Contenu du sommaire : Gerhard Krüger (1902-1972)
Revue | Archives de philosophie |
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Numéro | tome 74, no 1, janvier 2011 |
Titre du numéro | Gerhard Krüger (1902-1972) |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Gerhard Krüger : 1902-1972 - Guy Petitdemange p. 5-6
- Être et Temps : À propos de l'ouvrage éponyme de Martin Heidegger - Gerhard Krüger p. 7-22 Dans ce compte rendu critique de l'ouvrage de Martin Heidegger, Sein und Zeit, Gerhard Krüger tente de répondre à la question suivante : l'herméneutique heideggérienne du Dasein peut-elle faire office d'anthropologie théologique pour la théologie dogmatique chrétienne, une anthropologie que Krüger considère essentielle afin de résoudre le problème théologique fondamental de l'interprétation des textes sacrés.In this critical book review of Martin Heidegger's Being and Time, Gerhard Krüger tries to answer the following question : could Heidegger's hermeneutic of the Dasein become the theological anthropology that is so desperately needed by Christian dogmatic theology ? Without ignoring the danger that natural thought represents for theology, Krüger deems theological anthropology necessary for any adequate resolution of the fundamental theological problem that the interpretation of the sacred texts poses to the theologian.
- L'histoire dans la pensée contemporaine - Gerhard Krüger p. 23-52 Dans ce texte, Gerhard Krüger cherche à déterminer la nature du problème philosophique de l'histoire et/ou de l'historicité. L'histoire est-elle devenue – comme beaucoup de contemporains de Krüger le prétendent, s'affligeant de leur propre impuissance à surmonter une crise de l'historicisme qui met selon eux en danger l'être-homme de la manière la plus radicale – notre problème philosophique le plus urgent, le plus compréhensif et le plus difficile ? Et si, comme le suspecte Krüger, le problème de l'histoire n'est pas aussi urgent, compréhensif et obscur qu'on le croit, qu'est-ce qui a conduit la philosophie contemporaine à lui accorder ce statut ?In this lecture published as an article, Gerhard Krüger inquires into the philosophical problem of history and historicity. Are those amongst Krüger's contemporaries who admit their own incapacity to overcome a crisis of historicism that radically threatens man's true being justified to think that history is our most urgent, comprehensive and difficult problem ? If, as is maintained by Krüger, the problem of history is not really as urgent, comprehensive and obscure as it is thought to be, what led contemporary philosophy to exaggerate its importance ? Krüger links back our erroneous estimation of the problem of history to the beginning of modern enlightened philosophy.
- Foi chrétienne et pensée moderne - Gerhard Krüger p. 53-82 Gerhard Krüger aborde le conflit entre la pensée scientifique moderne et la foi chrétienne. Il cherche à répondre aux questions suivantes : comment et pour quelles raisons ce conflit a-t-il vu le jour ? À quoi tient-il essentiellement ? La compréhension de l'advenir temporel qui sert de fondement à la pensée scientifique moderne n'offusque-t-elle que la foi chrétienne, ou l'homme en tant qu'être agissant est-il lui aussi concerné par le conflit qui les oppose ? Et quelle réforme ou concession une résolution satisfaisante dudit conflit exige-t-elle de la pensée moderne ?In this lecture published as an article, Gerhard Krüger ponders over the conflict existing between modern scientific thought and Christian faith. He strives to answer the following questions : how and why did this conflict irrupt ? What is the real bone of contention between modern science and Christian faith ? Is modern science's fundamental understanding of time only offending Christian faith, or is man as a natural being that acts in the world also challenged by it ? Finally, what concession would modern thought have to agree to in order to bring about a resolution to the conflict ?
- La philosophie à l'époque du romantisme - Gerhard Krüger p. 83-99 Gerhard Krüger s'interroge sur la genèse, le sens – tout autant philosophique qu'historique – et les résultats de la philosophie romantique. Il s'efforce de démontrer que le romantisme est une réaction à une décision antérieure qui avait fondé l'Aufklärung : le retrait de la pensée dans le for intérieur de la conscience réflexive, la séparation entre le Selbst pensant et le corps propre, la communauté politique et Dieu. Le romantisme part du constat d'une douloureuse absence de contenu dans l'existence moderne. L'intention qui anime la philosophie romantique dans son ensemble – chez Fichte, Schelling et Hegel est de soulager cette douleur en rendant par divers moyens à l'homme moderne ce dont la fondation de l'Aufklärung avait exigé qu'il se sépare.In this article, Gerhard Krüger inquires into the genesis, meaning – philosophical and historical – and achievements of romantic philosophy. Krüger demonstrates that romanticism is a reaction to the consequences of a previous decision, a decision that was to be the foundation of modern Enlightenment : the thinking Self's decision to retreat in the interior citadel of reflexive consciousness, to separate itself from its own body, from the political community and from God. The origin of romanticism is the pain caused by the lack of any meaningful content that eventually comes to afflict modern existence.
