Contenu du sommaire : L'Amérique d'Obama, 2
Revue | Hérodote |
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Numéro | no 149, 2ème trimestre 2013 |
Titre du numéro | L'Amérique d'Obama, 2 |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Éditorial : Obama 2 : quels changements ? - Béatrice Giblin p. 3-6
- Obama, le président du pivot - Frédérick Douzet, Justin Vaïsse p. 7-21 Justin Vaïsse dresse un bilan de la politique étrangère du premier mandat du président Obama. Loin des rigidités idéologiques, difficile à classer dans les courants habituels de la politique étrangère, Obama se révèle avant tout un président pragmatique. Sa représentation d'une Amérique en déclin face aux puissances émergentes le pousse à vouloir reformuler le leadership américain. Le concept de pivot est au cœur de la vision d'Obama, qui souhaite un rééquilibrage des ressources et de l'action politique et militaire des États-Unis vers l'Asie – en priorité la Chine – et les puissances émergentes en général, nouveau centre de gravité du monde. Cette politique sous-entend un certain désengagement du Moyen-Orient, qui reste complexe à mettre en œuvre.Interview with Justin Vaïsse, Obama, the pivot's president Justin Vaïsse offers an analysis of President Obama's foreign policy after his first term. Obama is above all a pragmatic president. He does not fit easily into the traditional categories of idealism or realism in foreign policy. He has a vision of the United States facing decline in the wake of emerging powers and seeks to reformulate the American leadership. At the heart of his vision, the concept of pivot to Asia – particularly China – and other emerging powers advocates for a reallocation of military and political resources to the new center of gravity of the world. This implies a relative disengagement from the Middle-East which remains challenging to achieve.
- Les États-Unis dans le golfe Persique : la Realpolitik d'Obama en action ? - Jean-Loup Samaan p. 22-36 Les quatre années du premier mandat de Barack Obama ont été rythmées par de multiples dossiers diplomatiques qui, à chaque fois, directement ou indirectement, ont mis à l'épreuve la confiance dans le partenariat entre Washington et les monarchies du Golfe. Le « lâchage » par Barack Obama du président égyptien Hosni Moubarak au printemps 2011, le retrait américain d'Irak en décembre 2011 et, surtout, la poursuite non entravée du programme nucléaire iranien sont autant de situations préoccupantes pour les membres du Conseil de coopération du Golfe qui y voient des risques, voire des menaces existentielles, pour la stabilité de leurs systèmes politiques. Cette dégradation des relations publiques entre Washington et les capitales du Golfe ne doit pas pour autant être surinterprétée, les termes du partenariat américain avec les régimes de la péninsule Arabique se révélant plus complexes. Fondée moins sur des valeurs mutuelles que sur des intérêts économiques et stratégiques partagés, cette relation est depuis plusieurs décennies, et en particulier depuis la guerre du Golfe de 1991, l'une des plus importantes pour Washington. Un examen des tenants et aboutissants de cette relation, notamment dans le domaine de la coopération militaire, permet d'aller au-delà de l'idée d'une rupture et de constater qu'au contraire, en dépit de la retenue de Barack Obama au niveau public, celui-ci a continué – et devrait continuer au cours de son second mandat – d'entretenir une relation étroite avec les monarchies du Golfe.The US policy in the Gulf: Obama's realpolitik in practice?
