Contenu du sommaire : La Russie au XVIIIe

Revue Cahiers du monde russe Mir@bel
Numéro volume 47, no 3, juillet-septembre 2006
Titre du numéro La Russie au XVIIIe
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • La bibliothèque d'architecture de Pierre le Grand

    • Avant-propos - Valerij Leonov, Alexis Berelowitch, Wladimir Berelowitch p. 457-458 accès libre
    • L'histoire de la bibliothèque de Pierre le Grand et de ses catalogues - Irina Lebedeva p. 459-466 accès libre avec résumé
      L'article retrace l'histoire du catalogage des collections d'ouvrages imprimés et manuscrits, cartes, plans, dessins et gravures ayant appartenu à Pierre le Grand et conservées aujourd'hui pour la plupart à la bibliothèque de l'Académie des sciences (BAN) à Saint-Pétersbourg. Transmise à la bibliothèque en 1725-1728, la collection d'ouvrages fut cataloguée une première fois par Bogdanov en 1742-1744. Depuis le milieu du xxe siècle, une recherche conduite par M. N. Murzanova, E. I. Bobrova et V. A. Petrov permit de retrouver les inventaires de 1725-1728. Parallèlement, ils entreprirent de rechercher systématiquement les ouvrages portant des marques de Pierre le Grand. Ce travail aboutit, entre autres, à un premier catalogue de la « bibliothèque de Pierre le Grand » en 1978. Les recherches actuelles visent à affiner et à préciser cette première approche en procédant à des recherches, dans les archives, sur l'histoire de chaque ouvrage. Une équipe de la BAN conduite par Irina Lebedeva, a procédé ainsi à une description systématique, publiée en 2003, des livres manuscrits ayant appartenu au tsar. L'étape ultérieure sera une description des ouvrages imprimés.
    • La bibliothèque d'architecture de Pierre le Grand : Entre Curiosité et Passion - Olga Medvedkova p. 467-502 accès libre avec résumé
      Domaine à la fois très pratique et hautement symbolique, la nouvelle architecture occidentale introduite par le tsar en Russie représentait pour lui un moyen civilisateur et réformateur rapide et radical de changer l'image du pays et de créer un cadre pour un mode de vie occidentalisé. Son introduction exigeait des instructions, des manuels et des images. Commençait alors une accumulation rapide, massive et désordonnée de « livres d'architecture ». Le fruit de cette accumulation fut une grande partie de ce qu'on appelle de façon quasi symbolique « la bibliothèque » de Pierre le Grand. En s'appuyant sur les documents d'archives, pour la plupart inédits, l'auteur tente d'analyser ce corpus.
    • La collection du prince artisan : Les dessins de fortifications de Pierre le Grand conservés à l'Académie des sciences de Saint-Pétersbourg - Émilie d'Orgeix p. 503-514 accès libre avec résumé
      La collection du prince artisan : les dessins de fortifications de Pierre le Grand conservés à l'Académie des sciences de Saint-Pétersbourg Parmi les grandes collections royales de plans de fortifications et de batailles, celle de Pierre le Grand, aujourd'hui conservée à l'Académie des sciences de Saint-Pétersbourg, représente un exemple à part. Loin d'être conçue comme un instrument de prestige utile à la propagande royale composé de dessins d'ingénieurs de renom, c'est un ensemble atypique au sein duquel prédominent croquis, brouillons, plans de chantier, doublons et copies collationnés par ses agents à travers toute l'Europe. Cette collection, constituée de plans graphiquement inégaux réunis en quatre volumes à la reliure modeste, n'en représente pas moins l'une des plus intéressantes qui ait été conservée. Elle témoigne de la vision politique extrêmement claire que Pierre le Grand avait de l'Europe militaire et des principales places, majoritairement nordiques, dont la possession était stratégique pour rétablir la domination russe. Elle dévoile aussi l'étonnant portrait de celui qui aimait à s'appeler le « prince artisan », un souverain plus attentif au fond qu'à la facture des documents collectés à travers toute l'Europe, résolument tourné vers l'avenir, faisant fi des expériences passées et soucieux d'être au fait de toutes les grandes constructions militaires de son siècle.
    • L'étude de la science architecturale : Formation d'un gentilhomme architecte russe en Brabant et en Hollande (1718-1727) - Dirk Van de Vijver p. 515-550 accès libre avec résumé
      La formation d'architectes russes « en Hollande » occupe une place cruciale dans l'historiographie de l'architecture russe du début du xviiie siècle. Les dessins de Korobov y figurent d'emblée cette importance de l'architecture et de l'ingénierie hollandaises pour le tsar, pour le développement de Saint-Pétersbourg, ainsi que pour l'évolution de l'architecture russe sur la voie européenne.
  • Administration et empire

