragées par les pays de l'Ouest qui n'acceptaient pas plus de touristes sans visa que de travailleurs étrangers ou temporaires. Des changements radicaux dans la politique des passeports et des visas vont favoriser dès 1980 la libre circulation des populations jusque là, volontairement, très restreinte (critères d'obtention d'un passeport et règles relatives aux devises étrangères). L'auteur présente la situation actuelle de l'émigration en provenance des pays de l'Est et son évolution en prenant comme exemple le cas polonais pour lequel les statistiques sont plus détaillées. Il apparaît clairement que l'émigration demeure liée à la possibilité nouvelle de voyager à l'étranger. On peut néanmoins constater qu'elle reste modérée au cours des années 80. La motivation la plus importante pourrait être d'ordre économique, mais pas obligatoirement liée à l'emploi. L'évaluation des conséquences, bien que prématurée, semble plutôt négative. Le principal avantage de l'émigration pour les pays d'origine demeure le transfert de devises. Parmi les conditions qui détermineront les migrations en provenance d'Europe Centrale et Orientale dans la prochaine décennie, le facteur le plus important réside dans les perspectives de croissance économique des pays occidentaux ce qui favoriserait l'emploi et pourrait déclencher une nouvelle vague de départs de l'Est vers l'Ouest. Cependant la situation politico-économique de l'Europe Centrale et Orientale étant encore loin d'être stabilisée et l'attitude des pays occidentaux pouvant également se modifier, il est trop tôt pour tirer d'autres conclusions.The shortages imposed on the free movement of the population in Eastern Europe through an isolationist towards western countries were based on two very efficient tools: the criteria to get a passport and the rules regarding the foreign currencies. In other respects, migrations were not really promoted by the western countries which didn't take anymore visaless tourists, nor any temporary foreign workers. Drastic changes regarding passport and visa policy should help in the 1980s the free movement of the population which was, until now, volontarily held back (criteria regarding passport getting and the currencies) ; the auther exposes the actual situation of the Eastern migrants and its development looking at the Polish example for which the statistics are more accurate. It is obvious that emigration remains linked to the new opportunity of travelling abroad, even though it was slowing down in the 80s. The biggest motivation could be an economic one but may not be connected to employment. The evaluation of the consequences seems rather regative, even if it appears to be early stated. The main advantage of emigration for the origin countries remains the transfer of currencies. Among the conditions that determine the migrations from Central and Eastern Europe in the coming decade, the most important factor remains in the prospect of an economical growth in the western countries which would help employement and could set up a new flow of departure from East to West. Yet the political and economical situation in Central and Eastern Europe is far from being stable and the position of these western countries could change too it is then too early to draw any type of conclusion.
- L'émigration de l'ex-Union soviétique : prémices et inconnues - Anatoli Vichnevski, Jeanne Zayontchkovskaia p. 41-65 On peut distinguer dans l'émigration soviétique, entre 1917 et 1990, trois principales vagues : les deux premières correspondent aux conséquences de la révolution de 1917 et des deux guerres mondiales ; une troisième qualifiée « d'ethnique » concerne les dernières décennies. Elle est constituée par les représentants de minorités nationales insatisfaites de leur statut qui recherchent, soit leur patrie d'origine, soit l'intégration à une puissante diaspora à l'étranger. Depuis 1988, la situation s'est modifiée : un début de libéralisation des déplacements a augmenté très fortement le flux de l'émigration qui se dirige principalement vers Israël et l'Allemagne. Ces émigrés viennent essentiellement des grandes villes de Russie, d'Ukraine et du Kazakhstan. L'entrée en vigueur en janvier 1993, de la loi votée sur la liberté de déplacement va accélérer ce processus. Ce sera la « quatrième émigration », thème essentiel de cet article. Cette nouvelle émigration, a plusieurs aspects. Les auteurs font un rappel historique de l'expansion territoriale russe, de la colonisation « interne » au XIXe et XXe siècles. Le maximum de cette émigration vers les villes en expansion de Biélorussie, Moldavie, Asie Centrale, Kazakhstan mais aussi Lettonie, Estonie, se situe vers les années 60. On assiste maintenant au renversement