During the four years of his first mandate, the presidency of Barack Obama passed through multiple critical crises that each time challenged, directly or indirectly, the confidence equation in the partnership between Washington and the Gulf kingdoms. Barack Obama's call for Egyptian President Moubarak to step aside in the spring of 2011, the US military withdrawal from Iraq in december 2011, and moreover the failure to halt the Iranian nuclear program were all troubling trends for the members of the Gulf Cooperation Council. In their logic, these trends meant major risks, if not existential threats, to the stability of their political systems. However the degradation of public relations between Washington and Gulf capitals should not be overblown as the terms of this partnership are much more complex. This relation is not based on common values but on shared security and economic interests. As a result, for several decades now – and in particular since the end of the Gulf war in 1991 – it has been one of the most important partnerships for Washington. An in-depth assessment of the ins and outs of this relation, precisely in the realm of military cooperation, allows us to go beyond the mere idea of a major rift and to acknowledge in fact that despite Obama' s public restraint, the US President has been carrying on – and is likely to carry it on during his second term – a close strategic cooperation with Gulf monarchies. - La dissuasion nucléaire sous la présidence Obama : bilan d'étape et perspectives - Guillaume de Rougé p. 37-52 En renouant avec l'horizon d'un monde sans armes nucléaires, la première administration Obama a indirectement recherché une implication accrue des autres grandes puissances nucléaires, la Russie et la Chine, dans la lutte contre la prolifération, en priorité dans les crises iranienne et nord-coréenne. Mais l'administration Obama 2 rencontre des difficultés croissantes pour concilier la logique du Global Zero avec le maintien d'une tradition américaine de supériorité, ou primacy, dans le domaine nucléaire. D'un côté, les États-Unis cherchent à instaurer une forme de stabilité stratégique avec la Russie et la Chine, dans le cadre d'une reconnaissance de vulnérabilités mutuelles. Mais, d'un autre côté, Washington estime que les conditions de la stabilité stratégique ne peuvent plus être circonscrites au domaine nucléaire. Deux facteurs semblent témoigner des limites de cette notion, et jouent un rôle croissant dans le débat américain relatif à la dissuasion. Ces deux facteurs sont d'une part les évolutions en Asie, en particulier les perspectives de la relation sino-américaine, et d'autre part les incertitudes relatives à la militarisation du cyberespace.Nuclear Deterrence under President Obama. Status Report and Prospect
In reviving the horizon of a world without nuclear weapons, the first Obama administration has sought indirectly to increase the involvement of the two other major nuclear powers, Russia and China, in the fight against proliferation, primarily in the Iranian and North Korean crises. But the second Obama administration encounters increasing difficulties to reconcile the logic of the Global Zero with the preservation of American nuclear primacy. On the one hand, the United States seeks to establish some sort of strategic stability with Russia and China through the recognition of mutual vulnerabilities. But on the other hand, Washington believes that the conditions of stability can no longer, if ever, be confined to the nuclear field. Two factors seem to indicate the limits of this concept, and play an increasing role in the American debate on deterrence. These two factors are firstly the developments in Asia, particularly the prospects for Sino-US relations, and secondly the uncertainties about the militarization of cyberspace. - Les États-Unis, la Turquie et le « problème » arménien - Julien Zarifian p. 53-65 Le dossier arménien, comprenant la reconnaissance du génocide des Arméniens de 1915 et les relations arméno-turques actuelles, obère les relations entre les États-Unis et la Turquie. Perçues à Washington comme stratégiques, bien qu'elles aient connu des hauts et des bas, elles se passeraient bien des complications impliquées par le « problème » arménien. La reconnaissance du génocide de 1915, que la Turquie refuse avec véhémence, est un dossier particulièrement difficile vu de Washington, puisque l'administration américaine cherche à ménager son allié turc mais peine, de plus en plus, à ne pas reconnaître officiellement le génocide de 1915. D'autant que, d'une part, de nombreux acteurs non institutionnels mais aussi institutionnels américains et internationaux l'ont reconnu, et que, d'autre part, il faut aussi ménager la communauté arménienne des États-Unis qui, organisée en lobby, tolère de plus en plus mal que son pays refuse de reconnaître l'événement historique dont elle est issue.The United States, Turkey, and the Armenian “Problem” The Armenian issue – the Armenian Genocide of 1915 and current Turkish-Armenian relations – hampers relations between the United States and Turkey. Although these relations have suffered some difficulties these past few years, they are perceived as strategic in Washington. But they are greatly complicated by the Armenian Genocide recognition in particular, which Turkey firmly opposes. U.S. administrations have not recognized this genocide, in order to “spare” its Turkish ally, but it becomes increasingly difficult to maintain such a stance. On the one hand, it is quite isolated on this issue – many national and international non-institutional and institutional players – and on the other hand, it is pushed to recognize the Genocide by Armenian-Americans who, organized in lobbies, reject the fact that their country does not recognize the historical event from which they are issued.
