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Une littérature récente traite des effets positifs de la concurrence sur les marchés de biens et services sur l'innovation à proximité de la frontière technologique. Cet article teste les effets de la réglementation du marché de produits sur l'innovation, à l'aide de variables mesurant l'intensité de dépôt de brevets. L'échantillon comprend un panel de 15 industries pour 17 pays de l'OCDE sur la période 1979-2003. Les résultats suggèrent que l'effet marginal de la réglementation sur l'innovation tend à croître avec la proximité vis-à-vis de la frontière technologique. Pour de nombreuses configurations, il est significativement positif au voisinage de la frontière. Nos résultats ne soutiennent donc pas l'idée selon laquelle une politique de déréglementation serait systématiquement favorable à l'innovation dans les pays développés.

Nous mesurons l'effet de l'innovation sur la productivité en France, avec un modèle à équations multiples prenant en compte différentes formes d'innovation et contrôlant pour la sélection et l'endogénéité. Nous estimons ce modèle sur les données des enquêtes CIS3 et CIS4, à l'aide de deux procédures distinctes. Dans l'industrie, l'innovation de procédé apparaît comme le principal déterminant de la productivité. Dans les services, nos estimations ne conduisent pas à une conclusion tranchée. Des analyses de sensibilité suggèrent que nos indicateurs mesurent l'innovation “en général”. En utilisant un indicateur unique, nous trouvons systématiquement un effet positif de l'innovation. Nous concluons en incitant à la prudence quant à la mesure de l'innovation de produit et de procédé et quant à la modélisation jointe de leurs impacts sur la productivité des entreprises.

Cet article analyse la relation entre innovation, productivité et exportations à partir d'une large base de données d'entreprises sur l'industrie française. Nous montrons que l'hétérogénéité des entreprises en matière d'innovation est un facteur déterminant des primes à l'exportation. En d'autres termes, les entreprises exportatrices françaises sont plus productives en partie parce qu'elles innovent davantage. Nous montrons néanmoins qu'une fois tenu compte de ces écarts d'aptitude à innover, des primes résiduelles de l'ordre de 3 % persistent à l'avantage des firmes exportatrices. Ce résultat suggère que d'autres facteurs, possiblement relatifs aux compétences managériales et entrepreneuriales propres aux entreprises exportatrices, fondent le lien entre productivité et performance à l'exportation.

La législation REACH se démarque notamment des autres législations environnementales et sanitaires sur deux aspects. D'une part, elle consacre un principe juridique de renversement de la charge de la preuve, qui transfère aux entreprises l'obligation de démontrer l'innocuité des produits qu'elles utilisent. D'autre part, elle oblige les entreprises à fournir toutes les informations toxicologiques et environnementales dont elles disposent sur les substances qu'elles utilisent. Cet article s'intéresse aux effets des structures de mutualisations de l'information réglementaire et à l'influence de la législation REACH sur la concurrence et l'innovation.

Le modèle des marchés électriques décentralisés présente plusieurs défaillances de marché dans l'articulation des décisions de court terme et de long terme. Il ne permet pas d'orienter correctement les investissements en équipements capitalistiques tant de pointe que de base pour aboutir à un parc optimal de production du fait des difficultés très spécifiques de gestion de risque et de l'incomplétude des marchés. Il est dès lors nécessaire d'organiser de façon règlementaire une rémunération des capacités sur des bases crédibles pour, d'un côté, garantir un niveau suffisant d'investissement en équipements de pointe et, de l'autre, accepter la présence d'arrangements verticaux permettant un partage de risque avec les consommateurs, même si ces arrangements constituent des imperfections de marché contraignant la concurrence.

Cette contribution estime les deux principaux moteurs de l'innovation technologique dans le domaine de l'énergie : les mécanismes de demande et les mécanismes d'offre. Nous étudions 11 technologies énergétiques efficientes et renouvelables dans 4 pays (Allemagne, France, Japon et États-Unis). L'activité innovante est approximée par les dépôts de brevet. Les mécanismes de demande, représentant la demande du marché pour les nouvelles technologies, sont approchés par les prix de l'énergie. Les mécanismes d'offre, représentant les opportunités technologiques, sont identifiés par les stocks de connaissances domestiques et étrangers. Les résultats montrent que des prix élevés de l'énergie induisent l'innovation. Toutefois, le mécanisme n'est pas automatique et laisse la place à des politiques publiques visant à promouvoir l'innovation, puisque nous trouvons également une forte réponse de l'innovation aux opportunités technologiques.

