Contenu du sommaire : Augustin : la question de l'image
Revue | Archives de philosophie |
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Numéro | tome 72, no 2, avril 2009 |
Titre du numéro | Augustin : la question de l'image |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Présentation - Isabelle Bochet p. 195-197
- Un échange entre Augustin et Nebridius sur la phantasia : (Lettre 6-7) - Emmanuel Bermon p. 199-223 Dans la Lettre 6 de la correspondance d'Augustin, Nebridius pose à son ami deux questions sur l'imagination: la mémoire peut-elle exister sans la phantasia? La phantasia ne tient-elle pas ses images d'elle-même plutôt que des sens? Ces questions trouvent leur origine dans des textes de Plotin et de Porphyre, qui se référaient eux-mêmes au début du De memoria d'Aristote et à la célèbre thèse aristotélicienne selon laquelle l'âme ne pense pas sans image. Nebridius adopte l'idée qu'une image sert nécessairement de «véhicule » ou de « miroir » à la pensée, que cette image soit celle d'un corps ou celle d'un mot. Augustin refuse quant à lui le principe d'une telle dépendance, chez l'homme, de l'intellect par rapport à l'imagination. Son originalité, au sein du néoplatonisme, tient à la radicalité avec laquelle il dénie tout rôle positif aux images dans la constitution de la connaissance.
- Influences néoplatoniciennes sur l'analyse augustinienne des visiones - Stéphane Toulouse p. 225-247 Dans cette étude, nous examinons l'influence de quelques éléments caractéristiques des doctrines psychologique et eschatologique de Porphyre, dont certains correspondent à des idées de Plotin, sur l'analyse qu'Augustin propose des différentes sortes de visiones dans le De Trinitate et le De Genesi ad litteram.
- Le statut de l'image dans la pensée augustinienne - Isabelle Bochet p. 249-269 Pour Augustin, l'image est-elle obstacle ou voie d'accès à Dieu? Si les images peuvent aliéner l'homme, elles rendent aussi possible son accès à Dieu, lorsqu'il y reconnaît des signes du Créateur; il est alors invité à revenir à lui-même pour se découvrir « imago Dei ». Cette image de Dieu en l'homme est lumineuse, lorsque l'esprit se saisit lui-même dans sa pureté et tend vers Dieu; elle s'obscurcit et se déforme, quand l'âme se complaît dans les images des corps au point de « s'en envelopper ».
- L'image intelligible : - Augustin et l'origine des doctrines médiévales de l'image - Olivier Boulnois p. 271-292 Tandis que la théologie de l'icône reposait sur une justification christologique, la doctrine augustinienne de l'image repose sur une image de l'essence divine, commune à la Trinité. Ainsi, l'image est une fiction, construite librement par l'esprit humain, à l'occasion de l'interprétation de l'Écriture. Cette doctrine ouvre la voie à la liberté de l'artiste médiéval.
- L'homme image de Dieu : Interprétations augustiniennes (Descartes, Pascal, Fénelon) - Laurence Devillairs p. 293-315 Quel sens la philosophie a-t-elle donné à la définition biblique de l'homme comme image de Dieu ? Au cours du XVII e siècle, que l'on qualifie d'augustinien, la reprise de ce thème scripturaire se fait-elle en fidélité à l'évêque d'Hippone ? Le point de départ de notre analyse sera Descartes et le texte injustement négligé de la Troisième Méditation, tout entier consacré à cette notion de l'homme comme image de Dieu. Nous passerons ensuite à l'étude de Pascal, pour constater que, paradoxalement, c'est l'auteur que l'on qualifie le plus indiscutablement d'augustinien qui donne le moins d'ampleur à cette notion. A travers ces exemples, et en y ajoutant le contre point que représente, par rapport à Pascal, la philosophie de Fénelon, c'est ce que signifie être augustinien à l'Âge classique que nous souhaiterions pouvoir éclaircir.
- Exister vivant : Le sens de la naissance et de la mort chez Martin Heidegger et Paul Ric?ur - Jérôme Porée p. 317-336 L'ontologie heideggérienne de l'être-pour-la-mort a souvent servi de référence négative à Paul Ric?ur. Il lui a très tôt opposé trois thèses qu'il n'aurait peut-être pas formulées s'il n'avait pas croisé la philosophie de Jaspers: a) « La naissance signifie plus que la mort »; b) « la rencontre décisive avec la mort est la mort de l'être aimé »; c) « la mortalité elle-même doit être pensée sub specie vitae et non sub specie mortis ». La première thèse conditionne les deux suivantes. Elle introduit une phénoménologie de l'« être-en-vie » qui en appelle de la vie reçue à la vie transmise. On objectera peut-être que la phénoménologie de l'être-en-vie suppose l'ontologie de l'être-pour-la-mort. Mais, même si c'était le cas, elle n'en transformerait pas moins profondément la signification. La compréhension de l'existence est affectée elle-même par les phénomènes de la vie reçue et transmise. C'est ce que veut dire cette expression: « exister vivant ». L'angoisse de la fin n'annule pas la joie des commencements. Peut-être même reçoit-elle de celle-ci son sens.
- Comptes rendus - p. 337-342
- Bulletin Hobbes XXI : Bibliographie critique internationale des études hobbesiennes pour l'année 2007 - p. 345-366
- Bulletin de littérature hégélienne XVIII (2008) - p. 367-399