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H. S. Klein et S. L. Engerman — ~~Frets et mortalité dans la traite négrière vers Rio de Janeiro, 1825-1830~~. Une analyse systématique des documents maritimes et commerciaux pour cette période permet d'établir non seulement les points d'origine des esclaves et leur importance numérique relative, mais encore la mortalité en cours de route. Par rapport à la situation à la fin du XVIIIe siècle, l'importance de l'Afrique orientale comme source d'approvisionnement a considérablement augmenté, de même que la capacité moyenne des navires en provenance d'Afrique orientale. La mortalité — bien que particulièrement élevée sur les navires en provenance du Mozambique — est tombée de 9,5 à 7,1 %. Elle semble liée à la fois à la durée du trajet, aux conditions climatiques et, pour l'Afrique occidentale, à l'origine des esclaves. Les matériaux disponibles ne suffisent cependant pas à une étude approfondie de la rentabilité de la traite.

W. Arens —~~ Islam et christianisme en Afrique sub-saharienne : réalité ethnologique ou idéologie ?~~ L'article commence par une étude critique de la littérature sur ce sujet, de quelque discipline (sociologie, histoire, anthropologie, science des religions) qu'elle relève, et spécialement du thème fréquent comme quoi « l'islam a mieux réussi que le christianisme », ainsi que du leitmotiv concernant le prétendu syncrétisme de l'islam dit noir. L'implication sous-jacente à ces thèmes apparaît quelque peu péjorative. Au surplus, les auteurs ont généralement négligé l'étude systématique des conversions au christianisme. La deuxième partie est une étude de terrain dans une région de la Tanzanie du Nord où les deux confessions se partagent 90 % de la population (islam 60 %, christianisme 32 % ). Bien que l'antagonisme réel — plus sérieux que le tribalisme — entre les deux religions ne soit jamais reconnu officiellement, l'appartenance religieuse est un facteur important d'identification sociale, avec des conséquences politiques, marquées surtout par une prédominance musulmane. Ceci s'explique, entre autres, par le mécanisme des conversions à l'islam qui crée, au bénéfice des convertis, une utile relation de clientèle qui facilite l'intégration des migrants dans la communauté locale.

J. J. Dougherty — ~~Le prêt-bail et l'ouverture de l'Afrique du Nord et de l'Afrique Occidentale françaises au commerce privé américain.~~ Après le débarquement allié en Afrique du Nord et en AOF (novembre 1942), les Etats-Unis ont utilisé le mécanisme du prêt-bail pour fournir une aide économique civile à ces territoires. Les programmes de prêt-bail se situaient au niveau des gouvernements et restreignaient l'activité commerciale privée. Il en résulta une controverse très vive avec les intérêts commerciaux privés américains qui réclamaient la suppression du prêt-bail et le rétablissement du commerce privé avec ces colonies. Les Français, de leur côté, craignant de perdre leur suprématie commerciale, s'opposèrent jusqu'en juillet 1945 au rétablissement du commerce privé : même l'effort de guerre commun n'avait pas suffi à faire disparaître une longue tradition de rivalité économique.