Cet article propose une analyse dynamique du taux d'endettement d'un large panel d'entreprises françaises prenant en compte la réalisation d'une activité de R&D. Les estimations sont réalisées par la méthode des moments généralisés en système (system GMM). Les résultats obtenus montrent que l'effort de R&D (dépenses de R&D sur chiffre d'affaires) influence négativement les ratios rapportant la dette bancaire aux ressources et à la dette totale. La profitabilité exerce aussi un impact négatif sur ces ratios alors que les PME et les entreprises cotées s'endettent davantage auprès des banques. Enfin, ces effets se révèlent robustes à l'introduction de variables explicatives additionnelles et plusieurs d'entre elles s'avèrent significatives. Ainsi, le recours à la dette bancaire augmente avec les garanties et se réduit avec les financements du groupe.

L'article présente une revue de la littérature qui explique, tout d'abord, comment les fondements analytiques de la gouvernance d'entreprise ont été traduits en critères opérationnels, puis comment la généralisation de l'utilisation de ces critères a progressivement donné lieu à leur codification au sein de bases de données en appui à la décision des investisseurs et des politiques. L'article propose également une étude empirique sur les données de la base RM/ISS, qui est de loin la plus complète et la plus fréquemment utilisée dans le milieu académique et dans le monde des affaires pour traiter ces questions. Les résultats montrent que la fiabilité des scores et des mesures dépend de leur capacité à intégrer un grand nombre de critères et que, parmi ces critères, l'appartenance sectorielle est décisive.

Les défaillances d'entreprises mesurent chaque mois le nombre d'entreprises en redressement judiciaire. Si cette statistique est naturellement influencée par les évolutions de la conjoncture économique, elle dépend également des évolutions passées des créations d'entreprises. Le modèle vectoriel à correction d'erreur proposé dans cet article permet de faire la part entre ces deux effets. Il montre que l'augmentation des défaillances en 2008 résulte principalement d'un effet démographique et, en 2009, d'une conjoncture très dégradée. Le nombre encore élevé de défaillances observé au premier semestre 2010 pourrait être lié à la fin des mesures de relance. Les effets inhérents à la création du statut d'auto-entrepreneur en 2009 sont également étudiés.

Cet article cherche à évaluer, sur la base des données techniques de 2009, l‘efficacité économique de trois technologies de production de biodiesel de seconde génération dans le cadre de la lutte contre l'effet de serre, en estimant les coûts de réduction des émissions de gaz à effet de serre associés. Les résultats montrent des bilans environnementaux particulièrement intéressants, mais des coûts de production encore élevés. Il en résulte des coûts à la tonne de CO2 évitée élevés, supérieurs à 100 € pour l'ensemble des technologies étudiées. Il existe toutefois une incertitude forte sur de nombreux paramètres. En outre, les gains potentiels de réduction des coûts liés au progrès technique, qui peuvent être importants, n'ont pas été évalués.

L'insertion professionnelle des docteurs est préoccupante en France, leur taux de chômage étant nettement supérieur à celui des diplômés de niveau Bac+5. Pour autant, leur faible présence dans la recherche privée n'est pas spécifique à la France mais concerne tous les pays développés. Une étude économétrique conclut à l'absence de différence significative de productivité dans les fonctions de chercheur en entreprise entre docteurs et diplômés d'écoles d'ingénieurs. De plus, le cumul de ces deux formations n'apporterait pas de gain significatif par rapport à chacune d'entre elles prise séparément et les docteurs scientifiques occupant un poste d'ingénieur ou de cadre technique en entreprise ne sont pas moins rémunérés, à ancienneté égale, que les diplômés d'écoles d'ingénieurs. Ces derniers ne semblent donc pas privilégiés par rapport aux docteurs, ayant une productivité similaire.

Oséo est un acteur majeur du soutien au financement des entreprises, notamment en ce qui concerne l'innovation. Son large champ d'intervention lui donne la possibilité d'accompagner les entreprises tout au long de leur développement. Ce travail est centré sur l'analyse de son activité de soutien à l'innovation. Il analyse la légitimité économique de cette intervention et son efficacité, notamment en ce qui concerne la sélection des projets. Plus particulièrement, nous montrons qu'Oséo sélectionne des projets performants : à dépenses de R&D égales, un projet sélectionné par Oséo et financé à hauteur de 33 % conduirait à 3 fois plus de brevets qu'un projet non soutenu par Oséo.