Contenu du sommaire : Système financier et création de valeur
Revue | Revue d'économie financière |
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Numéro | no 106, juin 2012 |
Titre du numéro | Système financier et création de valeur |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
Système financier et création de valeur
- Introduction - Michel Dietsch - Philippe Whal p. 9
Les sources de la création de valeur dans le système financier
- Allocation de crédit et création de valeur par les banques : l'impact de la banque relationnelle en temps normal et en temps de crise - Hans Degryse - Steven Ongena p. 23 Cet article passe en revue la littérature sur l'allocation de crédit et la création de valeur par les banques. Il se concentre sur l'activité de banque relationnelle, à savoir le fait qu'une banque et un emprunteur se lancent dans de multiples interactions et que chacun des deux agents s'efforce d'obtenir des informations spécifiques sur l'autre. Il montre comment la banque relationnelle génère des coûts et des bénéfices à la fois pour les entreprises et pour les banques, mais qu'en règle générale, elle est source de valeur pour chacun d'eux. Néanmoins, l'incidence de ce type de relation est en grande partie fonction du contexte économique (période normale ou période de crise). Est aussi abordée la manière dont l'allocation de crédit, mesurée par la spécialisation sectorielle, affecte les entreprises et les banques. Enfin, l'examen de la littérature récente en matière de titrisation et de relation bancaire permet de mettre en évidence la manière dont la titrisation affecte les effets de la banque relationnelle. Classification JEL : G01, G21.In this paper we review the literature on credit allocation and value creation of banks. We focus on relationship banking that occurs when a bank and a borrower engage into multiple interactions and when both parties invest in obtaining some counterparty specific information. We summarize how relationship banking generates costs and benefits for both firms and banks, but argue that on average it generates value for both of them. The impact however hinges substantially on whether we are in normal times versus crisis times. We further discuss how credit allocation as measured by industry specialization impacts firms and banks. At last we review the recent literature on securitization and relationship banking to study how securitization impacts the effects of relationship banking. Classification JEL: G01, G21.
- Production de liquidité par les marchés boursiers, valorisation des actifs et coût de financement - Fabrice Riva p. 37 Les entreprises présentant des titres liquides créent-elles davantage de valeur ? En apparence, la liquidité semble appelée à ne jouer qu'un rôle secondaire dans la valorisation des firmes. Cependant, différentes théories économiques, corroborées par de nombreuses études empiriques montrent que les investisseurs exigent une prime de risque significative en contrepartie des coûts et des risques encourus pour la détention d'actifs illiquides. De plus, l'illiquidité est un facteur d'accroissement des coûts d'émission directs et indirects des entreprises. Classification JEL : G11, G12, G14.Do more liquid firms create more value? At first glance, liquidity should at best have a second-order effect on firm valuation. However, several economic theories supported by strong empirical evidence document that investors require higher expected returns as a compensation for the costs and the risks that they bear when holding illiquid assets. In addition, illiquidity is responsible for the increase of direct and indirect issuing costs. Classification JEL: G11, G12, G14.
- La hausse du poids et des profits de la finance dans l'économie est-elle justifiée ? - Patrick Artus p. 49 La finance sert à intermédier l'épargne entre les épargnants de base et les emprunteurs. On s'attend à ce que la taille de la finance évolue avec la taille de l'intermédiation de l'épargne qui est réalisée entre les prêteurs et les emprunteurs. Lorsque réaliser l'intermédiation de l'épargne devient plus risqué pour les intermédiaires financiers, les marges bénéficiaires demandées par la finance devraient augmenter. Nous examinons cette relation entre taille et rôle de la finance aux États-Unis et dans la zone euro. La hausse de la taille de la finance s'explique par la hausse similaire de la taille de l'activité d'intermédiation de l'épargne. La hausse de la profitabilité relative de la finance par rapport aux autres secteurs s'explique par la hausse des primes de risque de défaut des emprunteurs. Le niveau élevé de profitabilité relative de la finance par rapport aux autres activités ne peut bien sûr pas s'expliquer seulement à partir de l'évolution de la taille et du risque de l'intermédiation financière. Mais le parallélisme entre le poids de la finance et la taille de l'épargne et des actifs intermédiés est frappant. Classification JEL : E44, G00.Finance is used to intermediate savings between retail savers and borrowers. The size of finance (in terms of jobs, value added and profits) is normally expected to evolve in line with the size of intermediation of savings carried out between lenders and borrowers. If intermediating savings becomes riskier for financial intermediaries (with respect to default and liquidity risks), one also expects profit margins demanded by finance to rise. We will study this relationship between size and role of finance in the United States and the euro zone. The increase in the size of finance (up 50% between 1995 and 2011 in the United States and 25% in the euro zone) is easily accounted for by the similar increase in the size of the activity of intermediating savings. The growth in the relative profitability of finance in comparison with other sectors (33% over the same period for both economies) can also be explained by the rise in borrowers' default risk premia. The high level of finance's relative profitability in comparison with other activities cannot of course be explained only by changes in the size and risk of financial intermediation. However, the similarity between the weight of finance and the size of savings and intermediated assets is striking. Classification JEL: E44, G00.