de la tendance, au retour des Russes dans leur république et parallèlement à un afflux des autres nationalités vers la Russie. L'émigration européenne vers l'étranger affecterait les populations déjà « modernisées », plus ouvertes au mode de vie occidental, habitant surtout la partie européenne de l'URSS, la Sibérie et l'Extrême-Orient. Son évolution va dépendre de la tournure des événements intérieurs du pays. L'émigration des populations « asiatiques » serait due essentiellement à l'augmentation de la main-d'œuvre autochtone provoquée par la concurrence sur le marché du travail. Le départ des « éléments étrangers » est loin d'avoir réglé les problèmes de surpopulation en Asie Centrale générateurs de la montée du chômage et du renforcement des tensions et du nationalisme. La situation se dégrade même en Russie restée jusque là ouverte aux diverses migrations internes. Le départ à l'étranger devient alors l'ultime remède pour améliorer des conditions de vie de plus en plus mauvaises. Une autre caractéristique de cette nouvelle vague est le départ de la main-d'œuvre qualifiée (« fuite des cerveaux »), surtout en provenance des républiques européennes (85 % des émigrants potentiels sont des citadins), mais il est difficile d'en évaluer l'importance qui va aussi dépendre des accords conclus avec les gouvernements occidentaux. Tous les scénarios de l'émigration sont possibles en URSS. De l'exode massif au blocage des frontières à la suite d'une crise politique violente. Les évaluations qui en sont faites se rapportent seulement à une émigration de type économique. Des difficultés techniques et psychologiques peuvent freiner le courant migratoire. Tout peut être envisagé sans que l'on puisse apporter, dans l'état actuel des choses, d'autres précisions.One can distinguish three main waves of Soviet emigration between 1917 and 1990 : the first two correspond to the consequences of the 1917 revolution and the two world wars. A third, labelled « ethnic », concerns the last decades. It consists of representatives of minority nationalities dissatisfied with their status who are seeking either their original homeland or integration into a strong Diaspora abroad. Since 1988, the situation has modified. A recent freedom of movement has vastly increased the tide of emigration, mainly directed to Israel and Germany. For the most part, the emigrants come from large towns in Russia, the Ukraine and Kazakhstan. The coming into effect in January 1993 of the voted laws on freedom of movement will accelerate this process. It will be the «fourth emigration», the essential subject of this article. This new « post-colonial » emigration has several aspects to it. The authors refer back in history to the territorial expansion of Russiea and to the « internal » colonisation of the XIXth and XXth centuries. Most of this emigration took place around the sixties, into the expanding towns in Byelorussia, Moldavia, Central Asia, Kazakhstan but also Latvia and Estonia (+ 25 million of which 70 % to the Ukraine and Kazakhstan). A reversal of this trend is now being witnessed with the return of Russians to their republic and a parallel influx of other nationalities to Russia. European emigration abroad would affect the « modernised » populations who are far more open to the Western way of life, mainly inhabiting as they do the European parts ofthe USSR, Siberia and the Far East. Its evolution will depend on the internal turn of events in each country. The emigration of « Asiatic » populations will essentially be due to the increase in native labour caused by competition in the work market. The departure of « foreign elements » has far from settled the problems of over-population in Central Asia which have caused a rise in unemployment and a reinforcement of tension and nationalism. The situation is getting worse even in Russia and looks set to stay until the opening up of various internal migrations. And so a departure abroad becomes the ultimate cure for the ever-worsening conditions of life. Another characteristic of this new wave is the departure of qualified manpower (the « brain drain »), mainly from the European republics (85 % of political emigrants are townsfolk) but it is difficult to evaluate the importance of this fact which will also depend on conclusive agreements with western governments. Any emigration scenario is possible in the USSR, from a massive exodus to the blocking of borders following a violent political crisis. The assessments made here only relate to an economic type of emigration. Technical and psychological difficultes can slow down the present migration. With the present state of affairs and without any further details at hand, anything can be envisaged.
