Contenu du sommaire : Simone Weil, notre contemporaine
Revue | Esprit |
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Numéro | No 8-9, août-septembre 2012 |
Titre du numéro | Simone Weil, notre contemporaine |
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- Editorial - Un bipartisme trompeur - Esprit p. 4
- Position – De quelle politique « l'égalité des territoires » est-elle le nom ? - Jacques Donzelot p. 6
Simone Weil, notre contemporaine
- Simone Weil, Albert Camus, le siècle et nous. Introduction - Frédéric Worms p. 9
- Être de son temps - Nadia Taïbi p. 18 Quelle expérience Simone Weil allait-elle chercher à l'usine, sur le front d'Espagne ou à Londres auprès de De Gaulle ? Il ne s'agissait pas pour elle de s'« engager », en se soumettant à un parti ou à une doctrine, mais de chercher la vérité, c'est-à-dire l'« éclat de la réalité », sans lequel, coupé de son temps, le philosophe se complaît dans l'illusion et induit ses contemporains en erreur.
- Politique de Simone Weil - Daniel Lindenberg p. 30 Les positions politiques de Simone Weil donnent lieu à des malentendus et des polémiques tant qu'on ne prend pas soin de les replacer dans les débats et les divisions de son temps. Ses origines familiales, sa formation philosophique auprès d'Alain, ses rapports précoces avec le marxisme, la découverte de la condition ouvrière et de la guerre sont indissociables de l'effervescence intellectuelle et politique des années 1930, d'où elle tira une pensée qui échappa aux grands mythes de son époque.
- Encadré : Anti-hébraïsme, antijudaïsme ou antisémitisme ? - Robert Chenavier p. 49
- Simone Weil, l'Enracinement, la décolonisation - Valérie Gérard p. 52 Écrit alors qu'elle travaillait dans les services de la France libre, l'Enracinement ne traite pas seulement de la Résistance et de la reconstruction du pays. C'est une méditation paradoxale sur la politique : vouée aux rapports de force et à la lutte, la politique est dénuée de grandeur. Pourtant, sans elle, les valeurs spirituelles risquent de disparaître. Mais l'éloge de la Résistance française ne doit pas faire oublier les dommages de la colonisation et la condition des prolétaires, ce que le concept d'enracinement permet de penser d'un même mouvement.
- À la recherche du socialisme démocratique. La pensée politique de George Orwell et de Simone Weil - Alice Holt p. 69 Leurs chemins se sont croisés sans qu'ils ne se rencontrent jamais. Les points communs entre leurs œuvres – expérience de la condition ouvrière, guerre d'Espagne, dénonciation du totalitarisme – ne sont pas nombreux par hasard : il y avait bien une recherche politique commune et un style d'expression qui rapprochaient le Britannique et la Française.
- Albert Camus et Simone Weil : le sentiment du tragique, le goût de la beauté - Guy Samama p. 92 On ignore souvent que Simone Weil a écrit une pièce de théâtre, Venise sauvée, point commun, parmi d'autres, la rapprochant de Camus, qui a toujours reconnu une dette envers elle. Venise, c'est la beauté, la fragilité du monde, qui n'est jamais perdue de vue, qui reste obstinément contemplée, même si le malheur et la quête du salut ont été les thèmes mis en avant par les premières lectures de la philosophe dans la réception de son œuvre, en partie grâce à Camus, après la Seconde Guerre mondiale.
- Quand agir, c'est lire. La lecture créatrice selon Simone Weil - Robert Chenavier p. 116 Philosophe égarée dans l'action. C'est ainsi que Simone Weil a souvent été caricaturée. Pourtant l'action et la réflexion sont, pour elle, inséparables, comme le montre son idée de « lecture », qui concerne aussi bien les grands auteurs classiques que le déchiffrement du monde.
- Simone Weil, le malheur et l'invisible - Joël Janiaud p. 131 Il n'y a pas de romantisme social chez Simone Weil : prendre la condition d'ouvrière, ce n'est pas idéaliser ceux qui courbent sous le fardeau de leur condition. L'expérience défait les mensonges et ramène à l'essentiel de l'expérience commune, là où la pensée fuit toujours, parce qu'elle ne supporte pas l'évocation, même indirecte, du malheur.
- Maurice Blanchot, un lecteur attentif de Simone Weil. Entre Emmanuel Levinas et Albert Camus - Olivier Mongin p. 144 L'œuvre de Simone Weil apparaît comme un lieu de rencontre et de croisement : elle suscite de grands commentaires d'auteurs venant d'horizons différents. Blanchot, lui-même inclassable et invisible, fait le lien entre Camus et Levinas, dont les approches de la pensée weilienne suivent pourtant des voies éloignées l'une de l'autre.
Le narcotrafic, une violence incontrôlable : l'état et les gangs en Amérique du Sud
- Vent mauvais sur les États, de l'Ukraine au Mexique. Introduction - Esprit p. 154
- Le Mexique, un État captif du narcotrafic - Martin Frieyro p. 157 Les élections présidentielles viennent de ramener au pouvoir le Parti révolutionnaire institutionnel (Pri) qui a dominé sans partage le pays jusqu'en 2000. L'alternance politique a-t-elle donc été un échec ? Elle a buté sur la stratégie de lutte contre le trafic de drogue, qui a déclenché une vague de violence sans précédent. Démocratisation et répression des trafics sont-elles incompatibles ?
- Comment lutter contre le trafic sans exposer les civils à la violence ? - Eduardo Guerrero Gutiérrez p. 164 La lutte tous azimuts contre les cartels de la drogue a contribué à diffuser la violence en émiettant les gangs et en les poussant à s'installer sur de nouveaux territoires. La lutte contre le trafic est donc directement responsable de l'explosion de la violence qui touche les civils. Peut-on donc imaginer une autre stratégie, ciblée d'abord sur la réduction de la violence, pour épargner les civils et ne pas affaiblir leur soutien aux institutions qui échappent à la corruption ?
- Les maras : quand le crime se diffuse pour survivre - Bernard Defrenet p. 179 Qui sont ces jeunes enrôlés dans les gangs violents d'Amérique centrale ? La montée en puissance de ces groupes liés aux trafics montre l'installation inquiétante d'une culture de la drogue et de la violence dans les sociétés sud-américaines. Comment imaginer une sortie de la spirale pour les jeunes impliqués dans les trafics, alors que les prisons sont elles-mêmes des lieux de renforcement de l'emprise des gangs sur les jeunes ?
Journal
- Égypte, fin d'un cycle électoral et bilan provisoire de la révolution - Leïla Vignal p. 194
- Le hukou, ou comment contenir l'urbanisation en Chine - Olivier Mongin p. 197
- Flammarion, version française - Françoise Benhamou p. 200
- Télévision : changement de casting ou d'époque ? - Franck Marcaire p. 202
- Pourquoi il fallait bousculer les idées à gauche. À propos de la disparition d'Olivier Ferrand - Marc-Olivier Padis p. 204
- En hommage à Ghassan Tuéni - Olivier Mongin p. 208
- L'adolescente, la ville, l'architecte et le photographe (Un amour de jeunesse et En ville) - Olivier Mongin p. 209
Bibliothèque
- Repère - Le temps de l'écriture, le temps des commencements - Chantal Labre p. 213