- Les services d'assurance : mesure de leur rôle et création de valeur ajoutée - Jean-François Outreville p. 63 Bien que la contribution de l'assurance soit reconnue aux plans national et international, et que son rôle dans le processus de développement soit à l'ordre du jour des organisations internationales telles que la CNUCED, la Banque mondiale et le FMI, il demeure difficile d'évaluer son importance relative et sa valeur ajoutée. Comme les autres services financiers, l'assurance s'est développée en même temps que le développement économique en général mais a également évolué qualitativement du fait de l'augmentation des risques et des incertitudes dans la plupart des économies. Ce texte présente les approches traditionnelles de la mesure économique de l'assurance et aborde les mesures possibles de sa valeur ajoutée à l'économie. Classification JEL : G22, E20.Even though insurance is of primordial importance in domestic economies and internationally and its role in the development process is at the agenda of international organizations such as UNCTAD, the World Bank and the IMF, its relative importance and its value-added remain difficult to assess. Like other financial services, insurance has grown in quantitative importance as part of the general economic development and it also has become qualitatively more important due to the increase of risks and uncertainties in most societies. This paper presents the traditional approaches to the economic measurement of insurance and discusses the possible measures of its value-added in the economy. Classification JEL: G22, E20.
- Systèmes financiers et croissance - Pierre Jacquet - Jean-Paul Pollin p. 77 Toute réflexion sur le lien entre finance et croissance butte sur trois difficultés majeures. La première consiste à définir et mesurer le « développement financier ». La seconde consiste à démêler l'écheveau des causalités évidemment croisées entre le développement des systèmes financiers et la croissance. La troisième a trait à la définition de politiques publiques adaptées, susceptibles de trouver un équilibre satisfaisant entre les imperfections des marchés, qui peuvent se traduire par des crises extrêmement graves, et les coûts de politiques réglementaires inadaptées, mais aussi de guider le développement financier pour en maximiser l'impact sur la croissance à long terme. Sur ces trois points, d'importants progrès ont été réalisés dans les vingt dernières années, mais d'importantes questions demeurent. Classification JEL : G10, G20, G32, O16.Three major difficulties arise when thinking about the links between finance and growth. The first one is defining and measuring “financial development”. The second is extricating the crossed causal relationships between the development of financial systems and growth. And the third one address the definition of efficient public policies, policies that might result in a good balance between market imperfections and the costs of inefficient regulatory policies, but also likely to guide the financial development in order to maximize its impact on long-term growth. On each of these three problems, substantial progress has occurred over the last twenty years but important questions are still pending. Classification JEL: G10, G20, G32, O16.
- Allocation de crédit et création de valeur par les banques : l'impact de la banque relationnelle en temps normal et en temps de crise - Hans Degryse - Steven Ongena p. 23
La mesure de la création de valeur du secteur financier
- La mesure de la production bancaire dans les comptes nationaux - Robert Inklaar p. 111 La mesure de la production bancaire à prix courants et constants dans le cadre des comptes nationaux est un sujet controversé, en partie à cause des conventions au sein du système des comptes nationaux. Cet article propose une introduction à cette question et souligne les points discutés. Y sont présentés les résultats d'études récentes qui soutiennent que la production bancaire à prix courants est surestimée dans les comptes nationaux, alors que la croissance réelle en Europe est faussée par rapport aux États-Unis, rendant les comparaisons de croissance entre les pays peu fiables. Classification JEL : C82, E01, E44, O47.The measurement of the output of banks in current and constant prices as part of the National Accounts is a contentious topic, partly related to the conventions of the System of National Accounts. This paper provides an introduction to this topic and highlights the points of contention. Results from recent studies are presented that argue how bank output at current prices is overstated in the National Accounts, while real growth in Europe is biased relative to the United States, making cross-country growth comparisons hard to rely on. Classification JEL: C82, E01, E44, O47.