    • Hiérarchie et patronage : Les relations de travail dans l'administration russe au XVIIIe siècle - Anna Joukovskaïa-Lecerf p. 551-580 accès libre avec résumé
      L'importance des relations de patronage et de clientèle dans les rapports hiérarchiques de travail entre les agents administratifs est bien connue. Au croisement de l'histoire des institutions, des pratiques et des personnels administratifs, le présent article élucide la spécificité du patronage et du clientélisme institutionnels et explore leur rôle dans les rapports de travail. Dans la première section de l'article est illustré le type des relations de travail caractéristiques des secrétariats moscovites (prikazy), à la fin du xviie siècle ; les principales mesures de la réforme des agences administratives centrales menée par Pierre Ier sont rappelées, tout en soulignant quelle aurait dû être, du point de vue du réformateur, leur incidence sur les relations hiérarchiques de travail ; enfin, son analysées les causes et les effets de l'opposition de certains dirigeants administratifs à ces mêmes mesures. La deuxième section, qui porte sur la période de 1725 aux années 1780, dévoile, dissimulées derrière la façade régulière des institutions pétroviennes, les relations de travail du type ancien. La dernière section, consacrée au règne de Catherine II, met en lumière le début d'une évolution importante dans les jugements portés par les supérieurs et les subordonnés sur la nature des relations hiérarchiques et interprète les différentes causes des changements observés.
    • Building an infrastructure of empire in russia's eastern theater 1650s-1840s - John P. Ledonne p. 581-610 accès libre avec résumé
      Formation de l'infrastructure d'un empire sur le théâtre d'opérations oriental entre les années 1650 et 1840 Le territoire à l'est de la Volga et le Caucase oriental, malgré leur diversité interne, formaient un seul théâtre d'opérations politiques et militaires. Dès les années l650, les Russes commencèrent à construire une série de lignes fortifiées afin de démarquer leur position vis-à-vis des nomades de la steppe et tout un réseau de centres administratifs et de garnisons sur lequel il deviendra possible au dix-neuvième siècle de construire un empire oriental faisant face à l'Iran et la Chine. L'article pose aussi la question de savoir si les Russes construisaient vraiment un empire avant cette date ou s'ils élargissaient seulement le noyau original de Moscou en créant une Russie une et indivisible.
  • Récit

    • Avant-propos - Elena Balzamo p. 611-614 accès libre
    • Souvenirs de captivité en Russie - Carl von Roland p. 615-658 accès libre avec résumé
      Il s'agit ici de la première traduction des mémoires de Carl von Roland, Minnen från fångenskapen i Ryssland och Carl XII : s krig [Souvenirs de captivité en Russie et des guerres de Charles XII], rédigés à la fin des années 1740 et publiés en Suède en 1914. La première partie du récit, ou partie « russe » -- qui fait l'objet de la présente publication -- relate la captivité de l'auteur, capitaine de l'armée suédoise, après la bataille de Poltava (1709), et sa vie à Moscou et en province jusqu'en 1714, quand il réussit à quitter clandestinement la Russie. Jeune, téméraire et incroyablement entreprenant, Carl Roland veut à tout prix revenir dans son pays et, dans ses souvenirs, il raconte par le menu comment il s'y prend. Ces activités le mettent constamment en contact avec les autorités locales, les envoyés du pouvoir central, les voisins russes, à Gali?, à Vologda, à Moscou et ailleurs, les autres étrangers, prisonniers, hommes d'affaires, etc., ce qui nous vaut une galerie de personnages vaste et variée. Les deux traits distinctifs du récit sont la grande précision et l'absence de toute rhétorique : une masse de données factuelles, de détails précieux, sans la moindre tentative de généralisation. Les m?urs des hommes et des femmes de toutes conditions, les observations ethnographiques, les remarques sur l'administration, locale et centrale, l'armée, la justice, le système pénitentiaire, les pots-de-vin, la nourriture et la boisson -- Roland brosse un tableau unique de la vie.
  • Notes de recherches