Contenu du sommaire : VARIA et comptes rendus

Revue Cahiers du monde russe Mir@bel
Numéro volume 50, no 4, octobre-décembre 2009
Titre du numéro VARIA et comptes rendus
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Articles

    • A battle for the people's cause or for the market case : Kramskoi and the Itinerants - Evgeny Steiner p. 627-646 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Cet article présente une analyse des relations des Peredvižniki (Les Ambulants), groupe important d'artistes russes des années 1860-1890, avec les institutions publiques, notamment avec l'Académie impériale des arts et avec la cour. L'article s'attache moins à évaluer les qualités esthétiques de l'art de ce groupe qu'à décrire l'environnement culturel dans lequel évoluaient les artistes, leur niveau de vie socioéconomique et la possibilité de commercialisation de leur production. Il soulève également la question de la liberté artistique, les singularités des politiques d'exposition et de communication avec les collectionneurs et les acheteurs
      This article analyzes the relationship of Peredvizhniki (the Itinerants or Wanderers), a prominent group of Russian artists that was active between the 1860s and 1890s, with state institutions, in particular the Imperial Academy of Arts and the Court. The author chooses not to focus on the aesthetic qualities of their art but rather on the cultural environment in which they lived, their socioeconomic standing, and the marketability of their production. He also addresses such questions as artistic freedom, the peculiarities of the Itinerants' exhibition policies and communication practices with collectors and buyers.
    • The Great Terror : Polish-Japanese Connections - Hiroaki Kuromiya, Andrzej Peposki p. 647-670 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      La plupart des « espions » arrêtés pendant la Grande Terreur furent en premier lieu des « espions » polonais ou japonais, avant même les « espions » allemands. Ce n'est pas fortuit. Pendant les années 1920 et 1930 (et même pendant la Seconde Guerre mondiale quand, après Pearl Harbour, la Pologne et le Japon étaient techniquement en guerre), les services secrets polonais et japonais ont collaboré étroitement contre l'Union soviétique. Certes l'Union soviétique était au fait de cette collaboration et avait infiltré les services secrets japonais et polonais, même s'il reste difficile d'apprécier dans quelle mesure. Cependant, le travail des services polonais et japonais était suffisamment sérieux pour inquiéter Stalin. Jagoda, expert du contre-espionnage, avait mis en place des opérations du type « Trest » en Extrême-Orient jusqu'à la Grande Terreur, i.e. jusqu'à ce qu'il soit remplacé par Ežov. Ežov attaqua les opérations de Jagoda et décima les cadres de ses services secrets. C'est une partie peu connue de la Grande Terreur. Ce n'est pas qu'il y avait beaucoup d'espions (en fait ils étaient peu nombreux) ou que la Grande Terreur supprimait les véritables espions (probablement très peu si toutefois il y en avait) mais la Grande Terreur se positionnait dans le combat terrible auquel se livraient les services secrets internationaux. Les relations allemandes sont parfois mentionnées, les polono-japonaises jamais, même si elles semblent avoir été plus importantes que les premières. Ceci explique partiellement le nombre important d'exécutions d'espions polonais et japonais.
      The greatest number of people arrested as “spies” during the Great Terror is represented by Polish and Japanese “spies” followed by German ones. There is a reason for this. During the 1920s and 1930s (and even during WWII when, after Pearl Harbor, Poland and Japan were technically at war), Polish and Japanese intelligence services collaborated closely against the Soviet Union. Of course the Soviet Union knew of this and infiltrated the Japanese and Polish services (the extent is naturally not easy to determine). Still Polish-Japanese undercover work was serious enough to concern Stalin deeply. Iagoda, a past master of counterintelligence, carried out “Trest”-like operations in the Far East, right up until the Great Terror, i.e., until he was replaced by Ezhov. Ezhov attacked Iagoda's operations and decimated his foreign intelligence cadres. This is little known background to the Great Terror. It is not that there were many spies (in fact there were not many) or that the Great Terror struck actual “spies” (probably very few if any), but the fact of the matter was that the Great Terror took place against the backdrop of fierce international intelligence battles. German connections are sometimes mentioned, but Polish-Japanese connections are not, even though they appear to have been more important than the German ones. This partially explains the greater number of people executed as Polish and Japanese spies.