- La production bancaire dans les comptes nationaux : aspects méthodologiques et évaluation pour la France (1980-2011) - Maurice Beaujour p. 125 Cet article décrit la mesure de la production bancaire en comptabilité nationale. Il en expose les concepts et la méthode de calcul. Sont aussi abordées les réflexions en cours sur la nature même de cette mesure, réflexions qui pourraient à terme déboucher sur des méthodes différentes d'évaluation. Enfin, il présente également, à grands traits, les évolutions depuis trente ans des résultats des banques tels que retracés dans les comptes nationaux. Classification JEL : C82, E01, O47.This article describes the measurement of the banking sector production in national accounts, outlining the principles and the calculation method. It also deals with the thoughts in progress about the quality and relevance of that measure, which could lead to a change in calculation methods in the short run. Lastly, it shows the main evolutions of French banks activity under the prism of national accounts, during the past thirty years. Classification JEL: C82, E01, O47.
- Le modèle de la banque mutualiste : la création de valeur au bénéfice des clients ? - Dominique Garabiol p. 139 Historiquement créées pour assurer le financement de catégories professionnelles spécialisées, les banques mutualistes ont développé un modèle de répartition de la création de valeur entre elles-mêmes et leurs sociétaires tout en bénéficiant de quelques soupapes de nature capitalistique. À partir de la fin des années 1950, leur clientèle s'est élargie, et la loi bancaire de 1984, en consacrant le modèle de la banque universelle, les a conduites à affronter un double défi : se moderniser pour répondre à la concurrence sur leurs marchés historiques, et adopter des stratégies efficaces pour entrer dans de nouveaux métiers ou conquérir de nouveaux marchés en cumulant les désavantages des nouveaux entrants. Elles l'ont fait en essayant d'instrumentaliser des structures et des mécanismes capitalistiques (sociétés par actions, cotations boursières…). Ceci a mené à des ambiguïtés d'objectifs de répartition de la création de valeur qui exposent les têtes de groupe à des conflits d'intérêts. Classification JEL : G20, G21, G32, G34, G35, G38.Initially created to secure the funding of specialized sectors or industries, cooperative banks have developed an added value distribution pattern between themselves and the associated members whereas keeping flexible capitalistic tools. Since the late 1950s, their customer basis has widespread dramatically and the French banking law of 1984, which set up the legal framework of universal banking, made them face two challenges: internal modernization to fit with the new competition on their historical markets and efficient strategic planning to break onto new business lines or new markets despite their new competitor disadvantages. They try to achieve these targets by using and harnessing capitalistic structures and mechanisms (shareholder incorporation, listing on financial markets…). Hence ambiguous targets of added value distribution and Group “heads” having to deal with conflicts of interests. Classification JEL: G20, G21, G32, G34, G35, G38.
- Banque commerciale et banque d'investissement : où crée-ton de la valeur ? - Jean-Baptiste Bellon,Georges Pauget p. 153 Face aux difficultés de mesure de la valeur ajoutée des banques, cet article présente dans une première partie une définition et une méthode de calcul de la valeur ajoutée qui isole les contributions respectives des activités de banque commerciale et de banque d'investissement. Il met notamment en évidence que seuls les actionnaires ont réellement subi les conséquences de la crise financière. Dans un deuxième temps, les conditions propres à favoriser le développement du secteur bancaire sont exposées à l'aide d'un modèle d'analyse pointant les différentes sources de création de valeur par les banques et les facteurs l'affectant. Classification JEL : G01, G21, G24.Measuring bank's added-value is challenging. In its first part, this paper presents a definition and a method to compute added-value in the banking sector. This method highlights the respective contributions of the commercial bank and investment bank activities. It tends to show that shareholders bore the bigger part of the burden during the financial crisis. In a second part, the sound basis needed to promote the development of the banking sector are brought about with a model analyzing the different sources of value and the factors impacting them. Classification JEL: G01, G21, G24.