- Une Europe Communautaire de moins en moins mobile ? - Gildas Simon p. 67-87 La libre circulation est une des questions délicates de la mise en œuvre de l'Acte Unique. Avec l'abolition des frontières intérieures en 1993, le déclin continu de la mobilité de la population à l'intérieur de l'espace communautaire pose problème. Le phénomène est d'autant plus surprenant qu'il subsiste à l'intérieur de cet espace des écarts de développement encore importants, qui se manifestent dans la géographie très contrastée du chômage, notamment chez les jeunes, et dans les disparités de niveaux de vie à l'échelle nationale et régionale. Plusieurs facteurs importants font obstacle à la mobilité intracommunautaire : la convergence des évolutions démographiques, la redistribution des espaces migratoires nationaux, les disparités entre systèmes de protection sociale. Cependant la légère augmentation des effectifs communautaires constatée ces toutes dernières années dans plusieurs pays de la CEE est-elle l'indice du développement de mobilités spécifiques impulsées, par la construction européenne, chez les jeunes et les qualifiés ? La prospective des migrations communautaires reste un exercice fort délicat, tant les facteurs d'incertitude sont nombreux à l'intérieur comme à l'extérieur de la Communauté.The free movement of people is one of the very touchy questions concerning the Unique Act. With the opening of the frontiers in 1993, the continuous decrease of the mobility of the population within the communal space is a problem. This phenomenon is quite surprising since, within this space, important differences regarding development, unemployement of the youngsters and standards of living do remain on a national and regional basis. Different important factors prevent the mobility within the Community: the convergence of demographic evolution, the distribution of national migratory spaces or the differences between the systems of social protection. Nevertheless would a slight increase of the population within the Community shown lately in several EEC countries be a sign of the development of a specific mobility given by the Europeen unification among the youngsters and the qualified? The prospective of the migration within the Community still remains very difficult to apprehend since some uncertain factors are numerous inside and outside the community.
- Les travailleurs étrangers dans l'Allemagne réunifiée - Jochen Blaschke p. 89-108 Cet article dresse un large panorama de l'immigration et de son rôle dans le marché allemand du travail et des perspectives d'évolution au début des années 90. Le recours à la main-d'œuvre étrangère ou extérieure, volontaire ou forcée, est une composante permanente de ce marché du travail depuis la fin du XIXe siècle et toutes sortes de flux n'ont cessé de s'y combiner. La fin des années 80 marque un changement radical avec la venue en RFA de réfugiés issus du Tiers-Monde au titre de la loi sur l'asile politique, et surtout l'arrivée des personnes de souche allemande (aussiedler) qui bénéficient d'une « réintégration » dans la nationalité allemande. La RDA, de son côté, a été aussi amenée à développer une immigration de travail en provenance de pays communistes. La réunification, l'ouverture des frontières, les changements en Europe de l'Est laissent présager de nouveaux mouvements à l'intérieur et vers la République Fédérale Allemande.This article draws up a large panorama about immigration and its role in the german labour market as well as its evolution plan in the beginning of the 90s. The use of a foreign or external labour force, spontaneous or strained, is a constant component of this labour market since the end of the 19 th century and since all sorts of flows kept joining in. The end of the 80s shows a complete change with the coming in West Germany of third world people through the law about political asylum and above all the coming in of people from German family background who have a « rehabilitation » in the German nationality. East Germany, on the other hand, had also to develop a labour immigration from communist countries. The unification, the opening of the frontieres, the changes in Eastern Europe make us think of new changes inside and towards West Germany.
- La nouvelle loi allemande sur le séjour des étrangers : changements et continuité - Béate Collet p. 109-129 La nouvelle loi allemande à l'égard les étrangers a été mise en vigueur le 1er janvier 1991. L'accent a été mis sur les modifications intervenues par rapport à la loi de 1965 en comparant à la situation juridique des étrangers en France. Deux changements d'attitude ont été constatés, l'introduction d'un droit au séjour et de la naturalisation dite «facilitée ». Cette dernière, uniquement accessible aux jeunes étrangers et à des étrangers résidant depuis longtemps en Allemagne, quitte enfin l'orientation exclusivement ethnique (völkisch) du droit de la nationalité allemande. En revanche, et ceci malgré le droit au séjour, la nouvelle loi maintient la conception de la consolidation progressive du statut de séjour et introduit des dispositions permettant de contrôler l'intégration économique, sociale et politique des étrangers. L'harmonisation européenne et la sédentarisation des étrangers dans le pays a contraint la R.F.A à adopter une politique qui est semblable à celle des autres pays européens, mais elle propose une solution allemande préservant l'essentiel des principes antérieurs.This article about the new German law on foreigners which came in force on 1-1-91, emphasizes the changes made to the 1965 law and the differences between the situations of foreigners in France and Germany. Two changes of attitude are to be noted: the introduction of a right of residence and of an « earlier » naturalisation. This naturalisation which is limited to young foreigners and foreigners who have been living in Germany for a long time, finally gets away from the principles of racial (völkisch) tendancies, which privileges the belonging to the socio-cultural German Community. On the other hand, despite the right of residence, the new law continues with the idea of progressive levels of residency and introduces certain dispositions which allow the verification of the social, economic and political integration of the foreigners. European integration and the settling of foreigners have forced the German Federal Republic to adopt a policy similar to that of other European countries, but she still puts forward a German solution which maintains the main points of the old principles.
