Contenu du sommaire : Mettre en mots la comparaison : analyses de pratiques
Revue | Revue internationale de politique comparée |
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Numéro | vol. 19, no 1, 2012 |
Titre du numéro | Mettre en mots la comparaison : analyses de pratiques |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
Mettre en mots la comparaison : analyse de pratiques
- Démêler les fils du récit comparatif - Émilie Courtin, Bleuwenn Lechaux, Élise Roullaud, Marianne Woollven p. 7-17
- Écrire le contraste au-delà des typologies : l'apport de l'histoire croisée à la comparaison internationale - Natacha Gally p. 19-38 Cet article présente une expérience de comparaison internationale de deux cas habituellement considérés comme très différents. En s'appuyant sur les travaux sur l'histoire croisée, il tente de dépasser les écueils traditionnels des typologies : leur caractère statique dans le temps et leur insuffisante prise en compte de l'interdépendance des cas considérés. La mise en évidence des rapports asymétriques du comparatiste aux terrains de l'enquête, d'une part, et l'analyse des circulations internationales entre les deux cas, d'autre part, permet de réintroduire ces deux dimensions ? temporelle et spatiale ? dans la comparaison de cas contrastés. Cette démarche donne ainsi des clés pour tenir ensemble, dans l'écriture de la comparaison, la singularité des configurations nationales et les enjeux communs aux trajectoires des cas étudiés. L'histoire croisée se révèle un outil précieux pour construire le fragile équilibre du plan comparatif, entre restitution monographique faisant la part belle aux terrains de l'enquête et comparaison systématique permettant la montée en généralité.
- Résoudre les tensions entre généralisation et singularité par l'écriture comparative ? - Vincent Béal p. 39-59 Cet article cherche à comprendre comment le dilemme entre montée en généralité théorique et idiosyncrasie des terrains peut être (partiellement) résolu lors de la phase d'écriture d'une recherche comparative. En mobilisant l'expérience de recherche portant sur la comparaison des politiques d'environnement et de développement durable dans quatre villes françaises et britanniques, l'article interrogera les stratégies d'écriture développées dans les études urbaines. L'article développera l'idée d'un possible dépassement de la monographie comme mode ultime de restitution dans les études urbaines, en présentant plusieurs techniques d'écriture ? rédaction de monographies provisoires, mise en avant des processus plutôt que des effets causaux, etc. ? limitant la tendance de la restitution terme à terme à « broyer » les cas dans la montée en généralité théorique.
- Écrire la comparaison lorsque les données sont asymétriques. Une analyse de l'engagement dans les dispositifs participatifs brésiliens - Marie-Hélène Sa Vilas Boas p. 61-74 La méthode comparative suppose d'appliquer les mêmes techniques d'investigation aux cas étudiés afin de recueillir des données similaires. Toutefois, cette démarche n'est pas toujours heuristique ni même possible, selon le déroulement des enquêtes de terrain. Cet article aborde l'écriture de la comparaison en interrogeant, dans un premier temps, l'exigence de symétrie au coeur de l'approche comparative. L'on peut se demander en effet si l'asymétrie constitue un écueil ou un problème consubstantiel à la comparaison. Il analyse ensuite l'« acte » d'écriture dans le processus de recherche afin de comprendre l'influence de la rédaction sur la comparaison.
- Les troubles du langage sociologique dans la comparaison internationale : le cas des médias des mouvements sociaux au Chiapas et en Palestine - Benjamin Ferron p. 75-93 L'article met en évidence quelques-uns des enjeux et contraintes scientifiques d'écriture d'une comparaison internationale. La comparaison porte sur les stratégies médiatiques de réseaux militants transnationaux en Israël-Palestine (réseau anti-occupation), et au Mexique (réseau néozapatiste). Le premier problème est de distinguer des niveaux d'écriture dans la comparaison. Les journalistes, militants ou intellectuels de ces mouvements, qui produisent des « contre-informations » et des « médias alternatifs », utilisent un champ lexical polémique et des procédés rhétoriques par lesquels ils se marquent et se démarquent politiquement. L'analyse comparée implique donc un travail de déconstruction et de positionnement sémantique du chercheur, qui engage tout le processus d'écriture. Le deuxième problème consiste à articuler les niveaux de comparaison dans le processus d'écriture. Les deux cas sont en effet hétérogènes et en partie interdépendants. Il s'agit donc à la fois de conserver la singularité des cas, de monter en généralité en les comparant, et de déterminer les effets de cette interdépendance. Cette difficulté se retrouve dans la phase de problématisation, la construction du plan et l'écriture finale.
- Structurer la comparaison par l'expérience de l'écriture - Colin Giraud p. 95-113 Cet article porte sur les enjeux d'écriture d'un manuscrit de recherche ayant trait au rôle des populations homosexuelles masculines dans les processus de gentrification à Paris et à Montréal. Il montre comment l'écriture modifie et définit progressivement elle-même les cadres, les termes et les enjeux de la comparaison. En décrivant les étapes et les incertitudes de la démarche comparative, on comprend le rôle décisif de la mise en forme des données dans la définition des modalités et des termes de la comparaison. L'étape de la définition d'un plan d'écriture et certains passages de l'analyse du matériau empirique montrent combien les techniques d'écriture les plus formelles révèlent en réalité des enjeux de contenu beaucoup plus cruciaux.
Article libre
- Les trajectoires de décentralisation en France et au Chili : une approche comparée des « convergences » et des « réappropriations » - Carolina Gutiérrez Ruiz p. 115-137
Recension
- Recension - Élodie M. Bordat p. 139-142