- La mesure de la production bancaire dans les comptes nationaux - Robert Inklaar p. 111
L'environnement du système financier et la création de valeur
- La stabilité du secteur bancaire : gérer la négociation et la complexité - Arnoud W.A. Boot, Matej Marinč p. 171 Cet article se concentre sur la prolifération des innovations financières en tant que mécanisme décisif affectant la stabilité de l'industrie des services financiers. L'une des principales caractéristiques des innovations financières récentes est qu'elles visent à augmenter la négociabilité, rendant ainsi la dissociation des banques et des marchés financiers de plus en plus difficile. Nous soutenons que cette nature plus interconnectée des banques et des marchés financiers accentue la complexité, provoque des prises de décisions opportunistes et des comportements moutonniers, exposant ainsi les banques au caractère cyclique (alternance de fortes expansions et de récessions) des marchés financiers et augmentant l'instabilité. En partant de ce constat, l'article tente de déterminer si une réglementation en matière de fonds propres et de discipline de marché pourrait être efficace pour contrer cette instabilité élevée. Nous soutiendrons que les mécanismes du marché peuvent être en contradiction avec la stabilité financière et nous mentionnerons les changements institutionnels et réglementaires qui pourraient s'avérer nécessaires. Plus particulièrement, nous préconiserons des mesures correctives de nature structurelle visant à réduire la complexité des institutions financières. Classification JEL : G01, G10 G21, G24, G28.This paper focuses on the proliferation of financial innovations as a decisive force affecting the stability of the financial services industry. A fundamental feature of more recent financial innovations is their focus on augmenting marketability which makes banks and financial markets more intertwined. We argue that the more intertwined nature of banks and financial markets adds complexity and induces opportunistic decision making and herding. In doing so, it has exposed banks to the boom and bust nature of financial markets and has augmented instability.
Building on this, the paper discusses whether capital regulation and market discipline might be effective at countering the elevated instability. We will argue that market forces might be at odds with financial stability and point at institutional and regulatory changes that might be needed. In particular, structural remedies are advocated in order to reduce the complexity of financial institutions.
Classification JEL: G01, G10 G21, G24, G28. - La structure des banques européennes : faut-il remettre en cause le modèle de banque universelle ? - Frédéric Oudéa p. 195 Les banques jouent un rôle clé dans l'économie de la zone euro en matière de financement à la fois par leur rôle d'intermédiation du crédit et de l'épargne, de transformation entre ressources court terme et besoins de financements long terme et de couverture des risques des acteurs non financiers. La crise récente conduit à renforcer de façon drastique la réglementation prudentielle s'appliquant aux banques entraînant des transformations majeures dans le système bancaire de la zone euro qui s'adapte en conséquence. C'est le prix à payer afin de renforcer la stabilité du système financier et de l'économie en général. Par contre, les mesures envisagées par certains pays très touchés par la crise financière, telles que la séparation ou l'interdiction d'activités, ne sont pas nécessairement appropriées ni pertinentes dans le contexte de la zone euro. Elles sont de nature à affaiblir un modèle bancaire qui a fait ses preuves, y compris lors de la crise. Classification JEL : G21, G24, G28, G32.Banks play a key role in financing the euro zone economy. They act as intermediaries by turning savings into lending, transform short-term resources into long-term funding and hedge risks for non-financial companies. The recent crisis has prompted a drastic strengthening of prudential regulation for banks and led to major changes in the euro zone's banking system, which is still adapting to the new environment. This is the price to pay for bolstering the stability of the financial system and the wider economy. However, the measures being considered by some of the countries hardest hit by the financial crisis, such as ring-fencing or even banning certain activities, are not necessarily appropriate or relevant to the euro zone. They could actually even weaken a banking model which has proved resilient during the crisis. Classification JEL: G21, G24, G28, G32.
- Normes comptables et création de valeur - Philippe Danjou p. 205 Cet article passe en revue les différentes approches de la création de valeur qui ont été développées par les praticiens de la finance, et les recommandations formulées par le régulateur du marché financier pour assurer la transparence et la rigueur méthodologique de telles communications au marché. Dans la mesure où ces indicateurs reposent sur des informations de nature comptable, l'article discute les mérites d'une harmonisation internationale des normes qui régissent la mesure et la présentation des transactions économiques. Il explique les limites actuelles de la comptabilité face à la complexité de l'appréciation de la valeur d'une entreprise, en particulier s'agissant des actifs incorporels. Classification JEL : G12, M41, M48.This paper describes briefly the different methods which are currently utilized in practice to assess the creation of value by reporting entities, and the recommendations which have been published by the stock market regulatory authority to improve the transparency and the accuracy of the methods used by issuers to communicate such financial information to the investors. It then discusses the benefits of an internationalization of accounting standards for a better comparability of the measure of value created by different entities .The paper acknowledges the inherent limitations of current accounting standards for a complete depiction of the market value of an entity, in particular their shortcomings with regards to internally generated intangible assets. Classification JEL : G12, M41, M48.
