Contenu du sommaire : Varia
Revue | Revue économique |
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Numéro | vol. 62, no 5, septembre 2011 |
Titre du numéro | Varia |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- L'impact de la suppression de la publicité sur les chaînes de télévision publiques - Marc Bourreau, Christian Grece p. 781-811 Dans cet article, nous proposons un modèle de concurrence entre une chaîne privée, financée par la publicité, et une chaîne publique, financée par la publicité et par un transfert de fonds publics. Dans ce cadre, nous étudions l'impact d'un quota de publicité imposé à la chaîne publique sur les investissements en programmes des deux chaînes et sur leurs parts de marché. Nous montrons que, plus le quota de publicité est faible, plus l'investissement en programmes des deux chaînes est faible et plus l'audience et le profit de la chaîne privée sont réduits. Nous montrons également que, par rapport à une situation de référence sans quota, l'introduction d'un quota de publicité peut être au détriment de la chaîne privée et des téléspectateurs s'il est fixé à un niveau trop faible.The impact of the ban of advertising on public television. In this paper, we propose a model of competition between a private television channel, financed by advertising, and a public channel, financed by advertising and a transfer of public funds. In this framework, we study the impact of an advertising quota imposed on the public channel on the two channels' investments and on their market shares. We show that the lower the advertising quota, the lower the investments of the two channels, and the lower the audience and the profit of the private channel. We also show that, compared to a benchmark situation without any quota, the introduction of an advertising quota can be to the detriment of the private channel and reduce the viewers' surplus if set at a level too low.
- Tarification optimale et formes contractuelles dans un programme d'infrastructures en ppp - Alain Bonnafous p. 813-834 Le développement récent de diverses formes de partenariat public-privé pour le financement, la réalisation ou l'exploitation d'équipements publics n'a pas bouleversé le calcul économique. Cet article examine dans quelle mesure il convient, cependant, d'en amender l'usage en cas de ppp, qu'il s'agisse d'optimiser le choix des investissements ou leur tarification. De la cohérence entre ces deux optimisations résultent un principe de tarif optimal de programmation ainsi que la forme de contrat qui lui correspond. Ces résultats sont probablement transposables dans d'autres domaines de l'action publique, mais résultent ici de la déclinaison de ces questions dans le cas du secteur des transports pour lequel il s'agit de thèmes très actuels.Optimal pricing and partnership contract for infrastructures in PPPs Over the past twenty years, the growth in the use of ppps for news infrastructures did not knock down the bases of public economics. This article examines, however, in which measure it is advisable to modify the use of the cost-benefit analysis by the public authorities in the case of ppps, in order to optimize either the programming of the investments or their pricing. Of the coherence between these two optimizations results a principle of optimal pricing for programming as well as the shape of contract which corresponds to him. Although these results are probably useful other fields of public policies, this article is inspired by the declension of these questions in the case of transport infrastructures for which it is a crucial issue today.Classification JEL : H21, H43, R42, R48
- Enseignement supérieur et durées de subvention individuelle implicite : Une analyse par microsimulation dynamique - Pierre Courtioux, Stéphane Gregoir, Dede Houeto p. 835-865 À partir d'un modèle de micro-simulation dynamique, nous analysons l'investissement public pour l'enseignement supérieur dans une perspective d'équité fiscale. Nos résultats montrent l'existence d'une déconnexion entre la contribution fiscale des diplômés et les financements publics à la formation tertiaire dont ils ont bénéficié. Nous considérons qu'une partie importante des impôts payés par les diplômés du supérieur tout au long de leur vie servent à couvrir les dépenses de formation tertiaire initiales dont ils ont bénéficié. La durée de subvention implicite médiane correspond alors à 18 % du cycle de vie fiscal d'un contribuable diplômé du supérieur, mais est sensiblement différente selon le type de diplôme.Higher education and implicit individual subsidies: a dynamic microsimulation analysis Based on a dynamic microsimulation model, we analyze the public investment in higher education with a fiscal equity perspective. Our results show that the difference between the level of taxes for tertiary degrees and the level of public subsidies for their initial training is an issue. We consider that the taxes paid by the former student are used to cover the cost of his/her initial training. Then, we estimate that the median of implicit subvention corresponds to 18% of the fiscal life cycle of an individual with a tertiary degree; there is an important heterogeneity across the types of diploma.Classification JEL : H52, J24, J11, C63
- L'impact de la loi de 1862 généralisant la responsabilité limitée au secteur bancaire et financier sur la crise anglaise de 1866 - David Foucaud p. 867-897 La crise anglaise de 1866 conserve encore une part de mystère, tant au niveau de ses causes que de ses effets. On s'explique mal pourquoi elle ne toucha que l'Angleterre alors que les autres pays ne furent jamais atteints. Le principal effet de la crise, une défiance généralisée de la part de tous les pays européens vis-à-vis de l'Angleterre, se comprend également difficilement. La thèse soutenue dans cet article est que la crise de 1866 a comme cause la déréglementation générale de 1862 étendant le principe de responsabilité limitée à toutes les entreprises anglaises. Cette loi modifia en profondeur le comportement des entrepreneurs, ce qui conduisit à faire apparaître un risque systémique dans le secteur bancaire. De cette manière, on peut expliquer la non-contagion de la crise et la méfiance des investisseurs étrangers.The impact of the law of 1862 allowing limited liability for the banking and finance companies on the English crisis of 1866. The English crisis of 1866 is still a mystery about its causes and its effects. It is difficult to understand why just England was hit whereas the others countries of Europe remained safe. The main effect of the crisis, a general distrust of all the countries of Europe about England, is difficult to understand too. The idea exposed in this paper is that the crisis of 1866 was provoked by the deregulation of 1862, which allowed every company to register under the limited liability principle. This act deeply changed the behavior of the entrepreneurs. This change led to the appearance of a systemic risk in the banking sector. By this way, we can explain why no contagion appeared and why European countries distrusted England. Classification JEL : F3, G
