Contenu du sommaire : Varia
Revue | Pôle Sud |
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Numéro | no 34, 2011/1 |
Titre du numéro | Varia |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Les « partidos de ambito no estatal » (PANE) en Espagne (1977-2008) - Montserrat Baras, Astrid Barrio, Juan Rodriguez Teruel, Oscar Barbera, Jacques Fontaine p. 3-26 Le but de cet article est d'analyser l'évolution des PANE en Espagne. Pour cela on examinera, d'entrée de jeu, leur situation de manière à rendre compte des éléments nouveaux, non abordés dans les études précédentes. L'analyse se concentrera ensuite sur les deux principaux espaces institutionnels en Espagne, le national et celui des communautés autonomes. Dans ces deux situations, on analysera l'évolution de ces partis, au regard de leur représentation parlementaire, ainsi que leur rôle dans l'action de gouverner. L'étude confirme au plan national la pérennité de ces mêmes partis en raison du fait qu'ils sont des éléments clé dans la façon de gouverner, notamment lors des périodes durant lesquelles les grands partis n'ont pu disposer de majorité absolue, et ceci même si par ailleurs ils n'ont pas eux-mêmes, et respectivement, accédé au pouvoir central. Elle illustre par ailleurs leur rôle éminent, et sans cesse croissant au niveau des autonomies, où la majeure partie des partis analysés dépasse la posture de simples représentants pour jouer aussi un rôle clé dans le gouvernement local, et ceci assez souvent.The aim of this article is to analyze the evolution of the Non-State Wide Parties (NSWP, PANE) in Spain. Our analysis will focus the main political arenas in Spanish political system, at the national and regional levels. In both cases the evolution of the NSWP will be analyzed in terms of parliamentary representation and their role in the government. The study shows the continuity of most of these parties in the national arena, where they have performed a key role in periods of minority government (but without entering into the cabinet). We point out the increasing influence of these parties in the regional arena, where most of them have reached the threshold of government.
- Du mattarellum au porcellum : une comparaison des réformes électorales de 1993 et 2005 en Italie - Camille Bedock p. 27-44 Cet article se propose de procéder à une comparaison des réformes électorales pour les élections législatives ayant eu lieu en 1993 et 2005 en Italie, par le prisme de l'analyse de leurs logiques d'émergence et d'adoption. Il en ressort que si les contextes d'émergence des deux réformes sont nettement contrastés (contrainte du référendum abrogatif d'avril 1993 d'une part, conflits internes à la coalition de centre-droit en 2005 d'autre part), leurs logiques d'adoption sont relativement similaires. Il s'agit dans les deux cas de lois ambigües et complexes, aux incitations contradictoires, dans le but de concilier des intérêts divergents internes aux coalitions soutenant les réformes. La conclusion de cet article amène à mettre en avant trois éléments cruciaux dans les processus analysés : le degré d'incertitude dans lequel évoluent les partis, les dynamiques internes aux coalitions et le rôle de l'ambiguïté dans la construction d'un consensus sur les textes en discussion.This article aims to compare the two legislative electoral reforms that took place in Italy in 1993 and 2005, by analyzing the contexts in which they emerged and were adopted. The laws emerged in very different contexts: in the constraint of the abrogative referendum of April 1993 on the one hand, and in the context of internal conflict in the center-right coalition in 2005 on the other hand. However, the rationales for adoption in both cases are relatively similar: these laws, through complex ambiguous and potentially contradictory mechanisms, aim to conciliate divergent interests in the heterogeneous coalitions sustaining them. We conclude by drawing attention to the following central elements in the analysis of the two processes: the degree of uncertainty in which political parties evolve, the internal coalition dynamics and the part played by ambiguity to reach a consensus.
