Contenu du sommaire : Espagne et Portugal, 20 ans après leur intégration européenne

Le but de cet article est de démontrer tout d'abord que la solidarité connut un développement tardif dans le processus d'intégration européenne, n'étant point au départ prévue lors des premiers traités européens, ni même envisagée par les pères fondateurs. Ensuite, et ce bien qu'il soit vrai que la solidarité soit apparue déjà dans l'agenda de la Communauté Européenne, au moment où l'Espagne et le Portugal en devinrent membres au milieu des années 80, ce fut l'adhésion de ces deux pays qui fit pencher la balance et la mit au premier plan des préoccupations européennes. Finalement, il s'agit de démontrer que 1'élan de solidarité, une des dimensions clé de l'identité européenne, constituait bien plus que l'adjonction d'une politique nouvelle ou l'inscription d'une ligne supplémentaire au budget de l'Union. Il s'agissait d'un changement considérable au coeur du processus d'intégration européenne.

Cet article dresse le bilan des conséquences essentielles de l'intégration des pays ibériques dans l'Union Européenne à l'occasion du 20e anniversaire de leur accession, examinant aussi bien les défis que les opportunités occasionnées par cet événement. Les leçons ainsi retenues pourraient être applicables aux pays de l'Europe de l'Est dans le cadre de leur propre intégration dans l'U.E.

Cet article présente les traits essentiels de la position des espagnols vis-à-vis de l'Union européenne, en offrant une description de leur évolution tout le long des vingt années écoulées depuis l'admission de l'Espagne à cette organisation supranationale. Concrètement, sont analysés des aspects comme le comportement général des espagnols par rapport à l'UE, leur perception de l'identité européenne, leur jugement sur l'adhésion de leur pays et leur implication en tant que citoyens espagnols dans des sujets corrélés à cette institution. Pour cela on a utilisé les données de la dernière enquête du Centro de Investigaciones Cientificas concernant les opinions des espagnols sur le processus d'intégration européenne (mai 2006) ainsi que différents Eurobaromètres sur les citoyens européens impulsés par la Commission européenne.

Cet article passe en revue la contribution scientifique de Juan Linz à l'étude des élites ? un des sujets qu'il a poursuivis avec le plus d'enthousiasme tout au long de sa carrière. Il explore les nombreux facteurs ? motivations personnelles et intellectuelles, l'influence de ses maîtres et de leurs publications, tout comme les circonstances et opportunités qu'il a pu rencontrer ? qui ont pu l'amener à choisir ce sujet comme élément central de ses études. Cette perspective, dans laquelle l'approche empirique et le cas espagnol prédominent, a permis à Linz de progresser de manière constante, même discontinue, dans l'objet de sa recherche. Pour conclure, l'article retrace l'influence de Linz sur la sociologie et la science politique aussi bien à travers de ses propres écrits que ceux de ses étudiants et « étudiants adoptés. »