- Les Turcs à Berlin avant et après la chute du Mur - Hàns-Gunter Kleff p. 131-144 Depuis 1980, Berlin-Ouest est, avec ses 100 000 habitants turcs, la seule métropole turque d'Europe, en dehors de la Turquie. La situation de refuge politique, économique et social de la RFA a eu également des conséquences importantes pour les immigrés turcs qui sont arrivés après 1967. Pour faire face à ce problème, on a développé des structures d'accueil qui sont cependant différentes des structures mises en place pour les autres migrants établis dans les autres régions d'Allemagne de l'Ouest et même d'Europe de l'Ouest. De 1967 à 1989, la colonie turque ainsi que les autres groupes ethniques ont très fortement influencé la vie de la partie Ouest de la ville et en ont fait une ville multi-culturelle. C'est pourquoi, en automne 1989, les instances dirigeantes de la ville ont décidé de ne pas retarder plus longtemps la reconnaissance de l'égalité sociale, politique et économique des immigrés. Toutefois la destruction du mur de Berlin le 9 novembre 1989, la réunification des deux villes et l'unification de l'Allemagne le 3 octobre 1990, ont créé une situation nouvelle, notamment dans le secteur du travail, du logement et de la distribution des dépenses publiques. L'égalité des droits est, de ce fait, devenu un problème secondaire. Dès maintenant on peut craindre que les assistés, à l'Est comme à l'Ouest (la majorité des migrants turcs en font partie) seront les grands perdants de cette réunification. La situation des Turcs d'ailleurs est rendue encore pire du fait qu'après 60 ans de régime fascite et dictatorial en Allemagne de l'Est ; le racisme, surtout envers les Turcs, s'est largement répandu.Since the year 1980 West-Berlin is with more than 100 000 Turkish inhabitants the only Turkish metropolis in Europe outside Turkey. The political, economical and social island situation on the territory of the G DR has had many consequences for the Turkish immigrants who came there after 1967, too. Under these specific conditions structures had developped, that had been different from comparable migrant colonies in other regions of Western Germany and Western Europe. Together with other ethnic groups the Turkish colony has strongly influenced between 1967 and 1989 the life in the western part of the cily and has made a multicultural city out of it. That is why until the automn 1989 the leading political groups of the city agreed that full political, economical and social equalily of immigrants couldn 't be postponed any longer. But the opening of the Berlin Wall on November 9th, 1989 and the unification of the two parts of the city and of Germany on October 3rd, 1990 has created a completely new situation, especially on the labour and housing markets and for distribution of public expenses. The equality of rights has become a second or third-rate problem. There are many hints now, that the underprivileged in East and West (the majority of Turkish migrants helongs to them) will be the losers of the unification. The situation of the Turks is made even worse by the fact that after nearly 60 years of shaping under fascist and authoritarian regimes among the Eastern German population racist attitudes, especially against Turks, are widespread.
- Immigration et marché du travail en Italie : données récentes - Alessandra Venturini p. 145-162 Le propos de cet article est d'analyser les effets de la récente immigration des pays développés sur le marché du travail italien. Cette observation comprend deux parties : la première concerne le phénomène dans son ensemble. On y présente notamment une interprétation des effets de cette immigration récente sur le marché du travail, d'où il ressort l'existence et le développement d'une économie parallèle. Une fois établie les conditions du marché du travail des pays de départ, on montre la difficulté à prévoir une diminution de la segmentation du marché de l'emploi dans le pays d'arrivée. La seconde partie concerne une analyse précise de l'ensemble italien avec une attention particulière aux nouvelles lois et à la politique migratoire du pays.The objective of this paper is to analyse the effects of recent immigration, from developing countries, to the Italian labour market. The presentation is divided into two parts. The first part deals with the phenomenon at the aggregate level. An interpretation of the effects of recent immigration into the labour market is presented, which brings into evidence the expansion of the underground economy. Stated the conditions of the labour market of countries of departure of migratory flows it will be difficult to see any reduction of the segmentation of the labour market in the countries of arrival. The second part is a closer analysis of the Italian case with special attention to the new laws and the migratory policy of the country.
