Contenu du sommaire : Développements récents en économie de la famille
Revue | Revue économique |
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Numéro | vol. 63, no 2, mars 2012 |
Titre du numéro | Développements récents en économie de la famille |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Développements récents en économie de la famille - François-Charles Wolff p. 181-185
- Concilier vie familiale et vie professionnelle. L'effet de la préscolarisation - Julie Moschion p. 187-214 En France, le nombre d'enfants a un impact négatif sur l'offre de travail des mères. Cet article pose la question de savoir si la préscolarisation réduit cet effet et favorise ainsi la conciliation entre vie familiale et vie professionnelle. En utilisant l'hétérogénéité géographique des taux de scolarisation à 2 ans, nous trouvons que la préscolarisation aide les mères diplômées du supérieur à concilier leurs responsabilités familiale et professionnelle lorsqu'elles passent de deux à plus de deux enfants. En revanche, la préscolarisation ne permet pas aux mères moins diplômées de se maintenir en activité lorsque le nombre d'enfants augmente.
- Participation des mères au marché du travail et disponibilité locale des services collectifs de garde d'enfants. Application au Luxembourg - Audrey Bousselin, Jean-Claude Ray p. 215-233 L'objet de cet article est d'analyser le rôle de l'offre locale de modes de garde collectifs sur la participation des mères au marché du travail. Nous utilisons un modèle probit bivarié pour expliquer simultanément la probabilité de travailler et la probabilité de recours à la garde collective. Les principaux résultats soulignent qu'une hausse de la disponibilité locale des modes de garde d'enfants a un effet positif sur la participation des mères au marché du travail et leur recours à la garde collective ; l'utilisation de cas types de mères suggère que l'ampleur de cet effet n'est pas négligeable.
- Revenus féminins et désunion en Europe - Bruno Jeandidier, Lucile Bodson p. 235-260 Partant d'une revue de littérature empirique qui montre, d'une part, des conclusions divergentes quant à la relation entre les revenus féminins et la probabilité de se séparer et, d'autre part, la rareté des travaux portant sur l'Europe, nous testons cette relation selon différentes variantes à partir de l'European Community Households Panel (dix pays européens). Nous montrons, en particulier, que la relation positive entre le revenu féminin et la probabilité de se séparer s'explique principalement par les situations extrêmes des femmes : les femmes au foyer qui n'apportent aucun revenu (faible-probabilité de se séparer) et les femmes en emploi qui contribuent nettement plus que leur conjoint aux ressources du couple (forte probabilité de se séparer).
- Effet de la dynamique des revenus professionnels des conjoints sur la dynamique matrimoniale au Luxembourg - Lucile Bodson, Mathias Kuepie p. 261-281 Cet article porte sur l'effet des revenus du travail sur la stabilité conjugale. Partant des données du panel luxembourgeois collectées dans les années 1980-1990, nous essayons d'appréhender l'impact des revenus de chaque conjoint et l'impact des variations de revenu au cours du temps sur le risque de rupture d'union (mariage et union libre). Les résultats mettent en évidence une asymétrie de l'impact des dynamiques de revenu selon le genre : quand les revenus varient en faveur des femmes, le risque de rupture s'accroît tandis que, lorsque les revenus d'activité des hommes augmentent, on observe le phénomène inverse. Ces résultats ne sont pas spécifiques au Luxembourg, mais ont également été mis en évidence dans plusieurs pays européens.
- Quel choix des parents pour l'établissement éducatif de leurs enfants ? : Le cas de l'enseignement secondaire à Madagascar - Rohen d'Aiglepierre p. 283-314 À partir d'une enquête nationale conduite dans les collèges de Madagascar, nous analysons le choix des ménages parmi différentes catégories d'établissements disponibles. Ce que disent les ménages de leur choix est analysé puis ce qu'ils font dans les faits, notamment choisir un collège public ou une catégorie de privés, une catégorie de collège différente qu'au primaire, un établissement confessionnel d'une autre confession que la sienne ou encore un collège qui n'est pas le plus proche de chez soi. Nos résultats démontrent l'influence du revenu, de la religion et de la religiosité des ménages ainsi que de la distance du collège, son coût, ses taux de réussite aux examens et son caractère confessionnel.
- Les parents sont-ils vraiment si peu altruistes ? - François-Charles Wolff p. 315-337 En France, les différents travaux qui ont étudié les motivations des parents lorsque ces derniers versent de l'argent à leurs enfants n'apparaissent pas favorables à l'hypothèse d'altruisme. Cet article reconsidère cette question en soulignant l'importance de la mesure des transferts privés. Les prédictions du modèle altruiste sont testées à partir de l'enquête « Conditions de vie des étudiants » réalisée en 2006. Les différents résultats économétriques révèlent que les aides versées par les parents sont d'autant plus importantes que les étudiants disposent de peu de ressources. Pour les étudiants ne vivant plus chez leurs parents, une hausse d'un euro de leur revenu diminue de près de 30 centimes le montant reçu des parents. Ces résultats indiquent que les parents prennent bien en compte la situation de leurs enfants lorsque ces derniers sont peu fortunés.
- Une analyse microéconomique du gage patrimonial dans l'aide aux personnes dépendantes - Sophie P. Thiébaut, Bruno Ventelou, Cecilia Garcia-Peñalosa, Alain Trannoy p. 339-372 Cet article étudie les tenants d'une possible réforme de l'allocation personnalisée d'autonomie (APA), réforme qui viserait à récupérer sur la succession une partie des fonds versés aux personnes dépendantes. Dans ce but, nous développons un modèle théorique de transfert intergénérationnel en individualisant les décisions des deux membres d'une famille, un parent dépendant et un enfant aidant informel potentiel. Le parent décide du niveau d'aide formelle qu'il désire acheter sur le marché des services à la personne, tandis que l'enfant choisit le nombre d'heures qu'il veut consacrer à son parent, le long de la fonction de réponse du parent (enfant « leader »). Le modèle est résolu pour trois cas : absence d'altruisme, transfert post-mortem (vers un enfant ou un conjoint) et altruisme ascendant. Il est montré que le gage patrimonial incite l'enfant-égoïste à aider plus. Les variantes où sont introduites différentes formes d'altruisme (descendant et ascendant) portent néanmoins le message d'une réforme qui s'avère nettement plus ambiguë.