- It's the geography, stupid ! Obama prend l'avantage sur la carte électorale - Frédérick Douzet p. 66-89 L'élection présidentielle de 2012 aux États-Unis s'annonçait très serrée. Jusqu'au dernier moment les sondages ont montré des candidats au coude à coude et les observateurs sont restés prudents. Obama remporte toutefois une très large victoire sur la carte électorale, avec 332 grands électeurs et plus de 51 % des voix. Cet article propose, à travers une série de cartes, d'explorer les facteurs et les stratégies qui ont permis la réélection d'Obama. Les résultats montrent que le mouvement de recul des démocrates n'est pas uniforme sur le territoire et que, malgré le désenchantement général, l'équipe d'Obama a su mobiliser et convaincre ses électeurs là où c'était indispensable. Ils montrent aussi, pour Romney, combien l'instrumentalisation de la question ethno-raciale ou des droits des femmes peut se révéler un pari dangereux lorsqu'on a la démographie contre soi. Reste à savoir si la victoire d'Obama représente un avantage durable sur la carte électorale pour les démocrates, ou seulement la performance d'un candidat talentueux.It's the geography, stupid! Obama makes inroads in the electoral map The Presidential Election of 2012 promised to be very close. Candidates remained head-to-head in the polls until the very last day and observers remained cautious. Yet Obama won a large victory over the electoral map with 332 electoral votes and over 51 % of the popular vote. This paper examines, through a series of maps, the factors and strategies that helped Obama win reelection. The results show that the overall decline in democratic voter enthusiasm was not uniform across the territory. The Obama team was able to mobilize and convince voters where it was necessary. They also show, for Romney, how the political use of ethno-racial issues or women's rights was a dangererous calculation when betting against demographic evolutions. Yet the remaining question is whether the Democrats will be able to keep the advantage taken by Obama over the electoral map.
- Continuités institutionnelles et ruptures idéologiques : une élection en trompe l'oeil - Vincent Michelot p. 90-104 En apparence, les résultats des élections de 2012 aux États-Unis ne changent rien aux équilibres fondamentaux du politique : même président, mêmes majorités opposées dans les deux chambres du Congrès, même équilibre idéologique à la Cour suprême, même rapport de forces partisan dans les États et donc dans le fédéralisme. Pourtant, d'importantes transformations se sont amorcées qui indiquent que les filtres institutionnels – tels le découpage électoral – ont joué un rôle majeur dans la traduction du vote populaire en dynamiques de gouvernance. De fait, tout dans le nouveau rapport de forces institutionnel indique que le second mandat de Barack Obama sera celui d'une présidence de la régulation dans laquelle le cordon ombilical ira du Sénat à la Maison-Blanche, avec l'hypothèse inquiétante d'un Parti républicain qui joue sur les années 2013-2014 son avenir en tant que parti de gouvernement.Institutional continuities and ideological splits: a window-dressing election On the surface, the results of the 2012 election change little to the essential balance of the US body politic: the incumbent president was reelected, the same opposed majorities were returned in the two houses of Congress, the ideological balance in the Supreme Court has not and will not change, and a majority of governors and state legislatures are still held by the Republican Party. Yet significant underlying transformations have taken place, indicating that institutional filters such as gerrymandering have played a major role in translating the popular vote into governing dynamics. Everything in the new institutional balance of power tells us that Barack Obama's second term will be one of a regulatory presidency in which the umbilical cord will run from the Senate to the White House, this in the context of a Republican Party whose ability to remain a majority party will be severely tested in the 2013-2014 period.
