Contenu du sommaire : ArchivesWilliam James
Revue | Archives de philosophie |
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Numéro | tome 69, no 3, juillet 2006 |
Titre du numéro | ArchivesWilliam James |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Introduction - Stéphane Madelrieux p. 363-367
- La raison et la foi (1905) - William James p. 369-374
- Pluralisme anglais et pluralisme américain : Bertrand Russell et William James - Stéphane Madelrieux p. 375-393 Cet article vise à présenter le pluralisme de William James par contraste avec celui de Bertrand Russell. En effet, malgré les rapprochements qu'ont pu faire Jean Wahl et Gilles Deleuze, les pluralismes de Russell et de James sont profondément différents et par certains aspects incompatibles. Le pluralisme de Russell est d'origine logique et constitue un argument en faveur du réalisme en théorie de la connaissance. Le pluralisme de James est d'origine métaphysique et ne trouve sa signification et sa valeur que dans les conséquences pratiques auxquelles il aboutit en morale. Le critère du premier est la reconnaissance d'une multiplicité d'éléments irréductibles les uns aux autres. Le critère du second est la reconnaissance de la liberté et de la nouveauté dans le monde. Le premier peut bien trouver son origine dans l'empirisme atomiste de Hume, mais le second est plutôt le prolongement des philosophies de Kant et de Renouvier. Le rapprochement malheureux entre les deux est dû selon nous a une équivoque sur la question des relations extérieures, qui empêche de comprendre correctement la pensée de James.
- Relations internes et relations spatiales : James, Bradley et Green - Mathias Girel p. 395-414 La thèse du présent article est que l'opposition factice entre James, représentant supposé des « relations externes », d'une part, et Bradley, représentant supposé des « relations internes », d'autre part, est due à une mauvaise appréhension des thèses de ce dernier. Ce premier contresens conduit alors à manquer le propos même de James. En prenant pour fil conducteur les relations qui semblent les plus adventices, les relations spatiales, et en particulier les relations de position, nous allons voir que la thèse de Bradley ne porte pas tant sur l'intériorité des relations aux substances que sur le caractère dialectique de toute relation. Cette controverse entre James et Bradley gagne à être lue à la lumière d'une autre forme de critique que James a formulée, très tôt, mais à l'égard de Thomas H. Green cette fois, dans les essais qui préparent les Principes de la psychologie. La seconde section est consacrée à cette première ébauche de la critique du monisme des relations internes, dans les textes psychologiques sur l'espace.
- Phénoménologie ou pragmatisme ? : Deux psychologies descriptives - Jocelyn Benoist p. 415-441 Les pensées de Husserl et de James semblent partager originairement un même projet descriptif. Elles entendent revenir à la pureté de l'expérience telle que celle-ci est donnée. Cependant elles interprètent cette expérience de façons fort différentes. Ce qui est caractéristique de la phénoménologie, c'est de traiter cette expérience comme nécessairement intentionnelle. Pour elle, l'expérience se soumet donc toujours à une structure formelle : l'intentionnalité. Au contraire James évoluera vers une conception toujours plus contentuelle de l'expérience. En définitive, la phénoménologie et « l'empirisme radical » se séparent sur la base de cette opposition entre une représentation formelle et une représentation matérielle de l'expérience.
- Mémoire et héritage scientifique de William James - Jean-Claude Dupont p. 443-460 Si l'héritage scientifique de William James est revendiqué aujourd'hui à la fois par certains tenants du béhaviorisme, du cognitivisme et des neurosciences, c'est que les Principles of Psychology (1890) eurent une portée très supérieure à l'influence directe exercée sur les propres élèves de James, ou au legs au fonctionnalisme américain. La dimension programmatique de l'?uvre peut être approchée par le traitement multiple qu'elle applique au problème de la mémoire. Les écrits sur la mémoire de James, sans doute moins connus que ses écrits sur les émotions ou la conscience, se révèlent ainsi pertinents pour comprendre son ancrage historique et sa postérité comme psychologue.
- Fil d'or et fils de fer : Sur l'homme « marionnette » dans le livre I des Lois de Platon(644c-645a) - Jérôme Laurent p. 461-473 Platon, dans les Lois, renonce au vocabulaire des « parties de l'âme » et souligne l'unité de l'activité psychique humaine: nous sommes mus de l'extérieur, comme une marionnette par des fils (I, 644c-645a). Comment comprendre la mollesse de l'or et la dureté du fer dont il est alors question? Y a-t-il nécessairement conflit entre ces différentes impulsions?
- La philosophie de l'histoire de R.G. Collingwood : les contes de fées - Paulette Carrive p. 475-496 Historien ? ses thèses sur l'archéologie de la Grande-Bretagne romaine font encore autorité ? philosophe, penseur engagé, analyste intransigeant de la barbarie, en particulier nazie, R.G. Collingwood (1889-1943) connaît aujourd'hui en Angleterre un regain de renommée. Ses ?uvres ? dont on croyait la plus importante, The Principles of History, disparue ? sont rééditées; de nombreux critiques les commentent. The New Leviathan, rédigé à Londres sous les bombes, a été traduit en français (Kimé, 2001). Les philosophes français commencent enfin à s'intéresser à ce penseur prophétique. De nombreux manuscrits inédits, en particulier sur la magie, sont stimulants.
- Comptes rendus - p. 497-501
- Bulletin de philosophie médiévale IX - p. 505-535