- Foi chrétienne et pensée moderne : Autour du projet philosophique de Gerhard Krüger - Fabrice Paradis Béland p. 101-108
- Gerhard Krüger et Heidegger : Pour une autre histoire de la métaphysique - Jean Grondin p. 109-127 D'abord formé par Nicolai Hartman et Rudolf Bultmann, Gerhard Krüger (1902- 1972) fut l'un des élèves les plus doués de Heidegger. Il a suivi d'un œil critique et avisé les soubresauts de sa pensée. S'il fut séduit par la résurrection de la question de l'être et celle de la métaphysique chez Heidegger, comme par sa critique du sujet moderne, c'est une tout autre conception de l'être, de la métaphysique et de l'existence humaine qu'il lui opposait. Il le fit notamment dans ses livres remarquables sur Kant (1931) et sur Platon (1939) que l'on peut lire comme des contestations rigoureuses de la conception heideggérienne de l'histoire de la métaphysique, mais aussi de sa vision de la philosophie.First influenced by Nicolai Hartmann and Rudolf Bultmann, Gerhard Krüger (1902-1972) was one of Heidegger's most gifted students and one who followed the unfolding of his thought with utmost critical acumen. He was impressed by Heidegger's resurrection of the question of Being and of metaphysics, and by his destruction of the modern subject, but it is a wholly different idea of Being, metaphysics and human existence that he opposed to Heidegger. He did so in landmark studies on Kant (1931) and Plato (1939) which can be read as cogent counter-proposals to Heidegger's view of the history of metaphysics and his understanding of philosophy.
- Finitude morale et ontologie de la création : L'interprétation kantienne de Gerhard Krüger - Luc Langlois p. 129-147 Cette étude est consacrée à l'interprétation – aujourd'hui un peu oubliée – que Gerhard Krüger a proposée de la critique kantienne, en partie en réplique à Heidegger, dans le but de relever les motifs essentiellement théologiques et moraux de l'entreprise philosophique kantienne.This paper deals with Gerhard Krüger's interpretation – somewhat forgotten nowadays – of Kant's Critical philosophy. Against Heidegger, Krüger finds the true sense of Kant's Critique in its moral and theological motives. According to this view, Kant's most urgent task is to save and renew metaphysics against the threat of atheism, which Krüger associates to modern Aufklärung.
- Autorité et théologie : Peterson et la définition chrétienne du dogme - Bruno Karsenti p. 149-168 La distinction entre pouvoir et autorité, couramment admise et illustrée en sciences sociales, est plus rarement interrogée dans ses présupposés. En particulier, de quelle vision culturelle une telle distinction est-elle l'expression ? À partir de la réflexion de Peterson sur la nature et le statut de la théologie, cet essai se propose d'éclairer la forme chrétienne d'une parole d'autorité, d'en dégager la structure générale et les implications en termes de conduite de vie. Il se concentre sur la définition de la dogmatique chrétienne. À partir de ce point, une frontière précise peut être tracée entre politique et religion. Mais c'est sous la seule condition qu'un espace juridique se détermine dans la seconde comme lieu de formation de jugements théologiques. Ces considérations permettent de revenir sur le débat entre Schmitt et Peterson du point de vue, non de la possibilité ou de l'impossibilité d'une théologie politique chrétienne comme on le fait d'ordinaire, mais du point de vue de la facture juridique des concepts théologiques.f the distinction between power and authority is of common use in social sciences, its presuppositions are not so frequently considered. In particular, what cultural perception conveys such a distinction ? In light of Peterson'study about nature and status of theology, this paper intends to clarify the Christian form of a word of authority, to highlight its overall structure and its implications for behaviour. It concentrates on the definition of Christian dogmatics. From this point, an exact border can be drawn between politics and religion, but on condition that a juridical space is defined in the latter as a space for the formation of theological judgments. These reflections allow to reopen the debate between Schmitt and Peterson, not from the point of view of possibility or impossibility of a Christian political theology as it is usually seen, but from the point of view of the juridical making of the theological concepts.
- Comptes rendus - p. 169-174
- Bibliographie - p. 175-176
- Bulletin cartésien XL - p. 177-215