- Les drogues sont-elles bénéfiques pour la France ? - Pierre Kopp, Philippe Fenoglio p. 899-918 Cet article marque une rupture avec la littérature consacrée à évaluer le coût social des drogues légales (alcool et tabac) et illicites car il prend également en compte, dans une analyse « coût-bénéfice », les bénéfices engendrés par les drogues afin de mesurer leur impact sur le bien-être, en France, dans les années 2000.Il s'avère que toutes les drogues ont un impact négatif sur le bien-être. Le tabac diminue le bien-être de 14 milliards d'euros, l'alcool de 7 milliards et les drogues illégales de 1 milliard.La différence entre les effets sur le bien-être de l'alcool et du tabac tient à plusieurs facteurs : le chiffre d'affaires et le surplus du consommateur sont plus élevés pour l'alcool que pour le tabac. Les finances publiques sont très favorablement affectées par l'alcool. Le coût externe est à peu près identique.Les conséquences négatives des drogues illégales sont engendrées par l'usage dit « problématique » dont l'essentiel concerne la cocaïne et l'héroïne. Ces drogues étant peu consommées, l'effet négatif sur le bien-être est faible.Il conviendrait de prolonger cette recherche en tentant d'affecter précisément l'impact négatif des drogues à des modalités spécifiques de consommation afin de calibrer des politiques publiques plus finement adaptées à chacun des groupes de consommateurs (occasionnels, réguliers, abusifs).Are drugs beneficial for France ? This article marks a break from the literature dedicated to assess the social cost of legal drugs (alcohol and tobacco) and illegal drugs because it also takes into account, in an Cost-Benefit analysis, the profits generated by drugs in order to measure their impact on the welfare in France in the 2000s.It turns out that all drugs have a negative impact on the welfare. Smoking decreases the welfare of €14 billion, alcohol (€7 billions) and illegal drugs (€1 billion).The difference between the effects on the welfare of the alcohol and tobacco are due to several factors: revenue and consumer surplus are higher for alcohol than for tobacco. Public finances are very favourably affected by alcohol. The external cost is almost identical.Most of the negative consequences of illegal drug use are caused by so-called “problematic drug users” most of which relates to cocaine and heroin. These drugs are little used; the negative effect on welfare is low. This research should be extended by attempting to assign precisely the negative impact of drugs for each`np pagenum="900"/b specific patterns of consumption in order to calibrate public policies tailored to each consumer group (casual, regular, abusive).Classification JEL : H 51, D 61, D 62
- Les comportements d'emprunt des régions françaises : Quel degré d'hétérogénéité ? - Gilles Dufrénot, Philippe Frouté, Christophe Shalck p. 919-840 Cet article montre qu'en dépit de contraintes comptables communes les obligeant à équilibrer leur budget et à emprunter uniquement pour financer l'investissement (règle d'or), les comportements d'emprunt des régions françaises sont hétérogènes. Ce résultat est établi par des régressions quantiles. L'hétérogénéité est très prononcée lorsque les régions subissent un choc d'endettement négatif, durcissement des conditions financières par exemple. Ceci pourrait résulter du fait que la règle d'or soit considérée comme une « soft rule » par des collectivités anticipant un sauvetage financier automatique de la part du gouvernement. Ainsi, dans le cas français, la plausibilité de l'hypothèse de bailing-out n'est pas invalidée.The French regions' borrowing behaviours how heterogeneous are they? This paper provides empirical evidence of the heterogeneous borrowing behaviours of French regions, despite a common accountability constraint that forces them to balance their budget and to borrow only to finance investment expenditure (golden rule). To this end, we conduct a quantile regression analysis. The heterogeneity is very pronounced when the regions face a negative shock on debt, for instance a tightening of financial conditions. Our findings may be due to the fact that the Golden rule can be thought of as a « soft » rule if some local administrations`np pagenum="820"/b believe that a financial rescue from the central government is automatic. Hence, in the French case the bailing-out hypothesis cannot be rejected. Classification JEL : H74, E62, K34, R5
- Effets d'éviction ou de renforcement des politiques publiques à destination de l'économie sociale : Une analyse de Montréal - Damien Rousselière, Marie J. Bouchard p. 941-955 Le financement des biens publics via des politiques publiques, des dons privés ou les ventes est un débat qui touche actuellement fortement l'économie sociale. Les études empiriques sont mitigées quant à la relation entre ces différents types de ressources (effet d'éviction ou de renforcement). En mobilisant un modèle multivarié de sélection (appelé également « Heckman généralisé ») susceptible de répondre aux difficultés posées par la modélisation économétrique de ces effets, nous mettons en évidence, à partir de données d'une enquête originale sur l'économie sociale de Montréal, qu'un dollar de subvention publique (ou 1 % d'augmentation) entraîne une augmentation de 10 cents des ventes (soit 0,15 % d'augmentation).The crowding out or crowding effects on the social economy public policies: a Montreal empirical analysis`/titrebThe financing of public goods through public policies, private donations or sales is a debate that currently strongly affects the social economy. Empirical studies are tempered regarding the relation between these different types of resources (crowding in or crowding out effect). Using a multivariate model selection (also called “generalized Heckman”) that meets econometric challenges, we show, with data from an original survey on the social economy of Montreal, that one dollar of public subsidy (or 1% increase) results in an increase of 10 cents of sales (0.15% increase).Classification JEL : C34 ; D04 ; L31 ; P13