- Quelle gouvernance pour créer de la valeur ? - Edith Ginglinger p. 227 Les règles de bonne gouvernance tendent à imposer des consignes de plus en plus strictes sur l'égalité des actionnaires et à renforcer le caractère disciplinaire des conseils d'administration. Alors que ces dispositions visent à protéger les intérêts des investisseurs, les résultats des études empiriques montrent qu'imposer une même règle à toutes les entreprises sans tenir compte de leurs spécificités conduit parfois à détruire de la valeur pour les actionnaires. Une certaine flexibilité est souvent préférable pour favoriser la création de valeur. Classification JEL : G32, G34.Corporate governance rules tend to focus on shareholders' equality and strengthening board monitoring. Although these features intend to protect investors, results of empirical analyses indicate that the one-size-fits-all model may destroy shareholders' value for certain firms. Allowing each firm to develop the particular mix of management and monitoring that best suits its individual needs is often preferable to increase firm's value. Classification JEL: G32, G34.
- Une réglementation macropudentielle pour rendre durable la création de valeur ? - Olivier de Bandt, Guy Lévy-Rueff p. 243 Pour illustrer l'apport mais aussi les conditions d'application des politiques macroprudentielles pour une création de valeur réelle et durable, l'article aborde les deux dimensions qui se sont désormais imposées : la recherche de la stabilité financière à un instant donné, c'est-à-dire la lutte contre les phénomènes de contagion au sein du système financier, puis la poursuite de la stabilité financière dans le temps, à savoir la réduction du caractère pro-cyclique du système financier. La première approche est abordée avec le nouveau dispositif d'identification des institutions systémiques à caractère mondial (les « G-SIFI »), annoncé par le Conseil de stabilité financière et le Comité de Bâle. La deuxième approche est étudiée avec une présentation des mécanismes microprudentiels qui ont été développés pour limiter le risque de pro-cyclicité de la réglementation prudentielle, mais aussi les instruments macroprudentiels contra-cycliques qui sont proposés afin de donner les bonnes incitations au système financier au service de la croissance de long terme. L'article insiste enfin sur les travaux qui restent à poursuivre pour mieux articuler ces différents outils prudentiels et sur la nécessité de faire des choix stratégiques en la matière, tout en étant prêt à les réviser à la lumière de l'expérience qui sera gagnée lors de leur mise en œuvre concrète. Classification JEL : G2, E32, L51.To discuss the potential and conditions of validity of macro-prudential policies for supporting long term wealth creation, the paper discusses the two dimensions that have now become standard, namely the search for financial stability at every point-in-time, which is the prevention of contagion within the financial system, and the objective of financial stability over-time, i. e. the reduction of the pro-cyclical nature of the financial system. The first approach is illustrated by the new scheme for the identification of Global Systemically Important Financial Institutions (G-SIFIs), elaborated by the Financial Stability Board and the Basel Committee. The second approach presents the micro-prudential mechanisms that have been developed to reduce the risk of pro-cyclicality of prudential regulation but also the macro-prudential instruments that have been put forward in order to provide the proper incentives to financial institutions in order to contribute to long-term growth. The paper also concludes by insisting on the further work still necessary in order to better articulate all the macro-prudential tools currently proposed, as well as the need to make strategic choices and to be able to review them, as more experience is gained with the concrete implementation of those instruments. Classification JEL: G2, E32, L51.