    • Le tournant de la politique religieuse de Stalin : Pouvoir soviétique et Église orthodoxe de 1943 à 1945 - Adriano Roccucci p. 671-698 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      En 1943, Stalin imprima un tournant à sa politique religieuse. Il permit à l'Église d'élire un patriarche auquel il concéda une certaine liberté de manœuvre. Ce revirement était dû aux perspectives d'expansion impérialiste et aux horizons géopolitiques de l'après-guerre. Le pivot du nouveau système des relations entre Église et État était le rapport entre le gouvernement et le patriarche par le biais d'un nouvel organisme institué par Stalin, le Conseil pour les affaires de l'Église orthodoxe russe. L'objectif premier du pouvoir soviétique n'était plus de favoriser les divisions internes au sein de l'Église ou l'affaiblissement des autorités ecclésiastiques, mais au contraire de promouvoir la centralisation des structures ecclésiastiques autour du patriarche et de l'épiscopat. Le concile de l'Église russe qui se réunit fin janvier 1945 pour élire le nouveau patriarche Aleksij, après la mort de Sergij, se déroula en présence de trois patriarches et de représentants des autres Églises orthodoxes : ce fut un « triomphe de l'orthodoxie » dans la capitale du communisme. Sur fond de réveil religieux, l'Église, à partir de 1943, accepta de relever le défi de la collaboration avec le régime soviétique dans le nouveau cadre des relations avec l'État délimité par Stalin. L'exercice en était périlleux, mais avait-elle d'autres choix ?
      The year 1943 marked a turning point in Stalin's religious policy. That year, Stalin authorized the election of a patriarch and gave the Church some leeway. This volte-face was due to the country's postwar imperialistic expansion perspectives and new geopolitical horizons. Central to the new Church-State relationship were the inter-relations between the government and the patriarch via a new body set up by Stalin, the Council for Russian Orthodox Church Affairs. The State's primary objective was not to fuel internal division within the Church or weaken Church authorities anymore, but rather to foster the centralization of ecclesiastical structures around the patriarch and the patriarchate. A church council was held at the end of January 1945 in order to elect Patriarch Aleksii — following the death of his predecessor Sergii —, and was attended by three patriarchs and representatives of other Orthodox churches: orthodoxy “triumphed” in the capital of communism. Against this backdrop of religious revival, the Church took up the challenge of collaboration with the Soviet regime under the new terms set by Stalin. It engaged in a perilous task but could do no other than accept.
    • Эволюция высшего командования российской армии и флота первой четверти XVIII века - Сepгeй В. Черников p. 699-735 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Cet article présente les résultats d'une étude approfondie d'un ample corpus de sources aussi bien inédites que publiées permettant de suivre l'évolution du commandement de l'armée et de la flotte russes durant le premier quart du XVIIIe siècle. L'auteur démontre, chiffres en main, que l'influence des spécialistes européens sur la modernisation du domaine militaire pétrovien à l'époque de la Guerre du Nord fut décisive. En effet, les étrangers constituaient 68 à 76 % du haut commandement en 1708-1709. Par la suite, la transmission de l'expérience aux officiers et généraux d'origine russe permit de réduire progressivement le nombre d'étrangers, sans que toutefois ils ne disparaissent tout à fait (en 1725 ils constituent 36 % du commandement). Dans l'appendice, on publie une liste exhaustive du haut commandement militaire (203 personnes du 1er au 5e grade selon la table des rangs).
      The facts and figures presented here result from an in-depth analysis of a large corpus of both published and unpublished source materials. They allow us to trace the evolution of the Russian army and navy command during the first quarter of the eighteenth century. European specialists — who accounted for 68 to 76 percent of high command in 1708 and 1709 — had a decisive influence on the modernization of Peter the Great's military at the time of the Great Northern War. In the following years, however, the transmission of experience to officers and generals of Russian origin led to a gradual reduction in the number of foreigners, although the latter did not entirely disappear — in 1725, they made up 36 percent of commanding officers. Appended is an exhaustive list of high commanding officers (203 in all, ranking from the first to the fifth echelons of the Table of Ranks).
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