- Le mouvement Tea Party, une illusion ? - Romain Huret p. 105-114 Cet article présente dans un premier temps les analyses du mouvement Tea Party. Loin d'être un phénomène marginal aux mains de riches hommes d'affaires, le Tea Party est un mouvement social, au sens fort, profondément enraciné dans des espaces conservateurs. C'est l'écart entre l'importance du mouvement et ses maigres résultats qui constituent la seconde partie de cette contribution. Une comparaison avec des mouvements similaires apparus dans les années 1970 permet de mieux comprendre l'incapacité du Tea Party à élargir son audience au-delà des cercles militants traditionnels.Is the Tea Party movement an illusion? First and foremost, this article describes the way social scientists have analyzed Tea Partiers. Far from being a marginal and Astroturf phenomenon into the hands of billionaires, the Tea Party is a social movement, strongly rooted in conservative suburbs that emerged after World War Two. The gap between the social impulse and its benign impact during the 2012 presidential campaign is analyzed in the second part. Finally, a comparison to similar social protests in the 1970s sheds new light on the difficulty of Tea Partiers to enlarge its constituency beyond traditional circles of militants.
- National Rifle Association : la toute-puissance en équilibre - Célia Belin p. 115-128 Chaque fusillade de masse aux États-Unis, telle que celle de Newtown, en décembre 2012, où vingt jeunes enfants ont péri, interpelle l'opinion publique et suscite chez les élus des déclarations de solidarité et d'affection exacerbées. Pourtant, la législation sur la maîtrise de la vente et de la possession des armes à feu n'a pas évolué depuis dix-neuf ans. Un tel statu quo sur une grave problématique de santé et de sécurité publiques s'explique par l'attachement culturel profond des Américains à leurs armes, conforté par une interprétation individualiste de la Constitution américaine, mais aussi par l'action de la National Rifle Association (NRA), grand lobby américain des armes à feu. La NRA est au sommet de sa puissance, avec un solide ancrage territorial et des techniques de lobbying rodées qui en font un acteur incontournable du processus de législation au Congrès. Mais cette toute-puissance pourrait être remise en question par des évolutions récentes : la part des Américains qui possèdent une arme est en diminution tandis que la rhétorique de la NRA se radicalise. En se positionnant de plus en plus sur une législation de niche, soutenue par les irréductibles, la NRA risque de perdre de son influence.National Rifle Association: balancing at the top of its power Each mass shooting in the United States – such as the tragedy in Newtown, Connecticut, in December 2012 where twenty young children perished – moves the public opinion deeply and pushes elected officials to demonstrate impulses of solidarity and affection. Yet, there has been no evolution in gun control legislation for the past nineteen years. Such a status quo concerning a serious health and public safety issue, is partly caused by the strong cultural attachment of Americans to their guns, reinforced by an individualistic interpretation of the U.S. Constitution, but is also due to the action of the National Rifle Association (NRA), the largest gun lobby in America. The NRA is at the height of its power, with strong local roots and efficient lobbying techniques, making it a key player in the legislative process in Congress. But its omnipotence has been called into question by recent developments: the percentage/ amount of Americans who own a weapon is declining, while the rhetoric of the NRA is radicalizing. Positioning itself increasingly on niche legislation, supported by hardliners, the NRA risks losing some of its influence.
- Une majorité républicaine permanente ? - Olivier Richomme p. 129-148 Le résultat des élections de mi-mandat de 2010 eut des conséquences retentissantes. Une des plus importantes fut d'offrir au Parti républicain une opportunité historique d'influencer par le découpage électoral les chances de réélection de ses élus au sein de la Chambre des représentants, et ce pour plusieurs cycles électoraux. Toutefois, une majorité en nombre ne garantit pas une assise politique plus robuste. Car, paradoxalement, cette tentative de créer une majorité permanente pourrait freiner l'émergence d'une nouvelle coalition conservatrice rendue pourtant urgente par l'évolution démographique du pays. L'impact du découpage électoral est donc très profond puisqu'il influence la nature même du rapport de forces entre les deux partis et, in fine, le rythme de leur évolution idéologique.A permanent republican majority? Consequences of the 2011 gerrymandering The 2010 elections had a tremendous impact on US politics and one of the most important was putting the Republican Party in charge of redistricting a majority of the House of Representatives districts. The GOP had the historic opportunity to influence the partisan makeup of the House for several electoral cycles. However, a majority of numbers does not guarantee a stronger political position. Paradoxically, this attempt at creating a permanent republican majority could slow down the emergence of a new conservative coalition that the demographic evolution of the country has rendered urgent. The impact of gerrymandering is therefore remarkable since it influences the very nature of the power struggle between two parties and, in the end, the rhythm of their ideological evolution.