- La stabilité du secteur bancaire : gérer la négociation et la complexité - Arnoud W.A. Boot, Matej Marinč p. 171
Articles divers
- Le marché monétaire, un marché de titres autant que de cash ? - Gisèle Chanel-Reynaud p. 265 En tant que réseau d'opérateurs à la fois très concentrés et largement interconnectés, le marché monétaire est particulièrement sensible à toute incertitude sur la qualité des bilans de ses intervenants. Il s'est donc transformé au cours des dernières années pour s'adapter aux asymétries d'information et à l'incertitude. La perte de confiance dans la solidité des bilans des établissements financiers consécutive à la crise financière a entraîné une réduction significative des opérations en blanc, le développement d'opérations de collatéralisation et la montée en charge de procédures de sécurisation des échanges et des positions (assurances crédits, compensation des flux, garantie d'une CCP). Ces transformations, accompagnées par la Banque centrale, pour relancer le marché du refinancement ont cependant débouché sur des liens renforcés entre dettes publiques et bilans des banques, au moment où la pression de la discipline des marchés s'est accrue sur les premières. Elles amènent aussi la Banque centrale à prendre des positions plus risquées et à garantir potentiellement une banque (la chambre de compensation) en situation de d'insolvabilité et non pas seulement en situation d'illiquidité. Classification JEL : E52, E58, G21.As a highly concentrated and interconnected market of operators, the money market is particularly sensitive to any kind of uncertainty relating to the quality of its actors' balance sheets. It has therefore changed over the past three years to adapt to both asymmetric information and uncertainty. The loss of confidence in the reliability of the big financial institutions' balance sheets has entailed a significant decrease in unsecured transactions, the development of collateralization and the strengthening of the security procedures that preside over transactions and positions (loan insurance). These changes aimed to invigorate the refunding market and controlled by the Central Bank strengthen the link between government debt and the banks' balance sheets at a time when the pressure of market discipline on the former is mounting. They also lead the Central Bank to take riskier positions and potentially bail out a bank (the clearing house) that has proved insolvent, and not only short of liquidity. Classification JEL: E52, E58, G21.
- Structure optimale du pool bancaire et accès au crédit : une revue de la littérature - Jean-Christophe Statnik p. 301 Quel est le nombre optimal de relations bancaires d'une entreprise ? Un simple raisonnement reposant sur l'économie des coûts de transaction aboutit à une banque. Or, les observations montrent que ce nombre varie suivant la taille des firmes, la période de l'observation, mais aussi suivant le pays d'origine des entreprises. Ainsi, à travers l'étude des travaux théoriques et empiriques, cet article cherche à identifier la structure optimale du pool bancaire de l'entreprise et les facteurs qui l'influencent. Nous montrons, en particulier, que si une entreprise très « opaque » devrait opter pour un financement relationnel concentré, cette conclusion évolue lorsque sont pris en compte d'une part, les différents types d'informations pouvant être produits par la firme, et d'autre part, l'environnement dans lequel elle évolue. Classification JEL : G21, G32.Which is the optimal number of bank relationship for a company? Taking just into account transaction costs the answer should be one. However, data suggest that this number changes according to the size, the period of observation, and also to the country of firms. Thus, relying on both theoretical and empirical studies, this article tries to identify the optimal structure of the bank relationship of a company and the various relevant factors at work. We highlight that if a very opaque firm should have concentrated bank relationship, this conclusion changes when factors such as the different nature of the information produced by the firm or as its environment are taken into account. Classification JEL: G21, G32.
- La gestion alternative des fonds souverains altérée par les crises ? - Lamia Jaidane-Mazigh p. 327 Les fonds souverains, qui sont des acteurs publics mis en place pour gérer d'une façon plus moderne les réserves en devises de plusieurs pays, ont souvent investi dans des valeurs sûres comme les titres publics ou les obligations corporate. Cependant, le changement du contexte mondial des années 2000, caractérisé par des rendements obligataires faibles les a poussés, comme tous les investisseurs de longs terme, à diversifier leurs placements et à intégrer dans leurs portefeuilles des actifs alternatifs offrant souvent des profits exceptionnels mais couplés à des niveaux de risque assez importants. La crise financière de 2008 a occasionné des pertes considérables pour tous ceux qui ont investi dans cette classe d'actifs, y compris les fonds souverains. Mais ces derniers restent positionnés sur ces actifs risqués, estimant qu'ils restent une valeur refuge surtout après la tourmente causée par la crise de la dette souveraine. Classification JEL : F59, G11, G15, G29.Being a distinct public tool for managing foreign currency reserves of many countries Sovereign Wealth Funds (SWFs) used to choose safe investments such as public securities or corporate bonds. However, given the global change over the last decade, which is characterized by low bond yields, SWFs have been driven, just like all long-term investors, to diversify their investments and to include in their portfolios a broader array of assets often offering exceptional profits but raising the specter of high risk levels. The 2008 financial crisis has brought considerable losses for all investors having invested in this array of assets and SWFs are among them. Nevertheless SWFs are still invested in these risky assets because they remain return-attractive, especially after the turmoil caused by the sovereign debt crisis. Classification JEL: F59, G11, G15, G29.
- Le marché monétaire, un marché de titres autant que de cash ? - Gisèle Chanel-Reynaud p. 265