- « High risk activism » : essai sur le processus de radicalisation violente (première partie) - Xavier Crettiez p. 45-60 Proposé en deux parties, cet article vise à comprendre le processus de radicalisation violente dans des situations de conflit. On cherchera à mettre en avant les déterminismes de l'engagement individuel dans l'activisme à haut risque, complété par une étude des incitations sélectives à l'entrée dans une carrière violente. C'est ensuite la question des encouragements cognitifs à la radicalisation qui est posée à travers le rôle clef de l'idéologie et de sa traduction émotionnelle et des facteurs de socialisation à la violence qui familiarisent l'acteur et parfois même le contraignent à l'engagement radical. La suite de cet article – publié dans le prochain numéro – s'interrogera sur la notion de carrière violente, sur le poids des opportunités politiques d'action et sur les logiques d'organisation qui président au choix de l'engagement, avant de proposer une synthèse sous la forme d'un modèle schématisé.Presented in two parts, this article aims to understand the violent hardening process in conflict situations. We first seek to put forward the determinisms of personal commitment in high-risk activism. This demonstration is subsequently complemented by a study of selective incentives at the outset of a violent career. We then turn to the question of cognitive encouragements to violent radicalisation through the leading role played by the ideology and its emotional translation, and also through the socialization factors to violence that familiarize the individual with violence and sometimes compel him to the radical commitment. The continuation of this article, in the next issue, will investigate the notion of violence as a career, as well as the weight of political appropriateness of action, and lastly the logics of organization that govern the choice of the commitment, before proposing a synthesis in the form of a schematised model.
- Guerre des Roses en Languedoc. Les élections régionales 2010 - Emmanuel Négrier, Marie-Thérèse Jourda, Stéphane Ratinaud p. 61-89 Cet article propose une triple analyse des élections régionales de mars 2010 en Languedoc-Roussillon. Son premier volet questionne la singularité du mandat régional, à l'heure où la réforme annonce une rupture dans le recrutement de cette élite intermédiaire. Il s'appuie sur une démarche qualitative, en se centrant sur les usages et fonctions du mandat régional en Languedoc-Roussillon. Le deuxième volet est une analyse quantitative des principaux résultats, depuis la participation jusqu'aux inflexions que subit le rapport droite-gauche dans la région. Il s'attache à montrer en quoi le populisme, et l'ultramédiatisation de ce scrutin languedocien n'a pas produit les effets escomptés en termes de mobilisation électorale. Enfin, nous projetterons ces résultats sur une géopolitique languedocienne, en nous intéressant aux continuités et ruptures d'implantation électorale des principales forces politiques dont témoigne ce scrutin.This article proposes a threefold analysis of regional elections in March 2010 in Languedoc-Roussillon. Its first questions the originality of the regional mandate, at a time when a complete reform is announced and will affect this kind of middle-range elite. It is based on a qualitative approach, focusing on the uses and functions of the regional mandate in Languedoc-Roussillon. The second part is a quantitative analysis of key results starting from the participation towards the inflections that undergoes the left-right ratio in the region. It attempts to show how the populism and ultra-media coverage of this election in Languedoc has not produced the expected effect in terms of electoral mobilization. Finally, we will project these results on a Languedocian political map, by looking at continuities and discontinuities in the electoral implantation of the main political forces.
- Un regard compréhensif sur le « traumatisme historique » : À propos du vote Front national chez les pieds-noirs - Éric Savarese p. 91-104 Cet article analyse les motivations au vote Front national chez les pieds-noirs. Tandis que les données statistiques montrent qu'il n'existe pas de « vote pied-noir », une partie de ce groupe d'individus utilise le label frontiste et déclare une vive hostilité à l'immigration algérienne. Or, une analyse fondée sur des entretiens non directifs, et inspirée de l'induction analytique en ne retenant que les éléments communs aux pieds-noirs électeurs du Front national, permet de donner un sens à ce vote : celui ci s'explique notamment par l'association entre immigrés et fellagas, et s'inscrit dans le modèle du « traumatisme historique ».This article analyzes the motivations for the National Front vote among the « Pieds-noirs ». Whereas the statistical data show that a « pied-noir vote » does not exist, as such, a part of this population uses the National Front label and confesses to a sharp hostility towards tlgerian immigration. However an analysis based on unguided discussions, and inspired by analytic induction, taking into account only the common elements of the « Pieds-noirs » electorate of the National Front, allows us to give meaning to this vote : it is explained particularly by the association between immigrants and « fellagas » and fits with the « historical traumatism » pattern.
- Lectures - p. 105-126