- Les mécanismes de la mobilisation latino à San Diego (Californie) lors des élections générales de 2012 - Émilie Bonnet p. 149-165 Plus encore que lors des précédentes élections générales étatsuniennes, celles de 2012 furent marquées par la participation notoire des Latinos. La croissance démographique exponentielle du groupe suffit à en faire un enjeu politique majeur. Cela étant, le nouvel intérêt induit par cette seule donnée pour la communauté, aux échelles nationale et internationale, ne peut en masquer une autre, d'importance égale quoique moins visible. Il s'agit de l'implication des électeurs militants à l'échelle locale et des mécanismes spécifiques mis en place à cette échelle. Les élections générales correspondent à un scrutin multiple durant lequel les enjeux locaux surpassent parfois, et de manière considérable, le débat présidentiel. À San Diego, la période qui a entouré l'élection fut l'occasion de mobiliser et d'organiser la communauté latino, appréhendée dans son ensemble, sur des enjeux particulièrement variés. Variables d'une échelle à l'autre, les ressorts de la mobilisation politique de la communauté latino sont plus complexes qu'il n'y paraît.The Latino mobilization's mechanisms during the 2012 general election in San Diego (California) The Latino participation has been considerable during the United States 2012 General Election, even higher than the 2008's process. According to its demographic growth, the group will continue to be a crucial political issue in the future. Nevertheless, some differences must be drawn between the national and international demographic-based interests for the group and its implications at the local scale. Generals Elections answer, indeed, to multiple ballots and local issues frequently overtop the presidential debate. The Latino community of San Diego (CA) is both large and diverse, so its cohesive organization during the election process was itself a focus point. From one scale to another, the Latino mobilization's mechanisms are different and reveal a real complexity of the Latino political implication.
- Les enjeux géopolitiques des interventions fédérales contre les saisies immobilières aux États-Unis - Hugo Lefebvre p. 166-184 La crise économique qui s'est déclenchée en 2007 résulte de la diffusion d'emprunts immobiliers de mauvaise qualité – les subprimes – et s'est traduite aux États-Unis par une augmentation rapide du nombre de saisies immobilières. Du fait de l'ampleur de la crise, les interventions de l'État fédéral se sont rapidement révélées nécessaires. Elles ont porté sur la modification des emprunts, pour éviter que le nombre de saisies n'augmente, mais ont aussi apporté des fonds aux administrations locales les plus touchées par les saisies, avec les Neighborhood Stabilization Programs. En dépit de ces actions, la crise s'est aggravée, en particulier dans les banlieues résidentielles. L'inefficacité des interventions publiques s'explique pour partie par les rivalités entre des acteurs à l'échelle fédérale, mais est également la conséquence de leurs représentations à l'égard de la crise, qui ont masqué la gravité de la situation dans les banlieues résidentielles.Geopolitical stakes of the federal intervention in real estate foreclosures in the United States
The 2007 economic crisis was caused bythe diffusion of bad quality mortgages – the subprimes loans – and resulted in a dramatic increase of foreclosures all over the United States. Because of the extent of the crisis, a response from the federal government rapidly appeared to be necessary. Those interventions mostly rely on mortgage modification program, to help homeowners to keep reimbursing their loans. Federal government also brought funds to local administrations, to help them to mitigate the effects of the foreclosures on their territories, with the Neighborhood Stabilization Programs. Despite those interventions the crisis became worse and worse, in particularly in the recent suburbs. The inefficiency of those interventions can be explained by the rivalries between federal actors, but is also the consequence of their representations about the subprimes crisis, that hide the seriousness of the crisis in the suburban territories. - Hérodote a lu - Frédérick Douzet p. 185-186