- Un projet d'harmonisation des statistiques de migration internationale au sein de la Communauté Européenne - Michel Poulain p. 163-186 Un examen approfondi des statistiques disponibles sur les migrations internationales au sein de la Communauté Européenne met en évidence de nombreuses lacunes. La comparaison des données disponibles, comparaison rendue possible par la confrontation des chiffres provenant du double enregistrement de tout mouvement migratoire intra-européenne, met en outre en lumière la faible fiabilité de l'ensemble. L'analyse comparative des systèmes de collecte dans les différents pays fait ressortir la nécessité d'un effort d'harmonisation de cette collecte des statistiques de migration internationale. Voici les propositions que nous émettons dans cette optique : — Dans le cas spécifique des migrations internationales des extra-communautaires, l'amélioration du système de collecte des informations statistiques ne pourra être faite que dans la foulée des prises de décisions politiques et des réglementations qui seront mises en œuvre concernant le séjour des non-communautaires dans l'un des pays de la Communauté. — Pour ce qui est des migrations internationales des communautaires deux conclusions ressortent : • L'amélioration et l'extension de l'enquête sur les forces de travail pourraient suppléer à l'absence de dénombrement régulier des effectifs de populations étrangères dans plusieurs pays. Néanmoins, l'impossibilité d'appréhender les émigrants, la difficulté d'inclure sans biais les nouveaux immigrants dans l'échantillon de ménages ou de logements et enfin la trop faible occurence des phénomènes à observer rendraient cet effort tout à fait vain pour saisir les mouvements de migrations internationales entre les différents pays de la Communauté. • Dès lors, et de façon complémentaire à la proposition relative aux statistiques de permis de séjour, il est proposé que, dans les 7 pays disposant de fichiers de population et recourant à un formulaire d'entrée-sortie pour l'enregistrement des inscriptions et des radiations dans ces fichiers, une harmonisation de ces formulaires soit effectuée. La transmission de ces documents entre le pays d'accueil et le pays d'origine et un passage de l'information aux Instituts Nationaux de la Statistique respectifs devraient permettre une nette fiabilisation et harmonisation des statistiques à l'exemple de ce qui a été observé entre les 5 pays nordiques qui ont adopté cet échange. Une extension de cette procédure sous une forme simplifiée pourrait être suggérée au pays ne disposant pas de fichier, de telle façon que cette proposition d'harmonisation touche de façon semblable les 12 pays membres.A close look at the statistics available, about the international migrations among the European Community underlines a lot of lacks and absences in the system. A comparison of the datas, which is possible thanks to the examination of the figures coming from the dual recording of all intra european migratory movements highlights the fragility of the whole system. The comparative analysis of the collecting systems in the different countries brings out the necessity of trying to harmonize this collection of statistics of international migrations. Here are the proposals we are suggesting regarding this problem: — In the specific case of international migration of extra communal people, the improvement of the system of collection of the statistics could be done only after the political decision are made as well as the regulations that will be made regarding the stay of the non-communal ones in one of the country of the community. — As far as international migrations are concerned for communal people we can draw two conclusions. The use of estimations or mathematical patterns to guarantee the comparability can give only weak and long results to set to work: • The improvement and extension of the survey on labor forces could replace the lack of regular census of foreign working people in different countries. Nevertheless the impossibility to apprehend the emigrants, the difficulty to include entirely the new emigrants in the range of familles and lodging and then the too little occurence of the phenomenon to watch, would make this effort totally inefficient to evaluate the movment of international migrations between the countries of the Community. • Since then and in a complementary way to the proposal regarding the statistics of the permission to reside, it is suggested that in the 7 countries having a population census file and using an enter-exit foreign system to check the registrations and crossing out of these files, a harmonization of these forms should be made. The sending of these documents between the landing country and the original country, the information given to the National Institute of statistics (INS) should enable a real harmonization and reliability of the statistics as it is beeing done between the 5 Scandinavian countries who have adopted the exchange. A more simple extension of this procedure could be proposed to the country that doesn't have a file so that the proposal of harmonization equally reaches the 12 states members of the Community.
- La nouvelle donne migratoire en Europe de l'Est - Marek Okolski p. 7-40
Chroniques statistique et législative
- Ressortissants communautaires et étrangers originaires des pays tiers dans l'Europe des douze - André Lebon p. 187-205
- L'espace Schengen - Jacqueline Costa-Lascoux p. 207-212